Je ne suis pas “végétarienne”.
Je crois qu’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours adoré les animaux. J’ai souvent pensé qu’ils avaient une âme aussi belle que la notre. Mon coeur se remplit d’amour quand j’en vois un.
Malgré tout, je mange de la viande depuis au moins 20 ans. Parce que chez moi, c’est ce qu’il y avait à manger à chaque repas. C’était dans mes habitudes et j’adorais ça.
La viande et les animaux étaient deux choses à part pour moi.
Ma prise de conscience s’est faite à La Réunion il y a un an. Dans un supermarché un jour, j’ai vu un petit cochon sous plastique, entier, vendu comme tel. Et je me suis dit: En fait, la viande, c’est un animal. Mort.
Ca m’a un peu peiné, mais j’ai continué avec mes vieilles habitudes. Et puis cela travaillait dans ma tête, j’ai eu du mal avec le bœuf d’abord. Le sang qui en sortait me rappelait qu’il appartenait à un animal.
Naturellement, et peu à peu, j’ai eu envie de diminuer ma consommation.
Je ne peux pas dire que je n’ai pas été influencée dans cette démarche, par ce que je voyais sur les réseaux sociaux, par mes amis qui étaient devenus végétariens eux même. Et tant mieux, leur partage était fait dans ce but là.
Je crois que cette prise de conscience allait de pair avec mon développement personnel. Comme je l’explique dans mon Ebook, j’ai pris conscience que tous les êtres vivants étaient liés d’une certaine façon. J’ai changé ma sensibilité par rapport à la nature, au monde qui m’entourait. C’est devenu une évidence que je devais protéger les animaux autant que possible. Je ne pouvais participer à faire souffrir autant les êtres autour de moi.
Depuis que je suis en contact chaque jour avec des chiens, je suis devenue totalement fan de ces animaux, si intelligents, capables de ressentir nos jours moins bien, capables de tout nous faire comprendre. Alors un chien ou une vache, quelle différence en fait?
Je ne me voyais pas tuer pour manger. Ce n’était pas juste. Et même si en réalité, je ne le fais pas moi même, je n’en suis pas moins coupable.
Mais cela encore, ça ne suffisait pas. Je me suis documentée en lisant l’Enquete Campbell, en visionnant certaines vidéos chocs sur les abattoirs. Pas les plus populaires. Des choses qui passaient par là, et que je digérais mal.
En janvier j’ai décidé de réduire ma consommation de viande juqu’à ne plus en manger le soir du tout. J’en mangeais à chaque repas avant donc ca a été difficile, dans le sens ou je n’avais pas beaucoup d’alternatives. J’ai du me creuser la tête pour trouver de nouvelles choses à faire. Ca a pris du temps, ça s’est fait progressivement, mais ça s’est fait. Surtout, ça s’est fait dans le plus grand des secrets, juste pour moi, car je ne voulais pas être influencée là dedans, ni par un côté, ni par l’autre.
Je me suis rendue compte quelques mois après qu’en fait, c’était possible et que surtout, ça ne me manquait pas. Alors, j’ai réduit encore davantage ma consommation en n’en mangeant parfois pas le midi non plus.
Et puis début Aout, j’ai visionné Okja, film sur Netflix qui m’a réellement dégoutté. A partir de là, j’ai stoppé net la viande. Lors d’un barbecue deux jours plus tard, j’ai voulu jouer à la fille bien qui finit son assiette. J’ai tenté de prendre une bouchée de mouton. Et l’image du mouton vivant m’est apparu, la texture était désagréable, j’ai pu difficilement avalé, j’étais juste dégoutée de ce que je faisais.
Pour moi, c’était comme manger le chien de ma soeur, manger peut être même un être humain. Ca y est cette fois, le déclic était fait.
Je me suis documentée alors, j’ai modifié tous mes repas, j’ai découvert une tonne de blogs végétariens qui m’ont été bénéfiques pour ma transition. J’ai annoncé autour de moi que je ne souhaitais plus manger de viande et j’ai été confronté aux premières critiques lourdasses.
