Huahine, 4 jours à la découverte de l’île sauvage.

L’île de Huahine a été la 3e île de notre itinéraire en Polynésie française, entre Raiatea et Bora-Bora. On nous l’avait décrit comme l’île sauvage, préservée du tourisme de masse, où tous les habitants se connaissent. Un petit bijou perdu au milieu de l’océan Pacifique. Que faire à Huahine, une fois plongés au coeur cette ile déserte ? Récit de quelques jours de voyage mémorables.

Tout commence alors que nous arrivons encore une fois dans un aéroport presque vide, perdu au milieu des cocotiers. Nos bagages récupérés, nous attendons notre taxi prévu par notre hôte. D’un coup, un vieil homme à l’extérieur nous fait signe de le rejoindre. Comment nous repère-t-il ? Nous ne le saurons jamais. Son sens de l’intuition nous étonne. Il nous fait monter dans son Kangoo de 1995 pour nous amener de l’autre côté de l’île. La poignée de la portière est un amas de fils électrique et son coffre s’ouvre par une ficelle placée stratégiquement. Sans un mot ou presque, il pose son casque à musique sur ses oreilles et démarre le moteur. Autant dire que la situation est cocasse.

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Il nous dépose faire quelques courses au seul magasin de l’île dans le centre, et nous repartons pour 35 minutes de route afin de rejoindre notre logement. Sur cette portion, il enlève son casque un instant et Joël saisit cette opportunité pour lui demander : « Qu’est ce qu’il y a de mieux à voir ici à Huahine ? ». Après un long silence de réflexion, le vieux monsieur nous répond : « Les anguilles. » Regard d’étonnement de mon homme dont un sourire frôle les lèvres… Après un autre long silence il nous dit encore « et les marins ! ». L’étonnement se faufile à l’intérieur de notre esprit : nous voulons vraiment en savoir plus.  De quoi parlez-vous papy ?

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En Polynésie, penser que les activités doivent toujours se rapporter à la mer, serait fortement réducteur. Nous comprendrons plus tard que les marins n’en sont pas, mais que ce monsieur parlait en fait de « maraé », ces lieux polynésiens hautement spirituels. L’ile de Huahine en comporte beaucoup.

Parea, notre point de chute sur l’île de Huahine

Arrivés au village de Parea, nous posons enfin nos valises dans une grande maison dans laquelle nous serons seuls. L’hôte chez qui nous devions loger est partie à l’étranger. Nichée au cœur d’une cocoteraie, cette maison sera idéale pour déconnecter complètement et arrêter un peu de courir. Deux objectifs ambitieux pour nous. Nos journées se composent de plages, de locations de kayak à l’hôtel en face et de quelques instants pris ici et là pour découvrir les alentours.

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A la découverte de Huahine

Lors de notre dernier jour, nous louons une voiture pour faire le tour de l’île… direction ces fameuses anguilles bien sûr ! L’île de Huahine se compose en fait de deux îles, Huahine-iti et Huahine-Nui reliées entre elles par des ponts.

Au cœur du village de Faie, nous arrêtons la voiture au bord de route. Là où 5 chiens errants nous barrent la route, allongés tranquillement sur le bitume. Quelques personnes du village nous indiquent l’emplacement des anguilles. Effectivement, elles sont énormes et leurs yeux d’un bleu profond nous hypnotisent.

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En Polynésie, les anguilles occupent une place importante dans de nombreuse légendes. On évoque dans les mythes que c’est depuis cette créature qu’a jailli le premier cocotier, arbre de vie par essence.  Ainsi, les anguilles de Huahine sont donc sacrées pour les habitants. Sur place, vous pourrez acheter des filets de maquereaux pour les nourrir et les voir se tortiller les unes à côté des autres. Un spectacle quotidien qui rassemble touristes et enfants en grand nombre.

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Maeva, point clé de notre tour de l’île de Huahine

Direction ensuite Maeva, où l’on se dirige vers un site de Maraé. Ces endroits sont toujours considérés comme sacrés aujourd’hui et sont ainsi très respectés. On ne peut pas y grimper ou cueillir les fleurs alentours sous peine d’une amende. Notre première visite de Maraé avait eu lieu à Parea, face à la mer, et je dois dire que la fréquence vibratoire y était impressionnante. Ici, on parle du Mana. Le site de Maeva possède lui, une petite exposition gratuite (sur donation), qui explique un peu plus l’histoire du Maraé.

Nous voulions faire depuis Maeva une randonnée afin d’admirer un point de vue en hauteur, mais nous n’avons jamais pu aller au bout. Les chemins de randonnées ne sont pas toujours balisés en Polynésie. Il vaut donc mieux prendre un guide pour éviter de se perdre par moments.

C’est un mal pour un bien, car nous prenons ensuite la direction de la plage de l’ancien hôtel Sofitel. Ce n’est pas parce qu’on parle moins de plages que d’anguilles qu’elles n’existent pas ici. A partir de Maeva, il faut traverser la presqu’île et vous rendre au sud jusqu’au bout de la route pour accéder à la plage. Calme et vraiment jolie, elle est presque déserte ce matin-là.

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Huahine Iti, le sud de l’île de Huahine

Sur la route qui redescend vers Huahine Iti, vous pourrez apercevoir la fameuse femme enceinte allongée que l’on distingue grâce à la forme des montagnes. C’est le symbole de Huahine. Vous pourrez la photographier depuis le pont Maroe.

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Vers midi, nous redescendons près de chez nous au restaurant Chez Tara. Nous y mangeons notre premier poisson coco face à la mer. Mon homme prend un poisson à la sauce vanille. Un mariage bizarre sur le papier mais qui est en fait super bon !

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Ensuite le temps se gâte un peu, nous allons au sud de l’île et découvrons de jolis paysages sur le lagon. Même si ce n’est pas la partie la plus intéressante en terme de plages, il y a une belle randonnée à faire vers le mont Puhaere. Elle est accessible sans guide en 2h30 aller-retour. Malheureusement, nous manquons de temps pour la faire ce jour là. Sachez que le départ se fait depuis le village de Tefarerii.

Le lendemain, nous retrouvons notre taxi bien plus bavard qu’à notre arrivée. Papy (comme on l’appelle ici) nous parle de la vie à Huahine, de son passé. Au fil de la conversation, il nous raconte qu’il fait des économies pour s’acheter une voiture de taxi plus spacieuse et moderne. Son projet nous touche à son âge et nous lui donnons un petit billet supplémentaire pour l’aider à sa réalisation. Il n’est jamais trop tard pour rêver. C’est le cas de le dire d’ailleurs, car ce matin-là notre avion s’envole vers Bora Bora.

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