Est-ce que les voyages sont devenus contre mes valeurs ?
A mon retour d’Australie, j’ai eu envie de vous livrer un premier article autour de la question suivante : Est ce que les voyages sont devenus contre mes valeurs ? Vous le voyez sur le blog, je prête attention à ma consommation de plus en plus souvent. Cela passe par de petites habitudes que j’ai mises en place, dans mon alimentation notamment. De jour en jour, je me tourne vers des options plus respectueuses de la planète et de ma santé. Malgré tout, je ne peux pas affirmer être une fervente défenseur de l’écologie. Disons que je m’améliore pas à pas. Et là-dessus, ce voyage m’a fait réfléchir.
Cela a commencé dès l’avion. Nous avons eu droit à plusieurs plateaux repas en plastique emballés dans divers petites bacs plastiques : un pour l’entrée, un pour le plat, etc… Pour chaque rafraichissement, on nous donnait un verre en plastique différent. Autant dire qu’en douze heures de vol, il nous en a fallu un paquet… J’ai alors compté le nombre de verres que j’avais dû utiliser durant ce trajet, et puis le nombre de passagers présents dans cet avion… Cela faisait tellement de plastique pour un seul vol. Combien d’avion de ce genre décollent chaque minute ? Beaucoup. Trop. De quoi avoir le tournis.
En voyant cela, je me suis dit que finalement mes efforts ces dernières semaines pour réduire mes déchets venaient de tous s’envoler d’un coup. Ca n’avait plus aucun sens. C’était incohérent. Et là, je me suis sentie coupable car en réalité, cette consommation était totalement évitable. Comment l’expliquer alors ? Je crois que sur le coup, tu es pris dans le truc et tu n’oses pas proposer quelque chose de différent. Comme si l’hôtesse te répondrait : Madame vous êtes dans un A380 et vous vous inquiétez de votre consommation de plastique ?
Au final, ce voyage a été fait de nombreuses prises de conscience. En son cœur la question était : est-ce que le voyage est devenu contre nos valeurs ?
C’est vrai, nous avons fait 17 000 km pour découvrir des paysages grandioses. Pourtant, de beaux paysages, il y en a aussi pas loin de chez moi. Par exemple, je sais que mon séjour en Grèce reste un de mes plus beaux voyages. Ca aurait pu s’arrêter là finalement…
Voyager est un plaisir. Un plaisir que je m’offre en pensant d’abord à mon bien être. Oui, en pensant surtout à moi. N’est-ce pas égoïste vis-à-vis des autres et notamment des futurs habitants de la Terre ? On peut parler des arguments pour le voyage « cela ouvre l’esprit et le cœur », « ça forme la jeunesse. », mais au fond arrêtons de se mentir, on peut très bien s’en passer.
Mais le trajet en avion n’a pas été la seule chose. Ce voyage m’a confronté à de vraies difficultés dans ma consommation. Depuis un an, je ne consomme plus tout ce qui est industriel ou transformé. Je prépare des gâteaux maisons pour le goûter, je fais mes propres plats en sachant exactement ce qu’il y a dedans (un maximum de produits bruts). Lorsque je vivais en France, je mangeais des salades cultivées dans mon jardin, avec du vinaigre fait maison. En Espagne, je pressais mes oranges, je faisais des pâtes brisées maison. Ce sont des gestes qui sont devenus naturels chez moi, je prenais même plaisir à le faire. Peu à peu, j’avais éliminé les produits chimiques dans ma salle de bain et je commençais à me renseigner pour faire ma lessive maison.
Arrivés en Australie, il nous a fallu acheter des produits d’hygiène (car nous voyageons sans valise en soute). J’ai recherché pendant de longues minutes le produit le plus naturel possible dans les rayons. Rien n’était bio, rien n’avait l’air clean. Alors que faire ? A un moment, tu es là pour profiter de ton voyage, tu ne peux pas faire quinze magasins pour trouver ce fameux Graal. J’ai fini par prendre le moins pire du lot et j’ai laissé tomber les principes que j’avais mis au centre de ma vie ces derniers mois. En vérité, ce n’était pas si simple. Toutes les douches que j’ai prises ont remué le couteau : « Ah encore ce shampoing dégeu ! »
Autre souci, pour manger. Nous n’avions pas de cuisine ou de plaque de cuisson, mais faute de budget, nous mangions souvent le soir à la maison. Là, c’était la cascade de produits pourris…. Faute de mieux, nous avons mangé de la salade composée dont la sauce fournie avec était louche, des muffins industriels, des nouilles instantanées, une soupe en sachet type Royco… Parce qu’honnêtement on a galéré à trouver mieux. Sur le coup, ça va, tu te dis que c’est exceptionnel. Mais en fait, je crois que c’est devenu trop important dans nos vies pour être mis de côté trop longtemps. Au bout d’une semaine, faire les courses est devenu un lot de disputes quotidiennes, en bataillant à chercher le truc à peu près mangeable parmi les rayons.
