Récit de voyage à Naxos  

Dans cet article, je reviens sur mon voyage à Naxos et nos découvertes de cette île qui regorge de jolies choses à faire. Lors de notre voyage en Grèce, nous avons visité quatre des îles des Cyclades. Syros d’abord, la plus tranquille et celle qui nous a le plus charmé, Paros, entre plages et villages, c’est celle où il y a selon nous le plus de choses à découvrir, et Naxos ensuite, avant de rejoindre la tant attendue et célèbre Santorini.

 A notre arrivée à Naxos, nous sommes accueillis en sortant du ferry par un homme d’une soixantaine d’années. Il tient de petits appartements d’été dans une rue du centre ville de la capitale de l’île. Il nous amène en voiture jusqu’au logement. Son anglais hésitant ne nous empêche en rien de découvrir à travers sa façon d’être que c’est un homme accueillant et chaleureux. Il nous raccompagnera d’ailleurs en voiture jusqu’au port le dernier jour du séjour.

Et ça quand on transporte notre vie dans un sac cabine, c’est un énorme point positif pour nous.

 Très vite nous comprenons l’atmosphère du quartier : des rues pleines de petites résidences saisonnières. L’île semble plus touristique que Paros, bien plus encore que Syros, mais au travers des façades bleues et blanches qui s’affichent partout, nous comprenons que les spécificités des Cyclades n’ont pas disparues sous la masse de touristes. Le propriétaire nous fait visiter les lieux puis revient en nous offrant deux limonades maisons en guise de cadeau de bienvenue.

A peine le temps de découvrir la terrasse donnant sur un superbe bougainvillier que nous partons affronter la chaleur des rues en plein midi.

Nous découvrons très vite le centre ville, différent de celui d’Ermoupolis, plus de bars et de restaurants, plus d’animations et d’invitations à la fête. Cette potentielle vie nocturne se joue tout au long du bord du mer. La ballade est plaisante à faire, c’est une ville animée et joyeuse.

En remontant quelques rues, nous découvrons le centre historique de Chora (capitale), les ruelles sont parfois si étroites que l’on ne peut se croiser. On tente de s’éloigner en prenant n’importe quelle route et c’est drôle, car on revient toujours sur nos pas. Plus loin, nous tombons sur les vestiges du château entre deux ruelles à photographier, fierté de la ville.

Si l’île est la plus étendue des Cyclades, c’est aussi celle où culmine le plus haut sommet : le Mont Zeus. Nous souhaitons nous aventurer pour apercevoir d’un peu plus haut, toute la beauté de cet endroit. Là bas, il parait que par temps clair, on peut apercevoir au loin les îles voisines.

Nous partons en bus un matin, il faut une heure environ, faite d’une route sinueuse, pour parvenir au début de la randonnée. Pendant le trajet, les virages s’enchainent et une femme à mes côtés se signe à chacun d’eux. Nous croisons trois chapelles sur cette route où l’on ne trouve que quelques maisons éparses.

Nous entamons l’ascension malgré le fait que la randonnée dure trois heures et qu’une heure plus tard, nous savons que le soleil sera au plus haut. Nous avons de l’eau (une bouteille pour deux) et de quoi nous restaurer mais la chaleur peu à peu devient si intense, aucun point d’ombre ne se trouve sur le tracé. Nous évoluons à flanc de montagne, nos vêtements de plus en plus trempés. Fatigués, nous croisons un couple qui nous indique avec le sourire que nous sommes “déjà” à mi-chemin. Nous, nous ne sourions plus vraiment:  nous comprenons que poursuivre serait inconscient. La bouteille se vide, le seul point d’eau est infesté d’abeilles, nous préférons alors rebrousser chemin.

Tant pis pour la vue,  la ballade valait quand même le coup d’œil. Nous parvenons grâce à un chauffeur de bus compatissant, à rejoindre le village de Filoti, calme et tranquille. Nous faisons la sieste sous un arbre pendant une petite heure, la chaleur nous a réellement atteint ce jour là. Puis nous profitons des conversations animées des quelques habitants dehors à l’heure de la sieste. Nous apprécions leurs rires et leurs voix portantes autour d’un café frappé à l’ombre d’une terrasse. Rien à voir avec la capitale, ici, presque personne ne parle anglais, et cette intrusion dans le quotidien des locaux est plutôt plaisante.

C’est cela aussi le voyage, accepter ses propres limites, ses propres erreurs et s’enthousiasmer un instant plus tard, des rencontres possibles là où le chemin nous a mené. Tout parait si intense, qu’il n’y a pas de mauvaises voies, comme si l’on vibrait pleinement avec chaque possibilité.

De retour à Chora, nous décidons au bout du port de traverser la presqu’île à quelques minutes à pied, pour découvrir de plus près le temple d’Apollon, emblème de l’île. C’est aussi le moment que choisi le soleil pour se coucher. Le spectacle est magnifique : il descend directement sur la mer et aucun nuage ne l’empêche d’atteindre ce soir-là l’horizon. Nous reviendrons plusieurs fois à cet endroit, il offre une superbe vue sur l’île, et il faut dire que cette porte est particulièrement photogénique.

A Naxos, nous profitons surtout des plages durant notre séjour. Nous découvrons notamment la plage de Plaka, étendue sur plusieurs centaines de mètres, entre sable blanc et eau transparente, simple, sans fioriture, comme souvent ici.

Nous profitons de quelques soirées à déguster un verre au bord de mer. Un soir, nous décidons de tester le cinéma en plein air à quelques minutes de chez nous, juste pour voir. Le film est en anglais, sous titré en grec, plutôt cocasse mais nous passons finalement un bon moment.

Nous apprécions particulièrement l’entracte au milieu du film comme à l’époque. Moment où les pots de pop corns se remplissent à nouveau et où nous pouvons nous raconter ce que l’autre n’a pas compris. Des personnes aux fenêtres de leur appartement partagent le spectacle avec nous.

Comme chaque soir, nous rentrons à pied après le film. Aux alentours de minuit, la ville est calme. D’ailleurs durant tout notre séjour en Grèce, je n’ai pas souvenir d’avoir été témoin d’une bagarre ou d’une dispute, je ne me suis jamais sentie en insécurité. C’est pourtant une des peurs que l’on nous a souvent révélé pour ceux qui n’y avaient jamais mis les pieds.

 Si vous n’avez pas encore découvert les Cyclades, je dois vous dire qu’au coeur de ces îles, c’est comme une vie à part qui se joue, loin du stress du continent. Cette atmosphère, comme si le temps s’écoulait plus lentement, rend l’environnement très agréable, même apaisant. Les esprits ne s’échauffent jamais,  hypnotisés par la beauté de tout ce qu’ils ont autour d’eux.

Et puis nous reprenons la route pour notre arrêt tant attendu sur l’île de Santorin. Je meurs d’envie de la découvrir, cette dernière étape de la Grèce. Un pays qui nous aura tant charmé…