Soyez plus exigents envers vous ! Faites du développement personnel !
Et si le développement personnel avait un piège ? Celui de nous permettre de souffrir en pleine conscience ? Avant toute chose, j’aimerai vous dire que ce domaine a permis de révolutionner ma vie, d’entrer en cohérence avec moi-même et de construire une réalité qui me correspondait pleinement… Si je suis heureuse aujourd’hui, je considère que c’est parce qu’un jour, j’ai ouvert un livre de développement personnel…
…Mais, je vois trop souvent, que ce domaine est aussi un moyen d’être terriblement exigent envers soi. Sans mentir, si tu as été intéressé un jour par le développement personnel, tu as dû toi aussi tomber dans ce piège. Alors ne ferme pas tout de suite cet article, je vais te parler de ce que j’entends par là.
Pour la version à emporter de l’article, c’est par ici:
Quand le développement personnel nous permet de mieux souffrir.
Je considère que nous sommes une majorité à manquer de confiance en nous. Ce manque nous oblige à être très dur envers nous-même. Reconnais qu’il y a cette voix en toi qui te parle méchamment, régulièrement: « Tu ne devrais pas faire ça ! », « C’est fou de ne pas être capable ! », « Les autres le font mieux que toi ! » Oui, j’ai cette voix dans ma tête, moi aussi.
Pourtant, un jour, j’ai décidé que tout allait changer. J’allais la contenter et devenir une meilleure version de moi-même. J’ai travaillé sur moi. J’ai mis en place des actions qui me sortaient de ma zone de confort. J’ai avancé dans ma vie de façon incroyable. Et j’ai bien cru avoir pris énormément confiance en moi.
Malgré cela, la voix en moi n’était pas satisfaite. Elle me disait quand même : « Savoure ton bonheur, il ne durera pas » ou parfois : « Tu pourrais faire encore mieux. » C’était pas gentil ça… et ça venait de moi ! Je ne sais pas qui j’ai eu besoin de contenter autant dans mon enfance ou dans une vie antérieure, mais cette blessure en moi est tellement présente aujourd’hui, que même lorsque je fais du développement personnel, j’aime me faire souffrir.
Finalement, tu ne t’arrêtes jamais d’être exigent envers toi-même. Mais cette fois, tu peux au moins dire : « Si je me mets la barre hyper haut, c’est une simple recherche d’accomplissement. C’est de la pure bienveillance vous savez, car je suis dans le développement personnel… Oui oui, ça rime avec « bien-être » et « quête du bonheur », du coup ça va, ne vous inquiétez pas, ça fait partie du processus. »
Alors, tu aspires à être chaque fois quelqu’un de mieux : tu fais la guerre à tes émotions négatives et communique avec ton mental pour chercher pourquoi tu es si loin encore de la perfection : « Allez, ça fait un moment maintenant que tu es dans le développement personnel. Tu ne devrais plus me faire le coup de l’impulsivité… Selon les livres que j’ai lu, tu devrais au moins être un degré plus proche de la sagesse… ».
Ainsi, le développement personnel n’est pas un domaine qui te conduit au bien-être, mais à être encore plus dur envers toi. Car cette fois au moins, tu as une excuse pour te rabaisser : c’est parce que tu travailles sur toi. Tes attentes sont encore plus élevées mais c’est pour ton bien. Tu souffres en toute conscience.
Comment utilises-tu les outils qui permettent de t’accomplir ?
Voilà comment j’ai vécu le développement personnel dans ma vie : on m’a donné un enseignement, il m’a semblé fiable alors j’ai décidé de l’appliquer dans ma vie… De nombreuses fois ça m’a rendu heureuse, parfois ça ne m’a pas convenu.
En Janvier dernier par exemple, j’ai décidé de pratiquer la Miracle Morning. Je lis encore des articles là-dessus aujourd’hui : tout le monde a pensé un jour que mettre son réveil plus tôt chaque matin allait nous rendre véritablement heureux. Ca y est, on avait trouvé le secret du bonheur, tout le monde l’a donc testé.
A quel moment t’es-tu demandé si cela te convenait réellement ? Jamais. Tu ne t’es jamais tourné vers toi au moment de prendre cette décision. Tu as suivi le mouvement.
C’est bien sûr valable avec plein d’enseignements du genre. C’est pourquoi, si tu as tendance à foncer vers un nouveau concept car il te permettra enfin d’être heureux, j’aimerai que maintenant tu te demandes une chose :
« Est-ce que le chemin que tu comptes entreprendre a la même saveur que la destination où tu veux aller ? »*
Tu veux mettre en place cette routine parce qu’elle te permettra un moment d’écoute de soi. Le but à atteindre est : bienveillance . Alors j’ai une question : Est-ce que lorsque ton réveil sonne à 4h du matin tu es dans la bienveillance envers toi ? …Pas vraiment non ?