Evidemment, passer de produits bruts à une ribambelle de E*** et produits transformés a eu son lot d’effets négatifs. Notre corps n’a pas trop aimé et nous sommes tombés malades tous les deux durant ce voyage. Sachant que je suis malade moins d’une fois par an en général, ça m’a fait me remettre en question. Qu’est ce que j’étais en train de faire vivre à mon corps et dans quel but?
Au départ, tu te dis : « Allez tant pis, ça ira pour cette fois » mais au bout d’un moment, j’en ai eu marre, vraiment. Ca a même pris le dessus sur mon plaisir de voyager. Je ne comprenais pas pourquoi je devais faire cette concession. Attention, ce n’est pas comme être déçu de ne pas trouver de pain frais au-delà de mes frontières, là, je crois que c’était mettre de côté mes principes. Chaque jour, je prête attention à écouter mon corps, à ma santé, à la planète mais là bas soudain, ça ne comptait plus ?
Bien sur, on aurait pu faire mieux, rechercher plus, s’arrêter en fonction de magasins avec des alternatives. Mais cela revenait parfois à mener une véritable guerre. Nous n’étions pas partis pour la mener. Encore heureux, je n’ai jamais eu à faire de concession sur mon végétarisme, mais ça me semble fou quand j’y pense. Chez moi, la question ne se pose même pas, je fais forcément selon mes valeurs et mes ressentis. Pourquoi là-bas, ça devenait différent ? Pour s’offrir une expérience de vie, aussi riche soit elle, dois-tu à ce point te mettre de côté ?
Et puis, ces avions que nous avons empruntés, il faut voir à quel point ils polluent. Les plateaux repas en plastique ne sont rien par rapport à cela. Mais ce n’est qu’une pièce du puzzle encore une fois. Un jour où nous étions malade, j’ai choisi de voir le documentaire Before the flood réalisé par Leonardo Di Caprio au sujet du réchauffement climatique. Pour moi, ça a été une piqure de rappel sur l’implication à avoir pour l’environnement. Quand je suis en France, elle est déjà loin d’être suffisante ou exemplaire mais alors avec ce voyage, en prenant l’avion puis la voiture chaque jour, en étant contraint par moment de manger de l’huile de palme, en changeant d’hôtel chaque jour (serviettes/draps à laver)… Tout cela donne finalement un sacré impact écologique.
Alors oui, j’aime voyager, les voyages m’apportent des choses magnifiques. Ils nous font nous en apprendre sur nous-même, notre couple ou la vie en général. J’en suis rentrée chargée de magnifiques souvenirs. Clairement, ce n’est pas ma bataille pour trouver des nouilles sans huile de palme qui va rester gravée dans mon cœur par rapport à ce séjour, mais malgré tout… Il a soulevé une question importante.
Que faire pour continuer d’être qui je suis en voyage ? Est-ce que ça vaut le coup de voyager ? Est-ce que je peux vraiment parler d’écologie et de produits green quand je prends des avions tous les mois et fait des road trip ? Est-ce que je peux éveiller les consciences sur la nécessité de changer nos habitudes en vivant moi-même de façon égoïste ?
Dans ma vie, j’essaye de manger bio et local et d’en faire une habitude ancrée. J’ai réduit pas mal mes déchets. J’ai fait le pari de n’acheter rien de superficiel pendant six mois depuis Janvier 2018. Mais tout cela a t-il vraiment du sens si je continue à partir à l’autre bout du monde pour mon propre plaisir ?
Ce n’est pas un sacrifice pour moi d’avoir ces nouvelles habitudes dans mon quotidien. C’est ainsi que je me sens alignée à moi-même. J’ai l’impression de me respecter et de respecter le monde et la nature. Du coup, mettre cela de côté est devenu aujourd’hui un gros point négatif dont je viens de me rendre compte aujourd’hui. Je crois que ce n’est plus possible de fermer les yeux.
