Comment je suis devenue anti-pilule !  

Dans cet article, j’aimerai vous parler de la façon dont j’ai géré ma contraception ces dernières années et vous alerter de là où ces petits cachets blancs, a priori bien sous tous rapports, m’ont conduit.  Ce blog est tenu par une femme qui avait envie de vous partager un sujet important, même s’il est surement tabou pour certains. Je voulais faire entendre ma petite voix car c’est le genre d’informations que j’aurai aimé trouver avant. 

Mon expérience

A l’aube de mes 17 ans, comme de nombreuses jeunes filles avant moi, on m’a prescrit la pilule. Un moyen cool de se débarrasser des préservatifs lorsqu’on est avec quelqu’un depuis longtemps (la pilule ne protège pas des MST et du Sida). J’étais plutôt contente de ne pas avoir les problèmes dont se plaignaient mes copines à la même époque avec une pilule qu’elles ne supportaient pas (prise de poids, irritabilité et j’en passe).

Une prise de sang régulière était censée surveiller régulièrement mon taux de cholestérol. Tout allait bien, jusqu’au jour où le cholestérol a augmenté au dessus du seuil limite. BOUM. Tout commence…

La médecin remplaçante de mon quartier, alertée par les cas d’embolie pulmonaire mortels sous pilule qui faisaient le buzz à cette époque, me prescrit un scanner des poumons et décide de changer ma contraception vers une pilule micro-dosée (Cerazette). Elle envoie moins d’hormones et a donc moins de chances de faire monter le cholestéro. C’est là que vous comprenez que la pilule est tout à fait normale et inoffensive.

 Le problème est résolu. La pilule me va bien, j’attends un peu pour refaire un contrôle sanguin. Petit truc en plus, cette pilule arrête complètement mes règles. Sur le moment, je suis super libérée de ne pas avoir de règles pendant tout un été ! A moi la plage en toute tranquillité !

Cet été là, je fais une cystite carabinée où je finis aux urgences avec fièvre, frissons et où je pisse du sang toute les 2 minutes (enfin c’est ce que je vois car moi j’ai plutôt la sensation de pisser des couteaux). Un antibiotique et quelques jus de Cranberry après, tout va mieux.

Quelques mois plus tard, mon médecin traitant reprend le relais et me fait une prise de sang détaillant le bon et mauvais cholesterol, il se rend compte que c’est mon bon cholestérol qui est élevé et qui fait que mon cholestérol total est au dessus de la norme. Rien d’alarmant donc, je peux reprendre ma pilule d’avant sans problème.

Tout s’enchaîne…

Ensuite, les problèmes continuent, deux autres cystites à deux mois d’intervalles, des problèmes de mycoses à répétition. Des affections qui s’étaleront pendant des mois, et même pendant deux ans, sans jamais mettre le doigt sur l’origine du problème.

J’enchaîne d’abord les traitements médicaux, antibiotiques, antifongiques en ovule, en crème, en cachet. Malheureusement, si ces produits combattent bien l’infection, ils enlèvent aussi la flore naturelle ce qui rend encore plus sensibles aux futures affections. Tout s’enchaîne donc, c’est un cercle vicieux.

Ma libido est au plus bas, je ne sais plus quoi faire. Un médecin me prescrit des probiotiques, puis des savons spéciaux, puis d’autres probiotiques, puis des crèmes hormonales. Je passe des examens gynéco qui ne retrouvent aucune bactérie particulière, le biologiste me prend pour une quiche (genre c’est dans votre tête). Les médecins m disent “on ne comprend pas d’où ça vient”, on me demande même si je n’ai pas été abusé sexuellement ce qui pourrait expliquer cette réponse de mon corps, une autre gynéco me dit “c’est à cause de votre peau blanche ça passera avec le temps, 50 euros s’il vous plait” (je vous jure que ça s’est passé comme ça). J’attendais une solution miracle et celle ci n’est jamais arrivé.

Jusqu’au jour où plusieurs choses ont fait tilt, mon médecin traitant qui suivait le problème d’un oeil m’a dit “vous pensez que ne pas avoir de règles pendant 6 mois est physiologique? C’est ça qui vous a détraqué !”. Puis, je me suis aussi rendue compte que les problèmes survenaient plus facilement juste après mes règles et au fond de moi j’ai senti que tout cela était lié à ma pilule, ce cachet dont personne ne m’avait rien dit… En lisant les effets indésirables on retrouve effectivement sécheresses, cystites, mycoses.

Mais aucun médecin ne m’avait dit cela clairement jusqu’à celui ci.

Le jour où je suis passée du côté obscur de la force…

J’ai décidé d’arrêter de prendre ce comprimé tous les jours et j’ai fini par demander à un nouveau gynécologue de me poser un stérilet sans hormones (au cuivre). Je sentais que ces hormones me détraquaient complètement.

 Il faut savoir que certains gynécologues refusent de poser des stérilets à des femmes sans enfants (souvent les mêmes que ceux qui vous disent que vos problèmes passeront tout seuls). Contrairement à son nom le stérilet ne rend pas stérile, c’est un petit objet qui crée une inflammation  dans l’utérus empêchant la fécondation. Il agit comme une petite barrière.

Alors pourquoi certains gynécologues refusent de les mettre?

Car il est possible que le stérilet se déplace et “abîme” un organe voisin sur son passage, un ovule, une trompe ou l’utérus. Ce n’est pas franchement sympa mais ça reste très rare (comme les embolies pulmonaires sous pilule en somme).

