Road trip USA : Las Vegas, l’expérience folle !

Après notre expérience de la Death Valley, nous embarquons pour la suite de notre road trip vers Las Vegas.

La route est désertique pendant de longs miles. Et puis, nous voyons soudain des lumières scintiller droit devant, des palmiers. Une ville prend bien place devant nous, avec une vraie autoroute, des maisons partout. Wah ! La vie bat son plein ici et l’effet est vraiment surprenant aux premiers abords.

Là, au milieu du désert, on a construit tout ça… Las Vegas est une ville complètement folle rien que par sa localité.

Nous prenons place dans notre Airbnb où nous rencontrons Jake et Kelly, un jeune couple venant de Seattle vraiment extraodinaire. Très vite, on se demande pourquoi ils sont ici? Ils n’ont rien d’extravagant. Ils sont sportifs, voyageurs et plutôt introvertis.

En fait, Kelly a été mutée ici il y a un an, alors Las Vegas c’était un peu “par obligation” pour eux. Ce qu’ils aiment avant tout ici ? La possibilité de s’enfuir souvent avec la proximité des grands parcs nationaux. Là, on s’y retrouve.

Il parait qu’il y a des parkings gratuits sur le Strip, que l’on peut entrer dans ceux des grands hôtels. On demande à voir. Ni une ni deux, nous prenons la voiture et nous aventurons sur le fameux boulevard. Erreur de débutant. C’est samedi après-midi, il y a des bouchons partout, l’entrée des hôtels est mal indiquée, nous mettons vingt minutes pour un trajet qui devrait en mettre trois. Après quelques coups de chauds face aux voitures qui se rabattent de tout côté, quelques engueulades (comment ça je suis une mauvaise copilote?), nous rebroussons chemin.

Ok Vegas, on recommence l’entrée dans les lieux.

Nous nous laissons donc portés, zen et patients, en bus vers le Strip. Deux dollars et dix minutes après, nous entrons dans le feu de l’action. Le Strip est un immese boulevard qui rassemble toute l’activité de la ville. L’endroit où se trouve tous les grands hotels, casinos et magasins. Dans le premier hôtel que  nous croisons, le hall entier est un casino. Et c’est ainsi à peu près partout. On a l’impression que les gens ne voient pas s’il fait nuit ou jour dehors. La ville ne dort jamais, les accros continuent de jouer. Aux tables, les femmes font les croupières en bustier sexy et talons hauts. Ca me choque un peu.

Au fil de nos pas, on croise dans la rue des gens déguisés, des femmes presque entierement dénudés, des gogo danceurs, des percussionistes. Il y a du monde partout. Les gens marchent les uns derrière les autres, et ça nous donne vraiment le vertige. C’est trop ! Trop artificiel, trop surfait, trop faux, trop bondé,  trop construit. La musique qui vibre à nos oreilles dans la rue, les gens qui nous interpellent pour prendre des selfies, les rires bruyants. Les publicités qui passent en boucle sur les façades comme des TV géantes. Hier, nous étions au coeur d’une nature pure et préservée, le contraste est trop saisissant.

Malgré tout, nous voulons donner sa chance à cette ville. Nous allons faire comme tout le monde donc : boire. Tout le monde ici se trimballe avec un immense coktail à emporter à la forme rigolote (canard, bouteille de champagne…). Nous entrons dans un bar et prenons un coktail sous forme de granité. Le rhum est bien présent mais il ne se voit pas, peut être la condition pour pouvoir circuler avec dans la rue. Car aux Etats unis, impossible de boire de l’alcool dans la rue. (Je ne sais pas si le Nevada est aussi concerné.)

Le verre se vide. Las Vegas, nous entrons peu à peu dans ton jeu ! Nous nous imaginons aller voir David Guetta ce soir là au Flamingo, nous passons autour des machines à sous en pariant sur le vainqueur. Nous trouvons ces immeubles plutôt surnaturels mais esthétiques finalement. Vraiment, je crois que la ville est faite pour ce grain de folie. Il faut lâcher vos codes et ne rien chercher à comprendre. C’est ça l’ Amérique, tout est démesuré, loin de ce qu’on a l’habitude de voir, parfois ça nous heurte, parfois ça nous fait rire… mais on tombe amoureux finalement. C’est une histoire d’amour pas facile.

C’est clair, ce monde n’est pas le mien, mais j’ai aimé y prendre part juste une soirée.  Parce que c’est son truc et il a le droit d’exister.

Au départ, je me suis demandée : pourquoi avoir fait tout cela en plein desert ? Mais Joël m’a gentiment rappelé que toutes nos villes en France ont peut être été construites sur un désert un jour ? Alors finalement… Prenons part à la fête et oublions que cette vie là n’est pas pour nous.

Nous entrons au Ceasar Palace et montons à la salle des mariages, malheureusement fermée le samedi. A défaut de nous marier face à Elvis, nous l’aperçevons dans la rue en train de faire un selfie avec des touristes contre quelques billets. Nous attendons le spectacle des fontaines du Bellagio un moment, et puis nous reprenons la route sans les voir, Las Vegas n’a pas le temps d’attendre.

Nous entrons plutot dans le Venezian et nous perdons à l’intérieur. Littéralement. Ce faux ciel, ces faux canaux vénéziens, nous n’arrivons plus à savoir où nous sommes entrés, ni par où sortir. Rien n’indique jamais la sortie, pour nous faire passer aussi longtemps que possible entre les magasins sans doute. Moi, je ne veux plus rien voir, j’ettouffe ! Après ces quelques jours en pleine nature où la limite n’était que dans nos regards, nous ne voulons pas nous sentir prisonniers d’un bulding.

Dans la rue, des policières sexys attrapent mon homme, à l’angle suivant, des strip-teaser font un show avant la soirée. La nuit tombe sur Vegas, et la chaleur monte un peu plus. Mais nous retrouvons notre bus, notre appartement tranquille, notre vie. Nous tombons de fatigue et demain le road trip reprend.

 

A l’opposé de ce monde là, Las Vegas est une ville agréable. Nous mangeons le midi dans un petit restaurant mexicain (pour ne pas changer), où le serveur, accro au football français, nous tient la discussion pendant un moment. Il y a du calme aussi, loin du Strip. Tout le monde n’est pas habité par cette fantaisie.

Le sentiment au final est plutôt positif même si nous ratons le Downtown par manque de temps sur place. Nous aurions aussi voulu voir un concert ou un spectacle, alors ce sera l’occasion d’y revenir. Je comprend que cette ville ne plaise pas à tous, mais son grain de folie m’a eu à l’usure. Peut-être que l’on y repassera un jour. Ce qui est sûr dans cette ville où la nudité et le sexe semblent partout, c’est que ce qui se passe à Vegas, doit rester à Vegas.