Il y a peu, je ne me posais pas ces questions sur ce que je mangeais réellement ou ma façon de consommer…. Mais ça a changé rapidement, et à ce jour, c’est au premier plan dans ma vie. J’essaye de m’améliorer, mais les voyages étaient à part par rapport à cela. Comme un plaisir que l’on s’offre de temps en temps, comme si mes habitudes du quotidien rééquilibraient la balance. En réalité, j’ai pris conscience que cela ne suffisait plus pour moi.
Malgré cela, je ne pense pas que je puisse avoir un jour zéro impact sur la planète. Quoiqu’il arrive il y aura toujours quelque chose de moins bien dans ma façon de consommer. Oui, notre vie aura toujours un mauvais impact, même si l’on ne mange pas de viande, que l’on devient zéro déchet. J’aurai toujours besoin d’électricité, au moins pour mon travail, j’ai besoin de consommer de l’eau et quelques emballages. Je peux faire de mon mieux, mais ce ne sera pas parfait. Alors, est ce que je devrais prendre des mesures aussi radicales que de me dire : je ne vais plus voyager car cela a un impact sur l’environnement?
Sur internet, je suis tombée sur de nombreux articles qui m’ont aidé à mener ma réflexion.
Intérieurement, je crois que faire le moins de mal possible à la planète c’est ok pour moi, mais me priver de m’accomplir dans ma vie pour respecter ce principe, c’est trop. Comme je le disais, mes nouvelles habitudes se font peu à peu, sans jamais avoir l’impression de me priver. C’est naturel pour moi de faire un geste sur certaines choses. Et si c’est si facile à mettre en place, c’est parce que selon moi ça n’a aucune répercussion sur ma vie. Que je prenne un mouchoir en papier ou en tissu, au fond, c’est la même chose, que j’utilise un produit bio ou pas bio, ça ne change pas mon quotidien. Arrêter de voyager, au contraire, ce serait un véritable sacrifice. A partir du moment où je me pose la question « est ce que je dois le faire ? », je crois que ça signifie que je ne suis pas prête pour cela. Pour certains, c’est une habitude évidente et c’est vraiment louable. Un jour, cela sera peut-être une évidence pour moi aussi, comme mon choix de ne plus manger de viande.
Mais voilà, je me pose cette question aujourd’hui. Si elle me vient en tête, je crois que c’est pour en faire quelque chose. Alors oui , j’ai envie de changer ma façon de voyager. Réfléchir avant de partir loin et tenter de trouver des alternatives. Pourquoi pas faire du covoiturage, prendre un bagage en soute qui nous permettrait de trimballer mes produits habituels afin de réduire le problème auquel j’ai été confronté en Australie? Ceci permettrait aussi de prendre des serviettes de toilettes pour ne pas utiliser celles des hôtels, des gourdes pour l’eau. Pourquoi pas ramasser quelques déchets que je trouve sur mon chemin lors de mon voyage, dormir plutôt chez l’habitant que dans un maxi complexe hôtelier… Ce sont de petits gestes, mais ils peuvent je pense réduire l’impact de mes futurs voyages. Je suis sûre que je pourrais trouver au fil du temps de nombreuses solutions que je n’ai pas pu adaptées lors de ce séjour. J’ai bon espoir de trouver un équilibre entre mes habitudes et ma réalité en voyage.
En attendant, j’aimerai vraiment lire votre avis sur cette question. Si vous êtes un voyageur régulier, avez-vous conscience de votre impact écologique ? Comment le réduisez-vous ? Vous interdisez-vous de voyager pour des raisons écologiques ?
Note: La photo du koala a été prise dans un hôpital pour koalas tenu par des bénévoles et non dans un parc exploitant les animaux.
Kikimagtravel
17/02/2018 @ 15:26
Coucou ma petite Lucie j’ai lu ton article avec attention!! Je pense que pour que tu puisses profiter de ton voyage au maximum et que tu n’es pas de regret sur tes valeurs faut que tu réfléchisses sur ta « nouvelle » façon de voyager. Je pense que allier tes valeurs aux voyages c’est possible mais ça prend peut être plus de temps à organiser !