Néanmoins, je ne me considère pas comme végétarienne aujourd’hui. Déjà car je mange encore du poisson, peu mais j’en mange. Donc je suis recalée d’office.
Rapidemment, je suis tombée sur Youtube sur des tas de vidéos explicatives sur les erreurs à éviter en devenant végétarien. D’abord, j’ai trouvé ça rassurant cette communauté et puis ça m’a fait flipper. Je me suis rendue compte que ce n’était qu’un autre moyen d’entrer dans les rangs.
Il faut que je réussisse tout ce que je fais dans la vie, je n’ai pas envie que mon régime alimentaire soit une autre source de compétition. Est ce que je fais bien? Est ce qu’une végétarienne ferait cela?
Car je vous connais, si je vous dis que je suis végétarienne, vous allez regarder du coin de l’oeil tous mes gestes en attendant que je fasse un écart, me secouer vos saucisses au visage en me disant “Dommage hein?”. Et je vois de là, vos sourcils se lever si je vous disais que le foie gras va me manquer. Mais je m’en fiche, je ne suis pas dans une case, je suis simplement mes envies, ce qui me rend heureux.
A la maison, je ne cuisine pas de viande, mais si quelqu’un cuisine un plat pour moi, je me vois totalement, mettre de côté la viande ou les lardons du plat sans crier au scandale.
J’ai dit à mon homme je ne veux plus manger de viande, il m’a dit “ok” d’un air tellement zen que je pensais qu’il se fichait de moi. Mais non, c’était normal pour lui, il était là aussi pour accepter mes convictions, on avait pas à en débattre, je n’avais pas à prouver pourquoi et comment. C’était ok.
Je n’ai absolument plus aucune envie de viande depuis ce jour. Pourtant, l’autre jour, en discutant à l’apéro, j’ai piqué une rondelle de saucisson en me disant “Merde!” mais trop tard, elle était mangée. Alors, à partir de quand peut on se dire véritablement végétarien? Quand notre comportement est réellement parfait? A partir de combien de jour d’arrêt? Est ce qu’un écart nous éjecte de suite du sacro saint piédestal du végétarisme?
Oui, peut être qu’un jour je serai la plus parfaite des végétariennes, sans aucune envie, sans aucun écart, mais si je continue à porter mes vêtements fabriqués par des enfants au Cambodge, je ne vaux rien non plus.
Alors voilà, je ne me considère pas comme végétarienne car je crois que ce mode de vie est juste une étiquette pour nous enfermer. Là où on m’enferme, moi j’étouffe. J’ai envie de faire ce que je veux, je n’ai pas envie d’être scrutée pour voir si je respecte bien les codes de mon “nouveau groupe”.
Je choisis donc de parler ici de ce mode de vie, mais de ne pas en faire un flan, de ne militer en faveur ou contre rien du tout, de ne pas partager à qui le voudra mon super mode de consommation que tout le monnnnde devrait tester. Parce que je fais des erreurs aussi, je suis loin d’être un exemple. J’ai acheté du tofu plein de pesticides au supermarché asiatique, j’ai trié le jambon de mon riz cantonais, et peut être que j’en ai mangé un milligramme, mais je m’en fiche.
A chaque repas sans viande, je me dis que j’aurai sauvé un animal, ce n’est pas grand chose c’est clair, mais c’est ce qui me rend heureuse aujourd’hui. Je peux regarder ce chien qui passe chez moi chaque jour et lui dire “je te veux du bien.” Vraiment.
Je n’ai pas un coeur pour les chiots craquants et un autre pour les cochons, veaux, agneaux à l’abattoir.
Mais vous faites ce que vous voulez, ne suivez surtout pas mes convictions, suivez les vôtres, celles qui sont en cohérence avec vous, avec la personne que vous êtes aujourd’hui.
