Donner moins, recevoir plus.

J’accompagne souvent des personnes malheureuses car elles donnent énormément ou ont passé leur vie entière à donner. Il faur savoir que l’on ne peut éternellement donner sans se remplir soi même. A un moment, il faut recharger ses batteries, prendre du temps pour soi afin de savoir ce que l’on a besoin de recevoir à notre tour et s’assurer que l’on a bien envie de donner.

Donner ne signifie pas passer au second plan

Souvent, on donne car c’est dans notre caractère. On offre la plus grosse part du gateau  à l’autre. On demande ce qu’il a envie de faire et on le suit. On refuse de dormir la nuit pour se reveiller pour les autres. On donne comme un sacrifice. C’est une forme de don de soi qui bien que belle, constitue un piège pour nous-même. Elle apparait parfois comme une obligation plus que comme une veritable volonté du cœur de faire les choses parce qu’on en a envie. On s’épuise à donner ainsi.

Peut être qu’aujourd’hui, on pourrait comprendre que la personne la plus importante de notre vie, c’est nous même. On peut aussi la nourrir de notre amour et de nos belles actions. C’est même une priorité. Un peu comme dans l’avion, lorsqu’on vous demande de mettre d’abord votre gilet de sauvetage avant de mettre celui de votre enfant: si vous n’êtes plus là pour le faire, aucun des deux ne l’aura.

Il est donc primordial de prendre soin de vous avant de prendre soin des autres. On donne lorsqu’on se sent capable de donner. On donne lorsqu’on est déjà plein, et on se rappelle qu’en se négligeant on se vide.

Il est encore plus primordial de vous demander ce dont vous avez envie. Vous n’êtes pas nés pour faire plaisir aux autres. Vous êtes né pour vous. Vous n’avez personne à contenter, vous n’êtes redevable de personne, votre vie vous appartient. Si vous courrez toujours pour donner, vous vous épuisez. Comprenez que si demain, vous faites une dépression à force d’avoir tirer sur la corde, si vous vous cassez le bras parce que votre corps vous demande de prendre soin de vous, vous ne pourrez plus donner. Il est essentiel de prendre du recul sur cette ouverture de coeur que vous avez, afin de vous rendre plus légitime dans votre vie. Vous avez le droit de dire non. Vous avez le droit de vous choisir comme priorité.

J’accepte de recevoir

Je n’ai pas toujours besoin de donner pour recevoir. Par exemple, je crois souvent que je dois « gagner » ma vie. Mais en vérité non, j’ai déjà gagné ma vie. Je peux donc m’offrir des moments plus calmes où je ne m’active pas pour avoir le droit de gagner, un peu d’argent, un peu de bonheur une vie plus merveilleuse. Je suis légimite dès maintenant de recevoir labondance. J’ai le droit au bonheur, j’ai le droit à la réussite, j’ai le droit à la santé. Et ce n’est pas une avance si je reçois, car je n’ai rien à rattraper. J’ai déjà le droit à la vie ou au respect. Je le mérite. Je peux me l’accorder.

Lorsque l’on manque de confiance en nous, on se sent peu légitime. Alors on n’aime pas recevoir. Parce qu’on a l’impression que ce sont les autres qui nous offrent notre image de nous-même. A l’intérieur nous nous sentons toujours réduits. Pas assez bien. Trop comme cela. De quel droit pouvons nous recevoir? Et bien, peut-être, parce que vous vous trompez sur vous même. Vous êtes entiers, parfaits, remplis d’une énergie qui fait de vous quelqu’un d’exceptionnel. Vous avez votre place, vous avez votre mission. Tout cela compte, pas moins qu’une autre vie.

Recevoir ne vous mettra pas en avant par rapport à quelqu’un, cela vous permettra de prendre la place que vous n’osez jamais prendre. Vous ne serez pas “plus haut que”, le but est de vous considérer comme égal à égal. Car oui, l’autre est toujours égal à nous même, notion que nous oublions parfois quand nous sommes à l’opposé de vous.

Nous sommes éternellement en mouvement.

Dans cette société, je crois que l’on a honte de s’arrêter.

Parfois, nous avons honte de dire que l’on est au chômage ou que l’on touche une aide pour pouvoir prendre soin de nos enfants. Alors qu’en vérité,vous y avez droit. Vous êtes né dans ce pays, vous avez travaillé plusieurs mois pour gagner ce droit. Vous n’avez donc pas à culpabiliser de recevoir.

Nous n’avons pas à culpabiliser non plus, lorsque nous prenons un jour de repos dans notre planning chargé, lorsque nous prenons notre soirée, lorsque nous prenons une semaine entière de deconnexion. Là aussi, vous y avez droit.

J’ai le droit au calme, à commencer ma journée à 10h si je le veux. De passer mon week end entier comme une loutre sur mon canapé, cela ne rendra pas ma vie moins heureuse car moins active. Cela me préserve.

Vous avez certainement rencontré des personnes dont vous aviez l’impression qu’elles “ne faisaient rien”  et à qui tout réussissait pourtant. Un ami, des responsables, des compagnons de classe. Dans ces cas là, on se sent en colère et frustré. Nous on s’obstine à mettre de notre énergie dans l’action, vers toujours plus d’action et nos résultats parfois stagnent. C’est injuste. Ceci n’a pas vraiment de sens. Si on travaille dur, on devrait recevoir beaucoup. Mais ce n’est qu’une idée de notre mental. Une idée de l’inconscient collectif qui s’est ancré en nous. Travailler dur ne nous maintient pas en vie. Ce n’est pas un besoin vital. Nous avons construit ce besoin. Nous voulons maintenant à tout prix tout donner pour recevoir, puisqu’on nous fait miroiter un bonheur durable au bout du compte. Mais le bonheur, est déjà là. Il ne se gagne pas non plus.

Ce que j’ai appris c’est que ce n’est pas en en faisant toujours plus que l’on obtenait quelque chose.

Parfois, c’est en prenant trois jours de repos que je gagnais des clients pour mon entreprise, alors que le fait de travailler pendant des semaines comme une folle ne m’apportait rien.  Je ne comprends pas toujours, mais j’ai lâché prise là dessus. Je donne moins maintenant. Je me bats sans cesse avec cette idée que je devrais faire plus, et de l’autre côté, je me dis que c’est assez.

Qui voulez vous contenter en donnant autant? Qui avez vous vraiment à contenter? Qu’allez vous gagner de si merveilleux en travaillant autant, qui est vraiment innateignable aujourd’hui? Est ce que cela compte vraiment? Est ce que votre santé ne compte pas plus? Est ce que votre niveau de bonheur, votre vie familiale et amoureuse ne comptent pas plus?

“Ce qui me surprend le plus chez l’homme occidental c’est qu’il perd la santé pour gagner de l’argent, il perd ensuite son argent pour récupérer la santé. 
A force de penser au futur, il ne vit pas au présent , et il ne vit donc ni le présent ni le futur. 
Il vit comme s’il ne devait jamais mourir, et meurt comme s’il n’avait jamais vécu.”

Sa Sainteté le Dalaï Lama