Pour ce qui est des verres en plastique je peux te proposer une super alternative que j’ai vu la dernière fois … la fille s’etait Amène une gourde (vide pour passer les portes d’embarquement) et se la faisait remplir par les hôtesses de l’air. En gros au lieu de te filer un verre en plastique à chaque fois tu demande qu’il te remplisse directement dans ta gourde…. bon pour que ce soit vraiment au top faudrait que tout le monde face ça mais c’est une idée pour ton prochain voyage !
Pour ce qui est de la nourriture j’ai pas encore d’idées à te proposer 🙁
Quand je pars loin je prend un bagage en soute un sac à dos de 50-60L qui te permet peut être de casé tes produits préférés sans pour autant te charger comme un âne !
par exemple à Berlin quand on est parti on avait un hôtel à côté d’un supermarché bio, ultra cool !!! Je pense que si tu te prépares avant le voyage en te penchant beaucoup plus sur les adresses BIo les supermarchés qu’ils existent, ce qui se trouve autour des logements ect ça serait peut être une bonne idée 🙂
Je me rappelle à Cuba, on voyait toutes ces belles voitures américaines mais c’était une horreur comme elle polluait … on en était dégoûté … jamais j’aurais payé pour faire un tour dedans! Alors on a marché à pied, pris des taxis collectifs, prendre plutôt des bus et des trains plutôt que louer des voitures. Je pense qu’il y a plein d’alternatives et qu’il faut que vous vous y penchez ! Ça serait dommage de faire une croix sur votre passion … 🙂 même si je suis d’accord on peut vivre sans finalement .. 🙂
Lucie
17/02/2018 @ 19:34
Coucou Kiki merci pour ce commentaire plein d’idees sympas.
Effectivement, comme je le dis à la fin je ne crois pas qu’arreter completement de voyager soit la solution car notre consommation ne sera de toute évidence jamais parfaite sur ce plan.
Par contre, je pense qu’il faut comme tu le dis que l’on s’adapte et trouve des moyens de voyager d’une autre façon. Merci pour tes idées !
tania
17/02/2018 @ 18:00
ah je pensais naïvement qu il y aurait bcp de pdts bio en Australie
pr des longs voyages je prends tjrs bagage en soute
c vrai que j avais zappé cette partie là de votre voyage pas évident de continuer comme tu le fais chez toi de prendre des pdts locaux et surtout sains
je pense que chacun fait comme il peut petit à petit
on ne pt pas être parfait
et tu n as pas à t en vouloir de ne pas être tjrs la meilleure dans ce domaine
déjà tu fais bcp à ton niveau
sur c chemin ai encore bcp à faire
déjà avec mon alimentation c la cata
d ailleurs ça fait parti des objectifs 2018
Lucie
17/02/2018 @ 19:37
Il y en avait peut être mais sans cuisine c’etait difficile de s’en servir… produits transformés et bio ce n’est généralement pas compatible.
Oui disons que je suis en chemin et je ne cherche pas a etre exemplaire à tout prix simplement je m’en suis rendue compte que d’un coup ça me pesait.
Avance doucement alors 😊
Isa
17/02/2018 @ 19:01
Hello Lucie
Merci pour ce bel article très complet.
Je pense que tu résumes bien le dilemme de beaucoup de personnes.
Et au final on en revient toujours à ce qui est le plus important pour nous, nos passions, nos valeurs.
Voyager est pour toi une telle source de bonheur, de partage et d’apprentissage : et comme tu le dis, on peut voyager de manière un peu plus étique en dormant chez l’habitant en choisissant de vivre le plus local possible.
Et c’est ce que tu fais!
Tu sais un jour j’ai réalisé que si je ne voulais plus avoir d’impact sur la planète je devrais aller vivre nue dans la forêt amazonienne et me nourrir de prana.
Bon: c’est un autre programme.
Alors comme je dis souvent : j’ai trouvé ma cohérence au sein de mes incohérences.
Nous faisons tous de notre mieux : c’est aussi ce que j’ai envie de retenir.
Merci pour cette réflexion en tout cas.
Je t’embrasse 😘💕
Lucie
17/02/2018 @ 19:42
C’est exactement ce que j’ai pensé en prenant conscience de mon impact… il faudrait vivre en autarcie totale en pleine nature. Est ce qu’on serait parfaits peut être pas encore et heureux pas sur non plus. Je crois qu’il ne faut pas trop en demander non plus. Nos habitudes sont déjà plus douces pour le monde que celles d’une bonne partie des français. Normal d’avoir aussi des limites. On fait de son mieux oui c’est déjà bien tant que cela reste naturel pour nous.