J’aurai pu arrêter net la viande il y a un an, peut être que j’aurai repris depuis, car je n’étais pas prête. Peut être que je reprendrais un jour, que je limiterais seulement, quoiqu’il en soit, je ne veux pas afficher partout que j’appartiens à cette jolie case de végétarienne. Parce qu’il y a une seule chose qui peut me définir, c’est que je suis en paix avec qui je suis.
Donc non, je ne suis pas végétarienne, je suis heureuse. J’ai réfléchi, j’ai pris mon temps et j’en suis là aujourd’hui.
Et vous ?
Je voulais vous partager une vidéo de Laetitia Le corps la maison l’esprit, sur le sujet. Elle explique bien mon ressenti.
Photos: Pixabay
Kikimagtravel
03/09/2017 @ 19:31
Ton article est très intéressant et nous permet de nous recentrer … je mange beaucoup moins de viandes qu’avant c’est une certitude mais je n’ai pas encore réussi à l’enlever completement de mon alimentation. Mais à force de voir des articles positifs comme les tiens et qui ne jugent personne … ça réconforte et Ca nous remet sur le droit chemin! Merci pour tes bonnes paroles 🙂
Lucie
03/09/2017 @ 20:05
Merci pour ton commentaire qui me fait très plaisir ! C’est ce que je souhaite qu’il ne culpabilise personne. 😘
Amanda
03/09/2017 @ 20:03
Très bel article. La cause animale peut te remercier pour cette décision que tu as su prendre Et que tu assumes parfaitement. Par contre, je pense qu’il faut que tu en parles à travers tes réseaux sociaux. Non Pas en bourrage de crâne, Mais en coaching positif un peu Comme Moi. Non Pas pour forcer ta communauté à prendre X décision, Mais pour leur faire prendre conscience que viande = animal = mort. Et que des millions d’autres alternatives existent aujourdhui. Tu peux etre fiere de toi en tout cas Et Si tu as le moindre doute Ou questionnement tu sais que je suis la 😉 Gros bisous ma belle
Lucie
03/09/2017 @ 20:11
Merci Amanda pour ton commentaire et tes compliments.
Je compte peut être partager des recettes et d’autres réflexions sur le sujet pour prouver que c’est possible et par quel cheminement on peut passer… mais sans en faire une cause personnelle à défendre. Pour moi chacun fait ce qu’il veut et je ne veux “pousser” personne. Mais je comprend totalement ton engagement la dedans et je trouve ta facon de faire tres positive.
Merci je n’hésiterai pas au besoin !
Mandy des Boubous
04/09/2017 @ 09:22
J’aime bien cet article et je m’y retrouve un peu. Je ne suis pas du tout végétarienne mais je mange beaucoup moins de viande que ce à quoi j’ai été habitué. En fait en ce moment quand je cuisine c’est de la viande 2 à 3 fois par semaine. Mais je ne me vois pas devenir végétarienne (pour l’instant du moins), comme tu dis, une rondelle de saucisson et hop, tout le monde te juge ^^ Et puis j’aime bien le saucisson (lol). Je préfère manger moins de viande mais de meilleure qualité.
On se rend compte qu’il existe plein d’aliments qu’on ne connait pas, j’aime de plus en plus les légumes, et il y a tellement de saveurs avec les épices, le piment, les herbes aromatiques… Moi j’adore ça, bien plus que la viande ! Et je n’aime pas les étiquettes… Alors je te comprends tout à fait et je te félicite pour tes choix !!
Gros bisous Lucie !
Lucie
05/09/2017 @ 08:24
Hello Mandy ! Tu as tout à fait raison, c’est déjà très bien de chercher des alternatives et d’en consommer si peu.
Il existe tellement de possibilités. 😉
J’ai été élevée au saucisson, mes grands parents étant ardéchois, c’est un peu une tradition là bas.
C’est exactement cette pression de devoir bien faire que je fuis… Si une autre rondelle m’échappe un jour, je sais que mon conjoint ne me regardera pas de travers.
On fait déjà ce qu’on peut et c’est parfait comme ça !
