Le deuxième trimestre de grossesse : quand tout s’accélère…

Lorsque j’ai écrit ces mots, j’arrivais à la fin de mon deuxième trimestre de grossesse. C’est dingue comme les semaines filent à toute allure… Si les trois premiers mois m’ont parfois paru interminables, je dois dire que ce trimestre a été bien différent. Bébé sera là dans trois petits mois maintenant. Nous avons hâte de l’accueillir et en même temps, tellement envie de profiter de ces moments hors du temps. Aujourd’hui, je voulais vous partager mes réflexions sur la suite du parcours… Que se passe t-il lors du second trimestre de grossesse ? Qu’est-ce qui change physiquement et mentalement ? Qu’est-ce qui évolue ? Voici mon/notre cheminement…

Ca y est, tu es enceinte !

Avant la fin des trois premiers mois, j’étais enceinte mais cela sonnait souvent faux. En effet, peu de personnes étaient au courant, cela ne se voyait pas et malgré la fatigue, il était simple d’oublier régulièrement cette grossesse qui débutait. Le deuxième trimestre de grossesse a donc marqué un véritable changement. Mon ventre a commencé à s’arrondir et nous avons annoncé peu à peu cet évènement autour de nous.

En toute honnêteté, c’est une sensation bizarre. Nous étions heureux de partager cette superbe nouvelle et à la fois nous avions l’étrange sensation qu’en dévoilant notre petit secret, d’un coup, il nous appartenait un peu moins. Encore aujourd’hui, nous avons souvent envie de préserver ces moments à deux et demi, loin du regard des autres, qui semble parfois intrusif.

Si vous nous connaissez, vous savez que suivre le moule n’est pas notre priorité. Ainsi, nous cultivons souvent une sorte de pudeur par rapport à nos vies. On en dit le moins possible sur notre métier et notre façon de voir la vie, parce qu’on sait que cela prendrait des heures de débattre sur ces sujets. (“Non, gagner de l’argent n’est pas notre priorité”, rien que celui-là je vous laisse imaginer…).

Cependant, la grossesse s’accompagne de réactions bizarres de la part des personnes qui vous entourent. Comme si cette annonce était une ouverture sur notre intimité et qu‘en ayant entrouvert cette porte, on pouvait y pénétrer n’importe quand. Les questions les plus intimes arrivent sur la table (sexualité, couple et j’en passe)… Des personnes que vous n’avez pas vu depuis longtemps débarquent pour en savoir plus. En tant que personnes très indépendantes, cela a été et reste difficile pour nous.

Pour nous, cette grossesse est avant tout un projet de couple, qui mérite de se vivre avant tout à deux. Un projet de l’ordre de l’intime, qui touche profondément à qui on est… Il n’est pas évident de partager sur ce sujet, surtout quand on aimerait faire ses propres choix mais que tout le monde semble avoir son mot à dire. Le besoin d’intimité, c’est donc un sentiment très fort que nous avons eu durant ce deuxième trimestre (et que nous continuons à avoir).

Un autre sentiment qui nous a suivi durant le second trimestre, c’est le décalage entre ce que signifie “grossesse” pour la plupart des gens et notre réalité. En effet, au fond, nous avions ce sentiment qu’une grossesse est une étape de dingue dans la vie. Chez les autres, mais pas forcément pour nous. Depuis le début, tout est tellement naturel, fluide, intuitif, qu’on a l’impression que c’est un simple moment de notre vie comme un autre. Une période tout à fait normale. On pensait que, comme les couples que l’on voit dans la rue, un halo de lumière nous identifierait aux yeux du monde comme “couple qui va avoir un bébé” (ambiance “au pays des licornes”), mais au fond, il n’en est rien. On a l’impression d’être un couple lambda qui continue sa vie avec un petit être en plus caché quelque part.

Rencontre avec bébé : le pouvoir de l’haptonomie

D’autre part, ce deuxième trimestre de grossesse a été marqué par notre découverte de l’haptonomie et notre première vraie rencontre avec bébé.

Depuis le début, il m’a toujours semblé que ce bébé était plus concret pour moi que pour mon compagnon. Après tout, il vivait dans mon propre corps… Pourtant, l’haptonomie a modifié complètement ma façon de voir les choses et ma relation à ce petit être.

Durant ce trimestre, j’ai commencé à sentir bébé bouger. C’était fin octobre. D’abord, j’ai ressenti une sensation agréable dans le ventre, l’impression de creusement, et parfois des petites bulles. Peu à peu, ses coups sont devenus plus intenses, plus réguliers. Jusqu’à ce qu’aujourd’hui, les gesticulations de notre bébé surprennent toujours le personnel médical durant chaque consultation et échographie. Mon compagnon a pu sentir les premiers coups de bébé en même temps que moi. Très vite, il a eu envie de mettre ses mains spontanément sur mon ventre et de jouer avec lui. Nous faisions de l’haptonomie sans nous en rendre compte…

Cependant,  nous avons été suivis par une ostéopathe formée à l’haptonomie à partir du 4^e mois. Cette première séance a été décisive dans notre relation avec bébé. C’était un super moment rempli d’émotions où mon chéri a pu se connecter au bébé. En posant ses mains sur mon ventre, le bébé lui répondait, un coup à gauche, un coup à droite. Il a même pu se déplacer du bas en haut de mon ventre, guidé par ma simple intention.

