Certaines personnes pensent que le monde est trop sombre. Elles usent beaucoup de leur énergie à sombrer avec lui. Personnellement, je préfère m’attacher à ce qu’il y a de positif. Quelles sont les solutions pour demain ? Quelles sont les belles âmes qui peuvent me redonner de l’espoir ? Oui, je crois que je préfère me concentrer sur le rayon de soleil à travers les nuages. Ce n’est pas parce qu’on ne le voit pas toujours clairement, qu’il n’est pas là.
Je ne saurais vous dire comment j’ai découvert le compte Instagram de Liza, mais il n’y a pas de hasard dans la vie. En voyant son parcours, c’était une évidence qu’elle intégrerait mon blog pour un article Inspiration.
Liza a décidé de parcourir l’Europe seule en tentant de respecter au maximum la Terre et ses habitants. Elle est végane et vit au quotidien dans une démarche zéro déchet.
-Pour commencer peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Liza, j’ai 22 ans, je suis née et vis à Paris et j’étudie l’économie de l’environnement.
– Peux tu expliquer ton parcours dans ce changement de mode de vie ?
Il y a deux ans, je suis partie en Erasmus en Allemagne. Ça a coïncidé avec une période où je sentais que j’avais besoin de remettre en question beaucoup d’aspects de ma vie.
J’ai notamment décidé d’arrêter les études dans le commerce et la gestion, que j’avais commencées pour m’orienter vers un métier qui touchait à l’environnement. En Allemagne, je me suis mise à la méditation et au yoga qui m’ont fait beaucoup de bien. Ca m’a aidé à me connaître, à m’écouter et à être plus sereine. J’ai lu beaucoup de livres sur la spiritualité et notamment “Le pouvoir du moment présent” d’Eckhart Tolle, qui a littéralement changé ma vie.
J’ai été végétarienne pratiquement toute ma vie. Je le suis devenue après avoir vu des animaux se faire tuer chez ma grand-mère quand j’avais cinq ans, j’avais alors fait le lien entre l’animal et le morceau de viande dans mon assiette.
J’avoue que j’ai longtemps trouvé les Vegans extrêmes… Mais à cette même période, j’ai regardé le documentaire Cowspiracy et d’autres vidéos sur l’industrie du lait et des œufs. Ca m’a beaucoup fait réfléchir. Je ne pensais pas que les sous produits animaux causaient autant de souffrance. Et c’est devenu comme une évidence que je ne pouvais plus participer à tout ça, si je voulais être en cohérence avec mes valeurs. Ma transition a duré dix mois où j’ai progressivement arrêté tous les produits d’origine animale. J’ai pris un grand plaisir à me documenter sur le sujet et à découvrir de nouvelles recettes et techniques de cuisine ! Depuis, je me suis engagée auprès de L214 pour militer pour la cause animale plus activement.
En ce qui concerne le zéro déchets, j’ai d’abord été très sensible au gaspillage alimentaire après une rencontre avec une dame qui a ouvert un café en Angleterre qui ne servait que des plats à base de produis destinés à la poubelle. Elle faisait partie du réseau The Real Junk Food Project. Evidemment j’avais aussi entendu parler du zéro déchets et quand je suis revenue à Paris, j’ai dévoré le livre de Béa Johnson “Zéro Déchet”, dans lequel elle détaille tous les changements effectués pour réduire ses déchets. Une pépite d’or!
(Je fais mes courses dans des petits sacs en tissu que j’ai cousu avant de partir à partir de vieux draps ! Comme ça j’évite les sacs plastiques et les sacs en papier car même le recyclage est gourmand en énergie et en eau.)
Je me suis aussi plongée dans “L’art de la simplicité” de Dominique Loreau, qui a été un vrai déclencheur vers un mode de vie minimaliste. Ça fait beaucoup de changement en une courte période mais tout est venu très naturellement, comme si j’étais prête pour une autre partie de ma vie.
– Quel est le projet de ton voyage?
Ce voyage, c’est une sorte de défi personnel, qui j’espère pourra inspirer certains à faire de même.