Sophie
05/09/2017 @ 13:44
Quel article très intéressant ! j’ai eu le même dégoût que toi quand j’ai vu Okja et je me suis posé beaucoup de questions. Je ne me sens pas prête à arrêter la viande parce que malgrè tout j’aime cela (cependant, j’en consomme moins et de meilleure qualité). J’aime bien ta philosophie du “je ne suis pas végétarienne” même si je ne mange pas de viande, pour éviter qu’on te colle une étiquette. La vie ça devrait être ca ! écouter nos envies et vivre de notre instinct !
Lucie
07/09/2017 @ 20:08
Tout à fait tu as raison, chacun son rythme Sophie ! Peut être que pour toi c’est qu’une première prise de conscience et qu’il t’en faudra d’autres, peut être que c’est déjà le mieux que tu peux faire et c’est top aussi.
Je comprends totalement car ce n’est pas évident du tout de changer une habitude si ancrée en nous. Sans ce “dégout” je crois que je n’aurais pas pu arrêter. Mais moins j’en mange, moins j’ai envie d’en manger. 🙂
Oui je n’aime pas l’idée d’être catégorisée comme “la végétarienne”, on perd en unicité en tentant de faire rentrer les gens dans des moules. 🙂
Lucie
07/09/2017 @ 20:05
Tout à fait tu as raison, chacun son rythme Sophie ! Peut être que pour toi c’est qu’une première prise de conscience et qu’il t’en faudra d’autres, peut être que c’est déjà le mieux que tu peux faire et c’est top aussi.
Je comprends totalement car ce n’est pas évident du tout de changer une habitude si ancrée en nous. Sans ce “dégout” je crois que je n’aurais pas pu arrêter. Mais moins j’en mange, moins j’ai envie d’en manger. 🙂
Oui je n’aime pas l’idée d’être catégorisée comme “la végétarienne”, on perd en unicité en tentant de faire rentrer les gens dans des moules. 🙂
la lykorne illettree
12/09/2017 @ 13:15
Très intéressant de lire ton point de vue et ta démarche à ce sujet ! C’est bien de se sentir en accord avec soi-même, je te rejoins sur beaucoup d’idées, même si je ne suis pas prête à franchir le cap. Je mange peu de viandes, je fais juste attention à ce qui est écrit sur l’emballage, même si je doute que ça change grand chose. Je suis d’accord avec toi, il ne faut pas être les gens dans des cases, chacun fait ce qu’il veut, mais c’est intéressant de partager ! J’ai une très bonne amie qui est végétarienne depuis un ou deux ans, ça a été progressif, un peu comme toi ! Et ça peut lui arriver d’avoir envie de prendre un bout de charcuterie, dans ce cas, elle ne se prive pas ! Avec mon copain, on est respectueux de ça, on fait toujours un petit menu végétarien quand elle vient ! Bisous
Irène
01/12/2017 @ 12:13
Je me pose les mêmes questions avec le fait de me dire “végane”… déjà je dis plutôt végétalienne car je sais que niveau mode de vie je ne suis pas irréprochable… Le fait de choisir le terme dépend de chacun.e, beaucoup le font pour revendiquer plus explicitement une démarche politique, pour interpeller, tout en ayant conscience d’être imparfait. Mais l’essentiel est le questionnement, et l’horizon qu’on poursuit. Aller vers un mieux, et si on est pas à l’aise avec les termes, tant pis ! Ce n’est pas forcément l’essentiel (même si les mots ne sont pas sans impact)
Lucie
01/12/2017 @ 12:29
Bonjour Irène et merci pour ton message. Les mots sont effectivement importants mais pour moi ils n’empêchent pas la discussion. Je peux dire “je ne mange pas de viande” sans me dire “végétarienne” tout comme tu peux dire que “tu es contre toute forme d’exploitation envers les animaux” sans te dire vegane. Ca n’empêche pas l’engagement selon moi qu’il soit personnel ou politique.