C’est pour cela que si tu veux aller a La Réunion je pense que tu devrais pas trop réfléchir et faire ce qui te tient à cœur.
Plein de bisous à toi !
la lykorne illettree
18/02/2018 @ 18:35
Tu trouveras j’en suis sûre un juste équilibre entre tes nouvelles habitudes chez toi et ta façon de voyager ! Ça prend un peu de temps, c’est normal ! J’avoue que je respecte énormément les démarches de chacun, et je me rends compte que les gens sont de plus en plus sensibles à ce qui les entoure, leir façon de manger et de consommer, et c’est bien ! J’espère que l’économie suivra un jour, que nous aurons des gaz moins polluants, que nous arriverons à avoir moins de déchets… Je pense qu’il viendra peut-être un moment où à mon échelle, j’y serai davantage sensible aussi. Aujourd’hui peut-être à tort, j’ai l’impression que tout cela demande beaucoup de temps, beaucoup d’organisation, et un budget important. Que ce soit pour acheter des produits bios ou de meilleures qualité, faire sa lessive ou toute sa nourriture soit-même. Après, tu me diras à juste titre que c’est une question de priorités, l’argent que je mets en voyage pourrait servir pour faire un budget bouffe plus sain… Les voyages priment pour l’instant. Peut-être que ça changera aussi… Je trouve cette réflexion intéressante, elle me pousse à me questionner sur des choses auxquelles je dois l’avouer je ne pense pas souvent… Je suis souvent prise par le quotidien, je rentre tard du travail, alors on va au plus vite pour se faire à dîner… Question de facilité… Alors merci pour article…
Lucie
19/02/2018 @ 08:26
C’est vrai que les gens sont plus sensibles qu’avant là dessus.
Pour que cela change de façon plus générale je crois en effet qu’il faudra que cela vienne de la population. Pour les politiques il y a trop d’argent en jeu. Quand tu vois Cowspiracy c’est juste révoltant.
Effectivement cela demande un budget pour ma part j’ai pu compenser en arrêtant de manger de la viande. Mais quand tu vois des produits courants en Bio avec un prix triplé par rapport au non Bio c’est parfois difficile. Je n’achète d’ailleurs pas tout bio.
Ce qui est économique finalement c’est de cuisiner au maximum tout ce que tu peux à partir de produits bruts. Je fais souvent des plats au four et j’en ai pour deux jours, je congèle et ressors quand j’ai moins le temps. C’est plus une question d’organisation a mettre en place. Mais j’avoue que mon travail a la maison me laisse le temps de le faire.
Pour la lessive par contre c’est plutôt économique et tout ce qui est cosmétiques ou produits d’entretien Bio ne sont pas pas plus chers que d´autres alors finalement ça se vaut.
Avec plaisir pour l’article ! Merci à toi de ta venue ici !
Itinera Magica
19/02/2018 @ 06:06
Je comprends tellement ce que tu ressens ! je voyage beaucoup et parfois je ressens un épuisement moral et physique (mal manger trop consommer trop jeter) etc. Réflexion passionnante.
Lucie
19/02/2018 @ 08:27
Merci beaucoup Alex ! Je me doutais que ça te parlerait.
Plein de bisous
Anaïs (alittlepieceof.heaven)
19/02/2018 @ 22:09
Hello Lucie!
Ton article est tres authentique, à ton image! C’est une vrai belle reflexion qui me touche en ce moment moi aussi.
Lorsque j’etais en Australie, j’ai aussi eu ce truc de me dire comment je vais manger etc. Et ma solution a ete de manger enormement de legume crut. J’achetais des carottes que je grinottais lors de petites faims, des tomates cerises, des framboises a des petites producteurs, concombres, pêches… j’ai énormément manger comme cela, un peu a l’arrache, mais a base de cela. ALors c’est vrai que mes bons petits plats me manquaient à force de manger seulement de cette manière, mais j’ai fais un Indien a mi-voyage qui m’a ressourcer lol. Non mais sinon c’est vrai que mon alternative en voyage c’est vraiment de privilégier les legumes et fruits, de préférence de petits producteurs sur la route.
