Récit de voyage à Porto

Il y a un an, nous avons atterris au Portugal. Après la découverte des îles grecques, un séjour réconfortant à Barcelone et une semaine à Tenerife, c’était la dernière étape du voyage. Du moins, c’est ce qu’on avait prévu.
J’avais un a priori sur le Portugal, je ne connaissais pas du tout et pourtant l’idée que je m’en faisais était celle d’un pays peu touristique, voire vieillot. Mais, Porto a été un véritable coup de cœur.
Nous logions dans un airbnb à Vila do Conde, chez un couple de portugais.Dès notre premier pas chez eux, ils se sont montrés véritablement accueillants. Ce genre de personnes que l’on connait à peine et qui nous semblent déjà amis. Vraiment de belles personnes.

Arrivés de nuit sur place, c’est le froid qui nous avait d’abord surpris. Après un séjour à Valence sous 40 degrés, la brise qui se faisait sentir nous a perturbé. Mais très vite, par cette rencontre, la chaleur humaine a fait le reste. Nous avons découvert un restaurant à deux pas de l’appartement, en plein quartier résidentiel. Aucun touriste, juste le charme des familles qui viennent profiter d’une soirée, des gens qui sortent du travail et le serveur prêt à nous conseiller. On dit oui à tout ce qu’il propose, pour nous, le voyage passe aussi par la cuisine. Alors au fil de verre de vins locaux et des spécialités dont on ne comprend pas avec quoi elles sont faites, nous passons une première délicieuse soirée.

Enfin, jusqu’aux tripes. Car oui… c’est une spécialité là bas.

 Lendemain matin, reposés et sans savoir à quoi nous attendre, (vous le savez maintenant on ne programme pas grand chose) nous partons à la découverte de Porto que nous rejoignons en quelques minutes de métro.

Porto comme Lisbonne monte et descend régulièrement. Il vous faut de bonnes jambes, de bonnes chaussures et un soupçon de motivation pour la découvrir. Nous dévalons les premières rues. Nos yeux se baladent entre les azulejos sur les façades, les points de vue qu’offrent la ville et ses nombreuses touches de verdure.

Premier arrêt à la librairie Lello, qui a inspiré JK Rowling pour écrire Harry Potter. On y retrouve un brin de magie c’est vrai, ça sent le calme rassurant de ces lieux sacrés (pour moi) et le papier neuf. 

Les escaliers rouges au centre de la pièce nous font lever les yeux sur les plafonds qui la compose. Et partout sur les murs, d’immenses étagères de livres s’étendent jusqu’au ciel. Il y a des livres en toutes langues, posés là à l’intention des centaines de touristes qui la visitent chaque jour. Le ticket coûte cinq euros mais il est déduit du prix si vous achetez un livre.

Ce jour là, je n’ai pas trouvé mon bonheur parmi ceux en français, même si je suis resté un bon moment, espérant en rapporter un souvenir.

Nous nous dirigeons ensuite vers les jardins du Palais de Cristal. On y croise des paons ainsi que d’autres animaux peu farouches qui vivent leur vie tranquille au milieu de touches d’herbes et des bassins. C’est un havre de paix un peu à l’écart du centre et nous nous y posons un moment pour apprécier son calme.

Le midi, nous cherchons un restaurant mais ne voulons pas de quelques chose de touristique. Nous sommes ravis de notre découverte au grès d’une ruelle. Attirés par la carte écrite à la main, l’odeur qui se dégage de l’extérieur, nous entrons dans ce restaurant minuscule qui ne semble pas réellement en être un. Bizarrement, cela nous convient lorsque l’on voit cette dame âgée et sa fille qui nous reçoivent à 13h30 avec un grand sourire, baragouinant deux mots d’anglais et quelques uns en français.

 

Au menu du jour des sardines grillées, préparés sous nos yeux. Lorsque le plat arrive on ne regrette pas notre choix. On ne se serait pas forcément arrêté ici : le lieu n’est pas décoré, il n’y a pas d’enseigne et il ne tient que 4 ou 5 tables… Mais la cuisine est parfaite et l’accueil si chaleureux.

D’un coup, on se sent moins touristes que ce qu’on en a l’air. Cela nous arrive souvent lorsque l’on parvient à trouver une rue, une adresse où l’on ne voit que des locaux. On se sent alors comme faisant parti réellement du pays, partageant vraiment leur quotidien. Je crois que l’on recherche cette quête de la vraie vie locale.

Pour ne pas rentrer chez nous en se disant “Ils ont une vie si simple, tout est tellement peu cher.” mais tenter au contraire de comprendre réellement leurs problématiques, leurs difficultés. En voyant des personnes âgées vendre quelques fruits sur le bord d’un trottoir, en voyant une famille faire d’un entrepôt un restaurant, et déceler leur sourire comme si dans le passé ça avait été pire et qu’aujourd’hui était un bon jour, on relativise. On comprend.

Cela se fait facilement au Portugal, cet échange avec les locaux. On parle avec les mains quand on n’a plus de mots. Ce que l’on remarque aussi, c’est que les portugais sont très polis: ils s’arrêtent pour te laisser passer avant même que tu songes à traverser. Ce sont des gens souriants et simples, vraiment chaleureux. 

 

La ballade autour du Douro reste un endroit idéal pour passer l’après midi. On se ballade d’une rive à l’autre, mais le point qui rejoint les deux comporte son lot de surprises lui aussi. Je veux parler bien sûr, du pont Dom Luis. Les jeunes s’amusent à plonger de là haut sous les encouragements des passants.

Ils en ont même fait un commerce : deux euros et je plonge de dix mètres. Ca fait sourire les touristes, ça anime la traversée quelque peu monotone alors vous trouvez toujours quelqu’un pour répondre à l’enchère et voir le jeune plonger en toute tranquillité pendant que lui, adulte, serre les dents.

Certains trouvent cela insensé, dangereux, j’y ai vu de simples enfants se divertir, comme on peut le faire en skiant, en surfant ou encore à vélo. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a jamais d’accident. 

À Porto, il faut bien goûter la spécialité locale : le Porto. On s’asseoit un soir dans un bar en terrasse pour déguster un Porto rouge d’abord puis un blanc. On demande ensuite un porto vert, le serveur nous sourit… “Comment ça il n’y a pas de porto vert ? Bon, remettez nous un blanc.” Pour pouvoir remonter dans le métro sans zigzaguer, nous goûtons enfin à une autres spécialité typique de Porto : la  Francesinha. Un espèce de croque-monsieur servi avec des frites et une sauce dont seul les habitants ont le secret.

Malgré son aspect c’est plutôt bon. À moins que cela s’apprécie réellement qu’après un verre de porto (ou deux).

 Lors de nos dernières heures sur place nous décidons de découvrir Villa do conde en fin de journée, sa plage où l’eau est à 17 degrés, son petit port et ses jolis jardins. La ville est bien plus calme que Porto mais c’est aussi appréciable. 

Mais voilà, il est temps de quitter Porto déjà, le matin d’une sombre journée, le 15 juillet 2016… Comme si nous avions fait le plein de chaleur humaine et de grands sourires ici, avant d’entrer en deuil pour notre ville. 

Et vous? Connaissez-vous Porto?