Et je crois que nos “erreurs” ne doivent pas nous faire culpabiliser, c’est plus la prise de conscience qui compte. Comme pour tout dans la vie, nous sommes imparfaits, cela ne nous fait pas pour autant “sortir de la case”. Tant qu’en toi, c’est cette valeur qui vibre et qui compte pour toi, que tu défends cette idée autant que possible, il ne faut pas à tout prix chercher l’excellence dans ce mode de vie. Tu donnes ce que tu peux 😉
Bisous à toi !
Isa
08/12/2017 @ 14:38
Merci pour ce très bel article. J’ai mis du temps à le lire au final. Peut-être qu’aujourd’hui était le bon jour au final.
J’ai arrêté de manger de la viande il y a plus de 2 ans. Pendant 1 an, aucun produit animaux. J’étais donc à classer dans la case Vegan.
Tout allait très bien. Niveau santé, cohérence: c’était parfait.
Au bout d’un an j’ai commencé à avoir quelques soucis de santé. Et puis avec mes études de naturopathie j’ai commencé à réaliser que sans aucun produits animaux, la complementation était fortement conseillée. Oui mais voilà : je veux manger « naturel ».
À ma formation de yoga, nous avions des poules 🐔. J’ai remangé des œufs. D’abord en culpabilisant.
Ensuite en réalisant que les poules gambadaient toute la journée. Elles était heureuses.
Ensuite mes problèmes de santé sont revenus quand j’ai de nouveau arrêté les œufs.
Depuis j’ai eu un dérèglement hormonal. Rien de très grave mais pas très agréable.
Alors je remange des œufs, de bonne qualité et des petits poissons de temps en temps.
Est-ce que je fais trop de mal aux animaux ? C’est ma grande question.
Alors je me dis que peut-être la solution n’est pas dans les extrêmes. Mais peut-être dans le respect.
On est tous d’accord : les conditions actuelles de vie et de mort des animaux sont insoutenables.
Mais…
Certains éleveurs respectent et aiment leurs animaux.
Certains pêcheurs ne pêchent que ce dont ils ont besoin.
Et j’avoue avoir du mal en voyant de grands groupes industriels se mettent au steak végétal. Parce que si j’achète leurs produits Vegan je cautionne leurs politiques sur les produits carnés avec toute la souffrance que ça implique.
N’y aurait-il pas plus de respect pour l’animal en allant, 1 fois de temps en temps voir un éleveur, qui aura aimé ses animaux pour lui acheter un peu de viande?
Voici ma réflexion, peut-être une utopie de dire que en terme de consommation c’est avant tout la cohérence qui doit dominer…
Voilà un long commentaire : je ne me sens pas encore capable de faire un article…le pouvoir des « cases » est énorme !
Encore un grand merci pour cette belle réflexion
Lucie
08/12/2017 @ 16:01
Merci Isa pour ton avis, ça me fait plaisir d’avoir ce long commentaire ! 🙂
Je suis d’accord pour dire que le mode de vie Vegan n’est peut-être pas fait pour tous. Je recherche aussi aujourd’hui de manger de la façon la plus naturelle possible et effectivement le fait de devoir se supplémenter pose question pour moi aussi.
Pour ce qui est de ne pas être extrême, je te comprends aussi, l’important est de faire ce que notre corps, notre santé nous dit. Nous sommes éternellement imparfaits et pourtant toujours aussi durs avec nous même…
Par contre, l’éleveur a beau “respecter” “chouchouter” son animal, ce n’est pas ce qui l’empêche de l’emmener à l’abattoir au bout de quelques mois (ou plus rarement années) de vie. Je ne cautionne pas cet argument qui ne fait que prolonger un peu plus notre hypocrisie, car la viande que l’on mange chaque jour n’a souvent pas vu la lumière ou un brin d’herbe fraiche. Et que penser des abbatoirs “bio” dénoncés par L214 qui sont des nids à cruauté (comme je l’explique dans un nouvel article sur le sujet)?