Pour les produits j’ai des petits pots et je ne prends pas forcément de bagage en soute alors je me faits a l´avance mes petits pots avec mes produits car je suis comme toi et j’ai trop du mal à acheter les produits quand je ne les connais pas ect.. c’est vraiment une bonne alternative!
J’emporte une gourde avec moi et des Tupperwares pour mettre les legumes ou fruits que j’achète, et toujours deux sacs en tissus.
Pour l’instant j’en suis là, je sais que ce n’est pas parfait mais je ressens que c’est déjà un grand pas et je me suis vraiment sentie a l´aise en australie grace a ces choses car effectivement la nourriture est un point important d’un voyage.
Lorsque je suis allée à Berlin et Amsterdam fin mai 2017, j’ai réalisé que je ne pouvais pas continuer comme ça, j’avais adoré ce voyage mais étais revenue dégoûtée par la nourriture industrielle, enfaite j’ai exactement ressentie ce que tu decris dans cet article, je me souviens avoir eu une discussion avec ma mere à mon retour où je lui confiais qu’il fallait absolument que je trouve une solution pour pallier cela car comme tu le dis, c’est pas CA qui resume mon voyage, mais ca l’a quand même pas mal noirci, j’avais l’impression de ne pas respecter mes valeurs et je culpabilisais pas mal.
Pour ce qui est de l’avion je crois que tu viens de m´ouvrir les yeux… et je crois bien que je vais songer à tendre ma gourde lorsque l’on va me proposer de l’eau. Première réaction de mon mental : a quoi ça sert si tout le monde a côté utilise les verres en plastique « tu ne vas pas faire la difference! » mais si car peut etre que les gens autours vont se questionner par la suite! Alors grace a toi ca y est j’ai pris cette décision! Et pour les repas… c’est une autre histoire! Ou alors je ne prends pas de repas et ramène mon repas que j’ai préparé ? Après a voir avec la douane. A reflechir! Je vais me renseigne sur internet!
Je te remercie du fond du coeur Lucie de me pousser à m’interroger sur ces aspects! Et je m´excuse j’ai ecris un peu comme je pense, un peu en fouillit.
Belle soirée Lulu
Lucie
22/02/2018 @ 11:41
Merci Anaïs pour ce commentaire qui me fait super plaisir. Je vois qu’on a eu toutes les deux la même réflexion, toi un peu plus tôt que moi et ça me fait plaisir de voir que tu as pu adapter tes voyages à tes valeurs c’est génial. Effectivement ce n’est pas ce qui gâche un voyage mais peu à peu ça contrarie quand même.
Surtout par rapport à son corps, prendre soin de lui est devenu une priorité pour moi et j’ai eu du mal à me dire que je le mettais de côté pendant ce voyage.
Je crois que les solutions existent comme tu le décris bien, et tant pis si les autres te regardent d’un drôle d’air, tu sais pourquoi tu fais les choses et c’est l’essentiel. Ce que tu fais est déjà très bien je trouve et ça ne doit pas être évident avec les contraintes du voyage.
Je note toutes tes belles idées pour mes futures escapades.
Bisous à toi Anais !
Maëlle
21/02/2018 @ 10:25
Je prends enfin le temps de lire ton article et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il me parle beaucoup.
Je n’ai pas énormément voyagé dans ma vie mais je ressens l’envie de plus en plus de le faire. Malgré cela, je me pose tout un tas de questions, notamment celles que tu soulèves dans cet article.
En étant vegan, j’ai été confronté à des difficultés en voyages quand il n’y avait pas d’options pour moi : mettre mes valeurs de côtés ou bien ne rien manger ? Lorsque j’ai eu ce choix à faire l’été dernier au Costa Rica, j’ai été incapable de mettre mes valeurs de côtés et ai donc fait le choix de ne pas manger. Bien sur, cela n’a pas été sur plus d’un jour sinon j’aurai surement fait un choix différent. A côtés de ça, je sais très bien que cela n’est pas bon pour moi et pour mon corps.
Alors je ressens l’envie de découvrir de nouveaux endroits mais j’ai toujours ces interrogations présentes sur ma façon de consommer et de vivre en voyage, les mêmes que les tiennes (zéro déchet, écologie, etc). J’espère pouvoir réussir à trouver un juste milieu qui m’ira et pour cela il faudra surement que j’adapte ma façon de voyager. Par exemple, mon voyage en Sardaigne (où je n’avais pas de cuisine), m’a montré qu’il était important pour moi que j’ai accès à une cuisine même pour faire des plats tout simples (riz+légumes, etc). Comme tu le dis, il faut aussi voir ce qui en cohérence avec nos valeurs, nos envies, tout en étant conscient de notre impact. Encore une fois, tout est une question d’équilibre !