Je voulais que ce voyage soit écolo, alors je pousse au maximum la démarche zéro déchet que j’ai entrepris chez moi. J’avais envie de voir à quel point voyage et mode de vie zéro déchet étaient compatibles. Le but c’est aussi évidemment de faire le tour de l’Europe et d’être attentive aux initiatives locales en ce qui concerne l’écologie ou le social.
Ce voyage est aussi l’occasion pour moi de voir à quel point il est facile ou difficile de manger végane en Europe. Je me fais un plaisir de chercher les restaurants vegans et voir quelles alternatives aux produits animaux il existe.
En ce qui concerne le trajet, je suis partie sans rien prévoir. J’ai juste décidé que j’allais commencer par Berlin. Je fais mon trajet au fur et à mesure en fonction des rencontres, des conseils que je reçois sur la route, de la météo, des prix… J’ai deux mois en tout : juillet et août et le but est de ne pas prendre l’avion. Pour l’instant j’ai déjà fait Berlin, Prague, Vienne, Bratislava, Budapest, Belgrade, Sofia et en ce moment je me dirige vers Skopje en Macédoine ! Je pense que je continuerais ensuite dans les Balkans et remonterais en France fin août.
– Comment t’es venu l’idée de ton voyage? Comment a-t-elle été accueillie autour de toi?
J’avais devant moi trois mois de vacances et je souhaitais en profiter pour faire un long voyage, je voulais faire le tour de l’Europe. Personne n’était disponible pour m’accompagner – ni mon copain, ni mes copines, ni ma famille – alors j’ai décidé de partir seule. J’avais peur ! De me faire agresser, de me sentir seule… Mais j’ai passé beaucoup de temps sur Internet à lire des blogs de filles qui voyagent seule et certaines de mes amies qui voyagent en solo m’ont beaucoup rassurées aussi, ça m’a motivée. Je voulais me prouver que je pouvais compter sur moi même et que j’étais capable de partir seule. Tout le monde autour de moi m’a beaucoup soutenu, même si certains trouvaient que partir seule était bizarre ou dangereux.
(Une des nombreuses phrases inspirantes du mur John Lennon à Prague ! Le mur est en perpétuel changement parce que les gens taguent des choses différentes tous les jours.)
– Quelles sont les difficultés que tu rencontres ? As-tu une anecdote à partager ?
Je suis partie avec un état d’esprit très ouvert et positif et je pense que j’aurais du mal à qualifier quelque chose comme ayant été une difficulté. J’ai laissé place à l’inconnu et je l’attendais à chaque fois avec impatience donc… Je ne pense pas avoir fait face à une quelconque difficulté en soi : je n’ai pas perdu ma carte de crédit ou était victime d’une agression ou d’un vol par exemple.
Si je devais quand même penser à quelque chose, je dirais que c’est celle de combiner le zéro déchets et le véganisme. Déjà que chacun demande un peu d’efforts individuellement, les deux associés en voyage dans des pays qui n’ont pas forcément beaucoup de choix véganes et d’option d’achat sans emballage, c’est parfois le parcours du combattant et il faut accepter de ne pas acheter certaines choses mais de se contenter de ce que je trouve qui rentre dans la démarche que j’ai choisie pour ce voyage.
Pour la petite anecdote, je faisais le voyage de Belgrade à Sofia en train, onze heures de voyage prévues et j’avais une correspondance à 22h35, un autre train que je devais prendre pour aller dans une ville au nord de la Bulgarie. Notre train a eu deux heures de retard et nous sommes entrés en gare de Sofia exactement à l’heure où ma correspondance partait. J’ai loupé mon train et je me retrouvais à devoir passer la nuit à Sofia . Au final, avec la fille que j’avais rencontré dans le train, on a cherché une auberge ensemble et on a passé une super nuit à discuter. C’est déjà devenue une très bonne amie. Morale de l’histoire : ne pas rester bloquer sur ses attentes (le mieux étant de ne pas en avoir) mais être ouvert au changement et faire avec ce qui arrive ! J’apprends à avoir confiance en ce que la vie a prévu pour moi et j’adore ça !
– Partir seule c’est bien ?