Cela vaut pour tous les outils que tu mets en place. Lorsque sous couvert de développement personnel, tu fais un effort dingue qui va à l’encontre de tout ce que tu ressens au fond de toi, est ce que tu touches au but du développement personnel qui serait d’être dans l’amour avec toi ? Non, tu touches au désamour. Comment parvenir à l’amour de toi, si chaque jour, tu mets des actions en place qui prônent le désamour ?
Sans demi-mesure :
Il y a autre chose qui te rend terriblement exigent. Si tu prends conscience d’un nouvel outil de développement personnel, tu sens soudain que c’est la pierre qui manquait à ton édifice pour parvenir au bonheur. Ca y est, c’est la clé qu’il te manquait.
Donc, tu vas mettre cette action en place dans ta vie. Par exemple, tu as trouvé que tu manquais d’amour pour toi-même. Alors, tu as décidé de te dire “Je t’aime” en te regardant dans le miroir chaque matin. Au lieu de te féliciter de l’avoir fait pendant 7 jours, tu vas te détester de ne pas l’avoir fait le 8e jour. Je t’arrête un instant ici. Tu trouves que c’est s’aimer ça ?
Regarde un peu en arrière, tu verras que tu emploies très souvent ce comportement : si tu trouves un outil pour te rendre heureux, tu devras l’appliquer chaque jour, à chaque instant sans ne jamais échouer dans ce processus. Si tu as décidé qu’il fallait être plus bienveillant envers les autres, tu vas t’en vouloir de juger une seule personne dans ta journée. Si tu as décidé qu’il fallait mettre en place un rituel pour te sentir mieux dans ta tête, tu vas t’en vouloir d’avoir oublié que c’était la pleine lune mardi dernier. Si tu as décidé que ton alimentation devait respecter ton corps, tu vas t’en vouloir de craquer en passant devant Mac Donald.
J’ai envie de te dire cher lecteur : craque pour ce Mc do. Pique une colère. Juge cette personne.
Tu n’as pas à être intransigeant. Le seul devoir que tu as, c’est d’accepter chaque partie de toi avec bienveillance. En toi, il y a cette partie un peu consciente et éveillée, qui sait ce qui est bon pour elle et qui tente de mettre en place des actions bénéfiques… Mais il y a toujours cet enfant qui se trompe, qui n’a pas envie, qui a la flemme. Ne le gronde pas d’exister, il a sa place lui aussi. Chouchoute le, ne le prend pas de haut avec ta partie éveillée. Prend le par la main, et fais cette bêtise avec lui.
Vraiment, ne prend pas le développement personnel trop au sérieux. Tes nouvelles habitudes ne doivent pas tendre vers la perfection. Toute ma vie, j’ai tenté d’atteindre la perfection de qui j’étais et de ce que j’avais à faire. Avant ma rencontre avec le développement personnel, et surtout après. Maintenant, j’aimerai un peu plus souvent, me féliciter de ma vulnérabilité. Chouchouter cette part de moi qui n’y arrive pas, car elle est parfaite ici.
Accueille ce que tu es au lieu de le juger. Ne tente pas de changer, tente de comprendre et d’accepter. Tu ne comprendras pas tout d’ailleurs, mais je t’assure que tu peux tout chouchouter en toi et ça fera le même effet.
Maëlle
05/03/2018 @ 09:22
Je suis tombée sur la vidéo dont tu parles récemment, c’est marrant !
Une nouvelle fois, les maîtres mots sont l’acceptation et la bienveillance.
Depuis quelques temps maintenant j’ai ce genre de réflexion en ce qui concerne le développement personnel. Pendant longtemps, je voyais des personnes affirmer qu’il fallait sans cesse se challenger pour atteindre ses objectifs, sortir de sa zone de confort, détruire nos croyances limitantes, parce que “quand on veut, on peut”.
Malgré le fait que je suis d’accord sur le fait qu’il faut essayer parfois de sortir de sa zone de confort pour faire des choses qui NOUS plaisent et sont importantes pour NOUS, il me semble primordiale de faire tout ça dans la bienveillance, en respectant qui l’on est, où l’on en est, nos valeurs personnelles. C’est l’un des pièges avec le développement personnel comme tu le dis, être à la recherche incessante de la perfection, quitte à être maltraitant envers soi et les autres, mais sous couvert de recherche de bien être. Lorsque j’ai pris conscience de ça, je me suis rendue compte à quel point cela n’avait pas de sens.
Maintenant j’essaye de prêter davantage attention au dialogue que j’entretiens avec moi même, notamment lorsque j’utilise un outil censé me faire du bien.
Merci pour cet article très intéressant et rempli de sagesse. Belle journée ♡
Lucie
05/03/2018 @ 12:46
Coucou Maëlle ! Merci pour ton message.
Je pense la même chose: il faut parfois se challenger pour sortir de sa zone de confort, mais les maîtres mots doivent rester bienveillance et acceptation de soi. Ce qui ne veut pas dire “complaisance”: “je reste dans une vie qui ne me convient pas car je crois que bouger un peu me ferait du mal…” Ca non ! 🙂
L’intention est vraiment de prendre soin de soi en fait, sans se mentir et sans trop s’en demander non plus.
marie kléber
05/03/2018 @ 11:17
Ton article est superbe et très juste.