En tout cas merci Lucie pour cet article que j’ai lu avec grand plaisir. Je n’avais jusqu’à présent pas lu d’article sur ce sujet qui est, à mes yeux, important.
Je te souhaite une belle journée 🙂
Lucie
22/02/2018 @ 11:47
Merci Maëlle pour ton commentaire, et bien tu soulèves exactement mon problème.
Je ne suis plus sure aujourd’hui de vouloir découvrir un pays où je sais qu’il n’y aura pas d’alternatives pour respecter mes valeurs, ni de voyager de sorte que je ne pourrais pas cuisiner comme je l’ai fait durant ces trois semaines en Australie car tout simplement c’est devenu plus important que le voyage lui même.
Peut être que cela implique de voyager moins, de ne pas faire de road trip en pleine jungle ou de ne pas aller dans des pays moins développés mais ce n’est pas grave, je crois que je pourrais m’en passer.
Donc comme tu le dis, il n’y a plus qu’à réfléchir un peu plus longuement avant de se dire “je pars dans tel pays”, est ce que je pourrais cuisiner ou manger des plats qui me conviennent? Est ce que j’aurai un moyen de limiter mon impact sur la planète?” voilà les questions qui me viennent en tête maintenant.
Par exemple, je voulais beaucoup visiter l’Asie avant de débuter ce voyage, et bien, je crois qu’aujourd’hui ce n’est plus une priorité pour moi. 🙂
Belle journée !
Alexandra - On holidays again
24/02/2018 @ 00:40
En partant voyager pour 5 mois, il était hors de question qu’on tombe dans la mauvaise nourriture, surtout que comme toi, à la maison, on cuisine beaucoup nous-mêmes sur la base de produits bruts, on fait aussi notre pain à base de notre propre levain. Ça a demandé qu’on passe beaucoup de temps à faire nos courses. Alors l’avantage c’est que sur 5 mois, on avait plus de temps que ceux qui partent moins de temps, mais heureusement on a réussi à s’en sortir avec des produits plus ou moins corrects, ça dépendait des moments. Je suis fragile de l’estomac, donc je ne peux pas me permettre de tomber dans la “mal bouffe” pendant trop longtemps.
Sinon, par rapport à l’écologie pure, on est comme toi, pas parfait mais on s’améliore. On est de plus en plus sensible aux déchets jettés dans les océans (sacs plastiques, etc.), car ce sont les tortues et autres espèces qui subissent sans rien avoir demandé. On fait attention à la crème solaire qu’on choisit, ça fait du bien à nous et aux poissons quand on va se baigner, car ça ne rejette pas de produits chimiques dans l’eau.
Mais de voyager pendant tous ces mois, m’a appris que on fait déjà pas mal (oui on peut toujours s’améliorer), car j’ai vu énormément de personnes jeter leurs détritus par la fenêtre de leur voiture ou simplement jeter parterre… bref…
Et peut-être que certains trouveront ça égoïste, mais voyager c’est pour moi essentiel simplement pour m’aider à évacuer une autre pollution qui m’atteint moi personnellement, c’est le stress. Le stress de la vie, du travail, bref, tout ce que j’arrive à mettre de côté pendant que je suis loin de la maison. Et j’ai réalisé que plus je mettais de décalage horaire, mieux je me porte ! ;o)
Lucie
24/02/2018 @ 10:41
Super si vous avez pu adapter vos habitudes à ce voyage, comme vous dites je crois qu’il faut du temps pour cela. Nous, on ne pensait pas avoir autant de mal sur place donc c’est quelque chose dont on n’a pas tenu compte durant nos préparatifs. Aujourd’hui on sait et on fera désormais différemment.
Effectivement j’ai vu des choses choquantes aussi à Dubai notamment. Chacun doit faire de son mieux c’est sur mais on a aussi nos propres limites.
Mandy des Boubous
03/03/2018 @ 12:06
C’est un super article Lucie ! Je te comprends tout à fait. Quand on est habitué à un mode de vie et qu’on doit le changer en voyage, c’est pas facile (quand c’est pour un week-end ça va, mais au-delà ça peut devenir difficile à supporter).