Quant aux produits industriels “Vegan” crées par des marques de produits carnés, je ne les achète pas non plus mais ils ont le mérite de développer dans le commerce le mode de vie végétarien et de le considérer comme “presque normal”. Peut-être que cela conduira à faire penser à des personnes carnivores que c’est facile d’être végétarien puisqu’on trouve des produits de ce type partout désormais.
C’est un sujet dont on peut parler tellement longtemps et j’aime beaucoup m’informer dessus depuis peu, car cela permet de nourrir un peu plus notre réflexion.
Isa
09/12/2017 @ 16:52
Merci pour ton retour 😉
Je pense que les abattoirs ne devraient pas être ce qu’ils sont, ne devraient pas exister.
Quand j’etais À l’ile Rodrigues, les animaux et humains vivaient ensemble. Il n’y a pas d’abattoirs et les habitants de l’ile Consomment leurs propres animaux. Ils ne mangent donc pas de la viande tous les jours: loin de la. Ce modèle semble irréaliste dans notre quotidien mais pourtant il me paraît très rationnel et respectueux au final.
Et en effet il y a une immense hypocrisie dans le bio.
Encore une fois tout est question de rationalité et de cohérence.
Jusque dans nos incohérences 😉
Sophie
13/01/2018 @ 18:08
Végane, végétalienne, végétarienne, flexitarienne…
Ce ne sont que des mots…
J’ai été végétarienne de nombreuses années, enfant même, donc encore trop naïve pour savoir tout ce que la fabrication du fromage, des sucreries, etc. cachait.
J’ai tenté le végétarisme encore une fois, devenue adulte, mais au-delà des repas déjà pas évident à faire quand, comme moi, 1) on est nulle en cuisine, 2) aucun substitut n’est trouvable dans les commerces donc il faut tout commander (bonjour écologie – et c’est bio ? buh…), 3) quand la famille, le conjoint etc ne soutiennent pas le mouvement (ou à peine “tu veux de la salade ?”…). Alors quand en prime on se reprend les remarques acerbes de tout ceux qui, comme tu le signales si bien, mette en évidence chaque petite “erreur” et font bien comprendre à quel point cette décision “radicale” est ridicule parce que quand même, les barbec’ c’est trop bons, c’est vrai que c’est vraiment difficile de tenir. Mais j’ai tenu ! Parce que j’y tenais :p tendant même sur le veganisme dans certains domaines mais sans y tomber complètement parce qu’il est difficile de vivre nu en forêt sans briser l’équilibre des animaux qui vivaient là avant…
Puis je suis tombée enceinte, j’ai eu quelques petites complications, rien de grave, mais pour rien au monde je n’aurais risqué la vie de mon bébé en ne mangeant pas de viande. Non pas que je pense que la viande soit indispensable au développement du fœtus, mais les protéines et autres nutriments, oui, et ça, j’en manquais à force de cuisiner n’importe comment et n’importe quoi de facile… Donc retour à la viande, mais en petite quantité, pas non plus besoin de se jeter dessus trois fois par jour (d’autant que je ne l’avais jamais fait avant donc bref…)
Une fois débarrassée de mon petit parasite perso (autrement dit, après l’accouchement), j’ai continué à manger de la viande car, passionnée par le sujet du végétarisme, veganisme, et de l’anti-spécisme, j’ai rapidement compris que manger de la viande n’est pas un crime contre la nature. Beaucoup d’animaux mangent de la viande. Et même si l’humain sait s’en passer, il a besoin de ces nutriments. Le vrai problème c’est la surconsommation, c’est l’industrialisation, les massacres, l’horreur, la torture, dès qu’il s’agit d’animaux. C’est ça, le réel drame et la réelle injustice. Non pas qu’on en mange.
Alors oui, je soutiens l’argument que si on continue à en manger, le marché continuera d’être renfloué, mais si tout le monde réduit, l’industrialisation pourra alors diminuer le rendement, on pourra alors prendre le temps pour l’animal, le tuer, certes, pour le manger, mais sans le stresser, et utiliser toutes les parties de son corps (savais-tu que ce ne sont pas les mêmes vaches qui servent à faire le cuir pour les vêtements et autres que celles qu’on mange, par exemple… ?).