“Malgré cela, la voix en moi n’était pas satisfaite. Elle me disait quand même : « Savoure ton bonheur, il ne durera pas » ou parfois : « Tu pourrais faire encore mieux. » C’était pas gentil ça… et ça venait de moi ! ”
Je me reconnais énormément dans tes mots. Mon histoire personnelle est liée aux dires que “la vie est un combat compliqué et le bonheur une illusion”.
Du coup plus j’en fais, plus je me sens obligée d’en faire, plus je me fixe des objectifs inatteignables et moins je me sens à la hauteur.
Le développement personnel a ses travers. La manière dont nous le percevons et l’appliquons dans nos vies y est pour beaucoup. Il n’y a pas de perfection, ni de solution miracle. Il y a juste des idées à expérimenter, voir ce qui nous convient ou pas dans telle ou telle pratique à un instant T. Je pense que le développement personnel peut être porteur de beaucoup de positif si et seulement si on l’approche avec beaucoup de bienveillance envers nous-mêmes.
Très belle journée Lucie et Merci
Lucie
05/03/2018 @ 12:55
Merci Marie !
Je pense vraiment que tu n’es pas la seule à penser de cette façon au sujet de la vie et du coup à te mettre beaucoup d’exigences envers toi même. Tu es coincée dans un auto sabotage et j’ai eu longtemps à y faire face moi aussi (car je manquais, et manque toujours d’ailleurs de confiance en moi).
Par exemple, si je me fixais 10 objectifs par mois (déjà pourquoi autant?) je ne me félicitais pas d’en avoir atteint 7 mais je me rabaissais de ne pas avoir atteint les trois autres. Du coup, je n’en faisais jamais assez moi aussi.
Aujourd’hui je m’oblige à me féliciter souvent: “Tiens tu vois tu as réussi à réaliser cela ! Offre toi quelque chose pour l’avoir fait !”
Je crois qu’un conditionnement depuis plus jeune a été fait, et aujourd’hui je m’en demande toujours trop.
C’est une sorte de mise en échec finalement: tu as l’intention de prendre soin de toi, mais tu te fixes exprès des objectifs supers durs ou irréalistes pour être bien sur de te planter et pouvoir te rabaisser.
Du coup, aujourd’hui je divise par deux mes objectifs, je multiplie par deux le temps pour les atteindre etc ça aide bien ! 🙂
Ce qui aide aussi, c’est de réparer ton enfant intérieur. Il a certainement été blessé d’une quelconque façon pour s’en demander autant aujourd’hui, alors le visualiser, le prendre dans tes bras, ça fait aussi énormément de bien. Tu as cet enfant blessé en toi comme je l’évoque ici, à toi de le chouchouter et de lui/te parler comme à un enfant pour l’aider à se valoriser 😉
Belle journée <3
Le Chaton Chiffon
08/03/2018 @ 14:17
Toujours cette bienveillance qui t’anime et que l’on ressent pleinement sur tes articles.
Et ça fait un bien fou !
Tu as raison je suis terriblement intransigeante avec moi, je me culpabilise pour tout et rien car c’est ce que l’on m’a toujours appris.
Toi tu véhicules quelque chose de totalement différent et très franchement, ça fait un bien fou !
Des bisous Lucie !
Lucie
09/03/2018 @ 10:51
Ooooh merci Megh c’est adorable !
Effectivement c’est difficile de se détacher de ce que l’on nous a inculqué depuis toujours, mais ne t’en fais pas, c’est possible de faire cette “déprogrammation” ! Je suis sure que tu parviendras avec le temps à être plus douce avec toi.
Gros bisous
Vanessa - Our American Dream
15/03/2018 @ 20:18
Tu as tellement raison ! Ça me rappelle quand j’avais décidé de me (re)mettre au sport !
Chez moi, c’est souvent tout ou rien, soit j’en fait tous les jours, soit je procrastine à mort et plus rien pendant 6 mois. À cette époque, je suivais un guide hyper strict où il fallait faire du sport quasiment 6j/7 ! Si j’avais le malheur de rater une séance, je m’en voulais toujours énormément. Au lieu de me dire que j’avais réussi à faire mon sport les 5 autres jours de la semaine, je focalisais sur cette seule journée où je m’étais “laissée aller”. C’est quand même dingue comme l’esprit peut fonctionner parfois…
En tout cas, quand je te lis (que ce soit ici ou sur insta), je me sens toujours rassurée alors merci pour tes beaux articles plein de bon sens 🙂
Lucie
15/03/2018 @ 20:53
Oh merci Vanessa c’est très gentil. Vos messages me motivent à continuer à partager avec vous alors merci. <3
Effectivement j'ai eu cette période moi aussi, passer de zéro sport à du sport tous les jours même après des journées de 12h au boulot, j'ai du mal à me mettre à moitié dans quelque chose, mais de plus en plus j'essaye de faire les choses avec bienveillance et je me force à me féliciter ahah
C'est vraiment adorable merci !