Je ne me suis jamais sentie aussi libre de ma vie ! Partir seule pour ce voyage est un des meilleurs choix que j’ai n’ai jamais fait, je n’en doute pas une seconde. J’en ai tellement appris sur moi même… Et surtout je sais que je peux me débrouiller seule, que je n’ai besoin de personne, que je peux compter sur moi. Je n’ai jamais été autant tournée vers les autres et fait autant de rencontres incroyables !
Ce qui est aussi génial quand on voyage seul, c’est qu’on est totalement libre de faire ce qu’on veut : visiter ce qu’on veut, dormir quand on veut, manger quand et ce que qu’on veut…
Sinon je me suis aussi rendue compte que j’appréciais vraiment la solitude. Je n’ai pas peur de rester avec moi même. Si vous avez des questions qui méritent des réponses, si vous êtes un peu perdus dans votre vie ou si vous voulez tout simplement goûter à la liberté la plus pure qui existe, partez pour un voyage solo ! D’autant plus que vous ne serez que rarement seul, vous allez rencontrer plein de gens sur la route et dans les auberges de jeunesse. J’ai rencontré des personnes du monde entier et j’ai noué de belles amitiés qui vont dépasser les frontières et le temps !
– Te sens tu en cohérence avec la société actuelle? Pourquoi? Te retrouves-tu mieux dans la mentalité d’autres pays ?
Un jour je me suis (r)éveillée et je me suis rendue compte que je ne faisais que suivre la route que la société avait prévue pour moi. Je pensais vouloir un job qui paie bien, m’acheter une grande maison (avec un grand dressing bien sûr), faire un grand mariage digne d’une princesse et avoir des enfants vers 27 ans parce qu’avant les gens disent que c’est trop tôt et après que c’est trop tard. Ca me fait bien rire maintenant !
Je ne me sens pas en accord avec la société actuelle, celle qui prône la compétition, celle qui met l’argent sur un piédestal, celle qui détruit la planète et épuise les ressources. Quand j’ai eu cette prise de conscience par rapport à l’environnement et au rôle que l’Homme jouait dans tout ça, j’ai été en colère pendant un moment et j’ai déjà eu envie de tout plaquer et me suis imaginée vivre loin de tout dans un petit coin de paradis, sur une île par exemple.
Mais en commençant à vivre selon mes valeurs, j’ai rencontré tellement de personnes inspirantes qui essaient de rendre le monde meilleur que je me suis rendue compte qu’il y a bien une partie de la société avec laquelle je me sens en accord et que je ne suis pas seule. Même si cette partie est minoritaire, il ne tient qu’à nous d’essayer de diffuser nos idées et de participer à un monde meilleur !
Je n’ai pas vécu assez dans d’autres endroits pour me rendre compte si je me sens plus à l’aise dans un autre pays que la France… Mais je n’exclus pas du tout le fait de vivre à l’étranger ! Ayant vécu en Allemagne quelques mois, j’ai pu m’en faire une opinion et c’est un pays que j’aime beaucoup, qui est plus sensible à l’environnement par exemple.
(Quand je veux acheter un sandwich sans emballage plastique ou papier, j’utilise un bout de tissu ou un torchon que j’ai toujours sur moi. Ici sandwich falafel dans un marché aux puces à Berlin.)
– Comment penses tu que le monde va évoluer ces prochaines années? Comment aimerait tu y participer pour son bien ?
Le monde est le résultat de nos actions et notre existence est notre message à la vie. On est immortel de par ce qu’on fait, parce que chaque chose que l’on fait imprègne notre environnement et impacte les gens, et ce pour toujours. De plus en plus de gens se rendent compte de ça et beaucoup cherchent à réduire leur impact sur la planète.
Je pense que cette prise de conscience est indissociable du fait d’aller bien soi même. Parce qu’on ne peut pas prendre soin des autres et de la Terre si on ne prend pas déjà soin de soi. C’est pour ça que je suis convaincue que le travail que tu fais en tant que coach de vie a un rôle très important à jouer dans la transition écologique.
(La communauté Végane est bien présente à Belgrade.)