Les humains savent faire preuve de compassion et, même s’ils tuent un animal dans le but de le manger, car tout être vivant doit se nourrir, il peut le faire avec douceur (contrairement au serpent qui étouffe lentement sa proie, l’araignée qui endort ses proies puis les mange vivantes, l’orc qui déchiquète as nourriture vivante – bon, le pauvre, il n’a pas de bras non plus pour l’aider- etc.).
Donc pour moi, l’idée est la réduction, mais pas se priver de plaisir (car nous, humain, avons réussi à transformer la corvée de la chasse et l’utilité de l’alimentation en plaisir et moment de partage). Comme la rondelle de saucisson que tu as attrapé sans vraiment réfléchir. Pourquoi culpabiliser ? Peut-être que l’animal qui a donné son corps pour devenir cette rondelle a souffert, mais en avoir conscience, savoir “remercier” l’animal (je ne parle de rien d’ésotérique, mais juste avoir un pensée, être consciente de…) peut aider à relativiser, à ne plus se goinfrer de viande sans conscience de ce que cela représente…
Personnellement, je me considère comme anti-speciste/flexitarienne… Il m’arrive de manger œuf, miel, viande, poisson, fromage, etc. mais je n’utilise pas de produit testés sur les animaux, je ne porte pas de fourrure ni de cuir, etc. Mais surtout, je ne tue pas une araignée parce qu’elle a le malheur d’être là, pareil avec les guêpes, je chasse les mouches, j’observe les fourmis etc. J’essaie en tout temps de me rappeler que j’ai le pouvoir de tuer, mais que ce n’est pas pour autant que j’en ai le droit. La vie est sacrée. Ce n’est pas lui manquer de respect que de manger un animal, ce qui lui manque de respect est de massacrer en quantité pour jeter.
Je mange énormément de plats végétariens si bien que quand des personnes de mon entourage me disent être veggies, je sais quoi leur servir sans tomber dans le cliché de la salade de radis ou la soupe d’orties ^^’
Lucie
13/01/2018 @ 19:20
Merci Sophie pour ce long et très intéressant témoignage.
Je ne partage pas tout à fait ton avis car il est devenu inconcevable pour moi de tuer un animal pour se nourrir, alors que les autres animaux non humains font eux ce qu’ils veulent, ce n’est pas comparable ils n’ont pas notre niveau d’éveil et de conscience. Disons qu’en régle generale je suis pour la non-violence il est donc difficile pour moi de me dire “c’est normal d’entraîner de la souffrance pour manger, c’est dans ma nature”. Le monde, les consciences évoluent et c’est tant mieux.
Par contre, je suis d’accord que le problème vient aussi de la surconsommation et c’est un problème d’ailleurs assez général (avec nos vêtements aussi par exemple ou l’alimentation en général).
C’est aussi pour cela que la remise en question de ma consommation est assez globale
Et je suis bien d’accord avec ton avant-dernier paragraphe aussi 🙂
Merci en tout cas d’avoir apporté ton avis
Steeven
19/08/2018 @ 10:35
J’aimerais un peu clarifier la position d’un Carnivore Vs un Vegetarien comme l’inverse est apportée dans le texte!
Personnellement, du moins selon ce qu’on peut voir en Amérique, on dirait que Les Végétariens/Vegans/Végétaliens semblent tous dire vivre la même pression des “Carnivores” – Soit l’image du jugement, de la nécessité de venir sur le sujet ou de shaker sa saucisse.
Personnellement, ce que je dénote, toujours en Amérique, c’est plus cette tendance que les Vegans/Végétariens/Vegétaliens semblent croire être jugé dès que tu rentre un minimum dans le sujet et là, t’as la pression vécu par le V… qui le pousse à creuser le sujet comme s’il devait se justifier.