On est loin d’être parfait mais comme toi on est très sensible aux problèmes environnementaux. On essaie de faire des petits efforts. En Australie j’ai aimé le fait qu’il y ait des poubelles pour le tri un peu partout. Et oui même en van impossible pour moi de jeter à la poubelle des déchets une bouteille en verre ou un paquet en carton, je suis trop mal si je dois faire ça xD
Tu sais pour les gobelets en plastique, ma boss nous a parlé du projet de sa nièce, qui est d’utiliser un petit gâteau en guise de gobelet pour les boissons chaudes. Et son idée serait justement de proposer ça aux compagnies aériennes, afin de limiter les déchets (vu que souvent avec ton thé ou café ils offrent un biscuit, c’est une bonne idée). Bon ça ne marcherait que pour les boissons chaudes, mais un petit pas c’est toujours mieux que rien du tout.
Et pour les produits à transporter dans la valise, prendre tout ce qui est solide est une solution. Du savon, du shampoing solide, et hop pas besoin de soute hihi
En tout cas ton article pose la réflexion et peut-être la prochaine fois que je prendrais l’avion j’amènerai ma gourde ou mon propre gobelet réutilisable 🙂
Lucie
04/03/2018 @ 14:31
Super de savoir que vous aussi vous sentez concerné par cela, c’est vrai qu’on aborde peu ce sujet mais il touche beaucoup de monde pour pleins de raisons différentes: voyager ça bouleverse à chaque fois nos habitudes ! 🙂 C’est un peu le but d’ailleurs.
Super idée de la nièce de ton amie, je trouve ça génial !
J’avais pas mal de choses solides mais pour les cheveux je ne peux pas faire autrement que du liquide avec mes mèches… Mais quand je n’en aurais plus c’est clair que ce sera ma solution aussi !
C’était le but, de se demander: tiens maintenant que j’ai constaté cela, comment je peux modifier mon comportement? 🙂
Emmanuelle CM
04/03/2018 @ 15:27
Même si je voyage très peu pour l’instant, j’ai lu ton article avec attention car le respect de l’environnement est important pour moi aussi. Je comprends tout à fait ce que tu as ressenti face à l’impression de faire des choses complètement contraire à tes principes. Ce n’est pas dans le même cadre mais dans mon travail actuel, je suis obligée de jeter énormément de papier dans la poubelle noire. J’ai essayé de faire changer les choses mais la direction ne veut pas agir sur ce point. Pour être honnête, c’est de plus en plus dur pour moi de répéter chaque jour des gestes contraires à mes principes et mes valeurs quotidiennes.
Par contre, en ce qui concerne les voyages, je pense réellement que tu peux réussir à continuer de voyager tout en modifiant quelques points pour être plus en accord avec toi-même. Je pense que ce questionnement est déjà un grand pas.
Lucie
04/03/2018 @ 17:57
Merci Emmanuelle, effectivement même dans notre travail on peut se poser ses questions d’ordre écologique, je crois que l’important est de mettre des choses en place soi même, de faire son possible malgré nos conditions. Depuis cet article, j’ai trouvé pleins de solutions pour m’adapter notamment grâce à tous vos conseils. 🙂
Jolies Lueurs
02/11/2018 @ 01:21
Coucou Lucie. Ta réflexion est riche et passionnante. En voyage ou chez soi, les questions de valeurs que l’on veut défendre, de sa propre éthique, se posent inévitablement et nous invitent à réfléchir sur nos actions dans le monde, même les plus anodines. En effet, l’impact zéro n’existe pas, il convient donc de faire des efforts chaque jour, à notre façon, avec nos moyens. Et certaines deviennent une évidence au fil du temps…
Lucie
23/11/2018 @ 19:34
Merci Julie pour ce message !
J’ai l’impression d’avoir bien avancé depuis cet article. Même si j’ai parfois un peu peur des critiques en le disant, je crois que OUI je suis une écolo dans l’âme malgré mes nombreux voyages. Disons que j’ai une conscience écologique qui prend de plus en plus de place dans ma vie, et même si je pollue tellement avec mes voyages, est ce que ce serait mieux de ne pas voyager mais consommer à mort et ne rien faire pour réduire son impact chaque jour ? Je crois que chacun fait ce qui lui semble le plus juste et évolue au fil du temps. 😉