Voyage à Syros dans les Cyclades

 Mon voyage à Syros, c’était mes premiers pas dans les Cyclades. Je n’ai pas eu le temps de prendre mes repères, qu’au détour d’une ruelle la Grèce m’avait déjà charmé. Vous êtes vous déjà demandé comment un désir entrait dans votre cœur? Pour moi, à partir du jour où j’ai découvert l’existence des Cyclades, il fallait à tout prix que j’aille les découvrir. Plus jeune pourtant, je ne savais pas ce que cachait la Grèce en dehors d’Athènes et de ses colonnes antiques. Jusqu’au jour où d’un coup, sans savoir comment, c’est devenu une véritable obsession. 

Je suis sûre que vous avez connu cela vous aussi, un lieu qui a été un coup de coeur avant même d’y mettre les pieds. Quand on a commencé à songer à une destination de vacances en 2016, j’étais prête à faire certaines concessions, mais je devais absolument partir dans les Cyclades.


           Nous avons pris le bateau depuis Athènes jusqu’à Syros. Nous avons été surpris par le peu de monde qui descendait avec nous du ferry. Les touristes étant plutôt attirés par des îles connues comme Santorin ou Mykonos.

Et pourtant, nous avons découvert à Syros, une île d’une beauté incroyable. C’est sans doute la plus belle île des Cyclades que l’on a pu faire, et certainement la plus tranquille et authentique aussi.

Les Cyclades sont tellement dépaysantes. Tout là-bas semblait hors du temps, loin de l’environnement que l’on connait, loin des soucis. On y découvre une autre façon de vivre, propre à la vie insulaire.

Pour débuter ce voyage, nous avons posé nos valises dans un petit appart-hôtel, modeste mais au calme absolu. En arrivant, nous avons enfilé des vêtements encore plus légers car la chaleur étouffante nous empêchait même de  supporter un simple tee shirt. Et nous sommes partis à la découverte du cœur d’Ermoupolis, capitale de l’île.

Une fois dehors, je me suis aventurée seule dans la première ruelle devant moi, incapable d’attendre mon compagnon. Et j’ai laissé échapper mon premier cri de joie. En entendant la porte claquer, je lui ai chuchoté « Viens par là » pour ne pas nuire au calme des rues. Comment ne pas être saisi par la beauté de ce qu’on découvrait?

 C’était nos premiers pas à Ermoupolis et les ruelles que nous avons arpentées nous ont fait perdre notre vocabulaire. Nous avons décidé de nous perdre dans chaque coin de la ville malgré la chaleur et les marches à grimper, prenant des photos ici et là. Cette fois, nous étions vraiment dans la carte postale.

Pour la petite histoire, nous avions depuis des mois comme arrière plan de notre ordinateur la vue sur la baie d’Ermoupolis. En suivant les conseils trouvés sur internet, nous avons emprunté une ruelle qui ne semblait mener nulle part… Pourtant, après quelques marches qui semblaient rejoindre un cul-de-sac, nous avons découvert la fameuse vue par nous même. Ca y est, nous étions arrivés à l’endroit même de notre fond d’écran. Autour de nous personne. Juste cette vue splendide et le soleil toujours présent au dessus de nos têtes. Un petit plongeon plus tard, nous avons repris la route.

Un peu de poésie…

Lors de notre découverte des rues désertes d’Ermoupolis, nous avons rencontré une dame âgée assise sur une chaise dans la rue, à l’ombre. Nous l’avons salué, usant du peu de vocabulaire grec que nous connaissions, et allions reprendre notre route quand elle nous fit signe. Elle s’est approchée de nous et a commencé à nous parler en grec. Nous étions à la recherche d’une église, elle nous a fait comprendre qu’elle voulait nous accompagner. Alors nous avons continué à grimper les marches, avec la dame âgée à nos côtés, parlant à la fois en grec et avec les mains pour se faire comprendre, tandis que nous la supplions de ne pas nous suivre sous cette chaleur. Nous avons compris qu’elle était juste assise sur la chaise pour se reposer quelques minutes avant de remonter chez elle, deux maisons en dessous de l’église. Elle s’est arrêtée devant sa maison, nous indiquant la suite du parcours et nous a demandé de toquer à sa porte lorsque nous aurions fini, pour boire un coup et discuter.

J’entends beaucoup de personnes autour de moi qui se privent de voyager dans un pays où ils ne comprennent pas la langue. Bien sur, c’est une difficulté et il faut la prendre en compte, mais cela est aussi possible de faire de jolies rencontres malgré la barrière de la langue. Ce qui est sûr c’est que nous allons garder en mémoire la générosité de cette  vieille dame pendant longtemps.

Nous sommes allés à la plage de Galissas en empruntant le bus sur le front de mer d’Ermoupolis. On s’est fait rapidement à l’alphabet grec pour décoder le nom des destinations sur les bus. Mais de toute façon, il y avait toujours quelqu’un pour nous aiguiller.  La plage de Galissas a une vue splendide et elle est méconnue des touristes. Le matin même, nous étions presque seuls sur place. Il y a des coins à l’ombre, quelques parasols et transats. La mer y est transparente, sans houle.

Le lendemain, nous avons adoré la plage de Nikki Beach. Cependant, nous avons dû marcher bien plus loin que l’endroit où le bus nous a déposés, recherchant par-dessus tout la tranquillité. Nous avons fuit les restaurants et bars de plage et après une dizaine de minutes de montée bien raide, nous avons découvert une petite crique presque déserte et ombragée. Nous avons pu y passer la journée.

C’est cela aussi que nous apprécions dans nos voyages, la liberté de sortir des sentiers battus, en se donnant le choix de voir plus loin que ce que l’endroit semble nous offrir.

Le vieux Syros

Le dernier jour, nous sommes partis vers dix heures du matin pour rejoindre la vieille ville d’Ermoupolis, Ano Syros. Malgré le fait que l’on vienne tous les deux du Sud, je dois avouer que l’on n’a jamais eu aussi chaud de notre vie que ce jour là. Nous avions une grosse bouteille d’eau pour deux et avons dû en acheter plusieurs sur la route tellement nous nous déshydrations vite, symptômes à l’appui.

Cela ne nous a pas empêché de découvrir la vieille ville et sa beauté à couper le souffle. Les ruelles étaient très colorées, fleuries et à part des chats nous n’avons croisé personne ou presque. Après quelques minutes de marche, nous sommes passés devant le monastère des Capucins à Ano Syros et nous sommes aventurés sur un toit pour découvrir la vue sur le dôme de la basilique San Giorgio (première photo).

Nous gardons un magnifique souvenir de cette île et des personnes que nous y avons rencontré. Après des mois de travail, Syros nous a permis de nous déconnecter complètement et nous a offert une beauté pure comme un diamant brut.

Si je vous la présente, promettez moi de la laisser telle quelle et de la partager seulement avec ceux qui sauront la juger à sa juste valeur. Car un jour, on se reverra, elle et moi, c’est sûr.