Par exemple: T’es relax à manger ta fondu, t’as le gars V… qui arrive avec son truc végé qui looks bizarre. – Quelqu’un dit “Mais c’est quoi, ça tellement l’air mauvais!” – Et là, t’as le V… qui croit vivre du jugement et qui rentre dans le sujet et les justificatifs. Alors que la question initiale, c’était juste à savoir ce que c’était! – Et non à rentrer dans un speech sur “Pourquoi tu veux sauver les animaux” alors que le carnivore, car il en mange, s’en fout et veut sûrement pas rentrer dans un sujet qu’il se fout carrément.
Honnêtement, ça arrive particulièrement souvent. Et au final, le speech fait en sorte qu’une bonne partie des carnivores se sentent juger par les V…! Je crois ici, que c’est souvent à double tranchant et souvent sur la base d’une erreur de perception!
Lucie
19/08/2018 @ 13:27
Hello Steeven, je comprends ta réaction.
De nombreux végétariens ou vegan se sentent investis d’une mission pour tenter de faire changer les choses, c’est un combat comme un autre, et il mène parfois à du jugement des carnivores effectivement. Mais ne t’en fais pas, les végétariens ont aussi très souvent des remarques sur leur mode de vie, certainement bien plus souvent qu’un carnivore lorsqu’il croise par hasard un VG. (peut être à tous les repas en présence d’un carnivore en fait) 😉
On m’a dit tellement de choses sur le fait de ne pas manger de viande “oh bah c’est dommage”, “c’est inutile”, “je ne te comprends pas”, on a tenté de me rallier à la cause viande bio “oui mais les petits veaux bio sont tellement heureux c’est de la bonne viande… tu devrais tester”.
La viande, ça touche vraiment à la culture, c’est profondément ancré dans notre société et on dirait même qu’évoquer simplement “je ne mange pas de viande” heurte personnellement les gens la plupart du temps. Comme si cette phrase était une insulte pour l’autre.
Mais merci d’avoir donné ton avis là dessus.. Je n’incite pas les gens à rejoindre le gang des VG, mais j’avoue que je peux échapper un “beurk” face à un steak car ça me dégoute vraiment lol
Célia de Mood de Luna
23/10/2018 @ 10:06
Hello Lucie,
Un article qui vient du cœur et qui est réellement enrichissant. Végétarienne depuis plus de 10 ans, j’ai été confrontée à l’incompréhension et les remarques. C’est comme si ce choix que j’avais fait pour moi-même avait dérangé certaines personnes, parce que cela les renvoyait à leur choix. Mais en fait, avaient-elles vraiment fait un choix ? S’étaient-elles seulement poser la question de leur alimentation ? En fait, non. Donc c’était nouveau pour elles de se poser des questions sur ce qu’il faut manger ou pas. Je ne fais pas de militantisme non plus, je partage seulement avec celles et ceux qui veulent en savoir plus. Par exemple, je partage quelques recettes sur mon blog. Ces recettes sont destinées à tout le monde, car on peut avoir envie d’un repas végétarien sans être végétarien. Je ne porte pas de jugement. A bientôt.
Célia
Lucie
23/11/2018 @ 19:39
Merci Célia pour ton commentaire, je te rejoins beaucoup sur cette question de choix. On n’y réfléchit pas au final, et changer son mode d’alimentation semble une montagne pour certains. Personnellement j’ai trouvé ça très facile et naturel, si naturel que mon chéri l’est devenu peu à peu sans jamais lui forcer la main… On en discutait seulement de temps en temps, sans jugement, sans le culpabiliser mais il a fini par se renseigner de son côté et c’est devenu une évidence. Aujourd’hui, c’est parfois même lui qui me demande si tel ou telle chose fait souffrir les animaux. Par exemple dans le choix de nos vêtements ou d’une activité comme une balade à cheval.
Le jugement et la culpabilisation d’un côté comme de l’autre ne sert à rien selon moi.
Bonne continuation à toi et tu as bien raison de partager !