 Sans enfant, la pose est plus douloureuse. Personnellement, je dois l’avouer, ça a été une douleur très très importante. Le gynécologue place un repère comme pour un frottis mais beaucoup plus “loin” donc c’est désagréable, ensuite on ressent comme un pincement pendant 1 minute, ce pincement entraîne des contractions  hyper douloureuses partout dans le bas ventre. Trois minutes après, tout est déjà fini. En gros, cela dure 5 minutes puis on peut sortir en étant accompagnée. Ne prévoyez pas de travailler ce jour là si c’est possible.

 Il est nécessaire de prendre un premier rendez vous avec le gynécologue pour en parler et avoir l’ordonnance du modèle qu’il va poser (j’ai un Mona Lisa, plus petit modèle possible fait pour les femmes sans enfants). On le met à la fin des règles pour faciliter les choses,  il faut donc caler un deuxième rendez vous ensuite à ce moment là. Le jour même, on a une préparation à faire à la maison (ovule de bétadine et comprimé vaginal pour ouvrir le col) et on m’avait dit de prendre deux antispasmodiques (Spasfon) en prévision (ils n’ont pas fait effet je crois).

Si vous avez peur de souffrir, il faut savoir que certaines de mes amies (sans enfants) n’ont rien senti elles, et qu’il peut aussi se mettre sous anesthésie générale (peut être dans le cas d’une opération gynéco combinée par exemple), donc si c’est vraiment une solution probable pour vous, parlez en à votre gynécologue.

Dans les heures suivantes, on a mal au ventre comme un premier jour de règles puis la douleur disparaît le lendemain.

Et après? 

Le stérilet est relié à un fil à l’entrée du col qui facilite son ablation. On dit parfois qu’on peut sentir ce fil pendant les rapports. Ca n’a jamais été le cas pour moi, mais si vous le sentez, votre gynécologue pourra vous le couper.

Les premiers rapports étaient un peu plus douloureux avec une impression d'”avoir quelque chose”, mais ça s’atténue dès les premières semaines (je pense même que c’était un peu psychologique).

Les règles sont naturelles (contrairement à la pilule), mais plus abondantes à cause de l’inflammation créée par le stérilet.

Les premiers mois, on peut avoir quelques épisodes de spotting (saignements en dehors des règles) voire des règles anarchiques (pas réglées du tout), mais c’est différent d’une femme à l’autre.

Trois mois après, on doit réaliser une échographie de contrôle pour voir s’il n’a pas bougé. Il y a en effet un risque de rejet les premiers mois suivant la pose, il est néanmoins rare.

Pour voir s’il est toujours efficace, on va le faire contrôler une fois par an. Autant vous dire que c’est super pratique, le reste du temps on n’y pense pas et on est tranquille pour 5 ans.

C’est là que vous attendez la conclusion de l’histoire…

Et bien, deux mois après la pose du stérilet et l’arrêt des tampons (que je vous explique ici), je n’ai plus jamais eu de soucis et ce depuis plus d’un an maintenant.

Au delà de ça, je me sens complètement libérée sans hormones, comme plus légère et bien mieux avec mon corps et ma sexualité. Encore une fois c’est peut être psychologique, dû au fait de ne pas avoir eu de problèmes de santé, mais c’est quand même bien le cas.

 J’ai de nombreuses amies qui ont eu du mal à tomber enceinte après avoir été longtemps sous pilule, je sais que cela peut être dû à de nombreux facteurs, mais malgré tout, je trouve cela tellement peu naturel d’avoir de “fausses règles” pendant des mois, de mettre son corps en repos et puis de le refaire marcher du jour au lendemain. Je pense que notre système en prend un coup.

Aussi, je trouve cela dangereux d’absorber quantités d’hormones pendant des années quand on sait que ces mêmes hormones en grande quantité sont responsables des cancers hormono-dépendants.

Je ne suis pas la seule à le penser d’ailleurs: des études sérieuses faites entre la France (pays grand consommateur de pilule) et le Japon (pilule quasi inexistante) montrent des taux de cancers du sein bien plus élevés chez l’un par rapport à l’autre. Avaler une pilule, c’est soumettre à notre corps une quantité d’hormones 20 à 50 fois plus importantes que ce que nos ovaires produisent naturellement, et ce chaque jour.

 Nous prêtons souvent attention aux perturbateurs endocriniens, aux pesticides présents dans nos assiettes, à côté de cela, nous nous alertons peu de ce que l’on avale chaque jour comme contraception. En plus, c’est loin d’être écologique mais c’est un autre sujet.

La vérité c’est qu’on ne nous prévient qu’à demi mots, car bien sur que c’est intéressant pour beaucoup de vendre ses boites de pilules chaque mois, de retourner voir son gynéco avec un gros chèque tous les trois mois pour avoir sa petite ordonnance. C’est du moins la sensation que j’ai eu. Quand on commence à avoir des problèmes, on se pose un peu plus de questions, on lit des témoignages, on teste d’autres possibilités et on de nouveaux choix deviennet d’un coup des évidences.

En résumé (si vous n’avez que deux minutes pour lire, passez directement ici) :

 -Si vous êtes médecin, évitez de dire à vos patients que tout est la faute de leur peau trop pâle, ce n’est pas tout à fait ce qu’on attend de vous.

-Si on vous arrête votre pilule pour cause de cholestérol élevé, prenez la peine de faire une prise de sang avec le bon et mauvais cholestérol (HDL et LDL détaillés) et pas seulement le cholestérol total. Si le bon est élevé, c’est signe de bonne santé ! Pas d’alerte à avoir.

-Le stérilet, c’est ok quand on a jamais eu d’enfants.

-La pose est douloureuse, parfois non. Elle dure 5/10 minutes et après on est tranquille 5 ans.

– A choisir, préférez une contraception sans hormone pour votre santé (préservatifs, stérilet).

Merci à ma soeur d’avoir fait une photo de ces cachets diaboliques, comme je n’ai pas pu faire une photo de ma propre contraception, les autres photos ont été prises sur Internet.