Je sais que c’est tentant de pleurer et de s’apitoyer devant des documentaires écologiques et même s’il sont importants pour se documenter, comprendre et pouvoir agir, je pense que râler et être en colère est juste une perte d’énergie. Autant diriger cette énergie à participer à créer le monde qu’on aimerait avoir demain.
Je suis très très optimiste pour la suite, faire le bien c’est contagieux et l’éveil des consciences aussi ! Chacun son rythme, c’est important de se respecter les uns les autres mais croyez moi depuis que je suis cette ligne de vie au plus proche de mes valeurs je ne me suis jamais sentie aussi heureuse.
Je ne vis pas tous mes efforts pour avoir un impact minime comme une contrainte mais comme un privilège. Je suis née dans un pays développé et j’ai grandi dans une famille qui m’a permis d’avoir une bonne éducation, d’être protégée de tout danger et d’avoir de la nourriture en abondance, alors le moins que je puisse faire c’est d’essayer de rendre le monde meilleur à mon échelle, pour tous ceux qui ne le peuvent pas : animaux, humains et non humains mais aussi pour la Nature en général. J’essaie de vivre en laissant l’endroit que je viens de quitter un peu plus heureux et ça passe pour moi par une attitude bienveillante et ouverte.
Ma devise est “Stand up for what you believe in”, je pense que c’est vraiment important de s’engager pour les idées auxquelles on croit !
– As tu quelques conseils à donner aux personnes qui voudraient se lancer dans un mode de vie zéro déchet ? Quelques choses simples à faire pour commencer ou un livre à lire ?
Pour se lancer dans le mode de vie zéro déchet, je conseille d’avoir toujours sous la main le livre de Béa Johnson qui est devenu pour moi une véritable Bible… Tout y est ! Le livre de la Famille Presque Zéro Déchet est aussi vraiment super !
Il s’agit dans un premier temps d’arrêter d’utiliser tout ce qui est jetable : sacs plastiques, boîtes en plastiques, couverts en plastique, serviettes en papier… Pour éviter d’acheter des emballages pendant les courses, le vrac sera votre ami (en magasin bio ou en grandes surfaces).
Quand je vais en cours à la fac ou que je sors, j’ai toujours sur moi dans mon sac un Tupperware ou un bocal en verre pour éviter les boîtes jetables quand je prends un plat à emporter. Ça me permet aussi de récupérer les restes au restaurant par exemple, ainsi j’évite de manger plus que ce dont j’ai besoin et je ne gaspille pas de nourriture. J’ai aussi toujours un sac en tissu, un verre réutilisable, des pochettes en tissu ainsi que des couverts et un petit canif.
Le mode de vie Zéro déchets est quelque chose de progressif. Le but est de se questionner en permanence et de revoir son mode de vie. C’est pas grave si on ne change pas tout d’un coup. Vous verrez au fur et à mesure qu’on fait beaucoup d’économie et qu’on utilise que des produits sains ! Bref le zéro déchet c’est écolo, économique et bon pour la santé, que demander de plus?
– Un dernier message ?
Puisque j’ai carte blanche ici, j’en profite pour dire à tous ceux qui sont arrivés jusqu’à la fin de cet article que la vie c’est certes un chemin de découvertes mais c’est aussi surtout un grand terrain de créations.
Vous ne découvrez pas qui vous êtes mais vous décidez de devenir qui vous voulez être et il n’est jamais trop tard pour devenir la meilleure version de vous même !
Je remercie chaleureusement Liza pour ce partage magnifique et motivant. Vous pouvez la retrouver sur son compte Instagram, et sur son blog.
la lykorne illettree
18/08/2017 @ 12:24
Très intéressante cette interview de Liza, et super son initiative de faire le tour de l’Europe !! Une partie de moi rêve d’évasion, j’y réfléchis de temps à autre, qui sait ! Il faut faire attention au monde qui nous entoure, et chacun selon notre perception des choses ! Intéressant d’en savoir plus sur l’approche Vegan de Liza et ces petits gestes qu’elle fait pour l’environnement ! Bisous
Lucie
19/08/2017 @ 07:44
Merci beaucoup Lykorne pour ton commentaire ! 😉
Je trouve aussi que c’est une belle initiative !