C’est une pratique énergétique, basée sur l’amour et l’affection. Ici, rien n’est dans le mental, dans le « il faut », tout est dans le ressenti, l’intuition. On se connecte l’un à l’autre, on se connecte au bébé. C’est à chaque fois un moment très fort en émotions de voir cette relation se créer… Et quand je les vois « jouer tous les deux » lors des moments haptonomie à la maison, je me dis que j’ai vraiment la meilleure famille possible.

Voilà la véritable différence lors de ce second trimestre, bébé n’est plus « un fœtus prévu pour avril », c’est un véritable bébé à l’intérieur de moi qui répond à nos mouvements, à nos émotions, à nos intentions et maintenant à nos voix. Nous avons pris un moment tous les jours pour nous connecter à lui, jouer avec lui, lui parler… Si bien qu’aujourd’hui, on a déjà l’impression de vivre notre vie à trois.

Ce qui est merveilleux, c’est que mon compagnon n’aura pas l’impression de découvrir notre fils pour la première fois le jour de sa naissance. Il a déjà une relation très forte avec lui. Et en réalité, il en est de même pour moi. Faire de l’haptonomie m’a permis de communiquer plus souvent avec bébé, d’y prêter plus attention et de tisser les premiers liens…

D’ailleurs, au fil de nos séances accompagnés ou à la maison, j’ai remarqué également que mes angoisses quant à l’arrivée de bébé avaient disparues. Aujourd’hui, je me sens prête, car je vois à quel point bébé réagit déjà à notre amour. Il n’y a pas de doute à avoir sur ma légitimité, mes “compétences” puisqu’il me prouve déjà, par ses réactions, qu‘il accepte tout ce que je suis.

Deuxième trimestre de grossesse : préparer l’arrivée de bébé

Par ailleurs, durant ce deuxième trimestre, nous avons beaucoup réfléchi à ce que nous voulions ou non pour notre enfant. Au-delà du matériel à acheter pour la naissance, nous avons discuté de notre projet d’accouchement ensemble, de ce que nous voulions mettre en place (portage, motricité libre…), toujours en ouvrant le débat et en évoquant ce qui nous paraissait le plus naturel.

Je sais que nous ferons en fonction de notre ressenti et de nos propres sentiments. Je sais aussi que ce ne sera pas toujours ce que les autres aimeraient pour lui. Mais nous apprenons à nous détacher des conseils qui arrivent par milliers avec cette grossesse : « Cela va se passer ainsi », « Attention à ça », « Ceci ne fonctionne pas », « Ca c’est pratique, tu devrais y penser ! ». 

En toute honnêteté, nous avons déjà une vie tellement différente des autres… Il semble certain que nous ferons (encore une fois) les choses à notre manière pour notre bébé.

Au quotidien, j’ai souvent l’impression d’entendre que les enfants sont une limite à la vie. Qu’à cause d’eux, il faut travailler plus, que l’on doit faire notre planning en fonction d’eux, qu’ils nous “empêchent de…”. Personnellement, notre vie est rythmée par l’idée de suivre notre cœur à chaque instant. Je crois que c’est la chose la plus importante pour nous et nous comptons bien continuer à suivre cette voie avec notre enfant. C’est d’ailleurs certainement une des premières choses que nous voudrons lui transmettre. Le reste, ce sera selon notre intuition. Lire moins, ressentir plus. Aujourd’hui, je me dis que la meilleure chose à faire avant l’arrivée de bébé est sans doute de méditer, afin de se rapprocher de notre véritable ressenti, de chercher à l’intérieur ce qui nous paraît le plus juste.

En pleine forme… et puis plus rien !

D’autre part, ce deuxième trimestre de grossesse a aussi coïncidé avec notre voyage à l’île Maurice en Novembre. Nous avons pensé que ne pas voyager jusqu’au mois d’avril (voire plus) serait un peu long pour nous… Ainsi, nous avons programmé ce séjour sur un coup de tête et n’avons pas regretté notre choix une seule seconde. Nous n’avons certes pas tout découvert ni enchaînés les randonnées mais nous nous sommes détendus, écoutés et avons fait de merveilleuses rencontres.

Ceci a été possible notamment car depuis la fin du 1er trimestre, j’étais en super forme. Je n’avais plus besoin de faire des siestes, au contraire. J’avais sans cesse envie de bouger, de faire du sport. Ainsi, dès le mois d’octobre, je me suis inscrite à un cours de yoga Vinyasa dynamique, près de chez moi. J’allais également nager une fois par semaine. En fait, je crois que j’étais même plus sportive qu’avant ma grossesse. Mais je ressentais que mon corps suivait et que ça me faisait du bien.

Et puis, le retour de vacances a marqué un changement radical. D’un coup, j’ai commencé à ressentir des douleurs ligamentaires qui me donnaient l’impression d’avoir 90 ans. Je ne pouvais plus marcher plus de 10 minutes, j’avais mal dès que je levais une jambe. Avec cela, je sentais peu à peu que mon corps ne pouvait plus suivre lors de mes séances de sport. Il était temps de ralentir.

Au niveau médical, d’autres signes se sont enchaînés à la fin de cette période. Le top of the top : les insomnies. Si j’avais le malheur de me réveiller dans la nuit (ce qui m’arrive toutes les nuits), je ne pouvais plus me rendormir. On vous dira que c’est à cause du stress, mais personnellement, je crois vraiment que c’est hormonal. Notre corps se prépare doucement à l’arrivée du bébé. Il sait que bientôt, il faudra être d’attaque à toute heure de la nuit… C’est brutal et intense quand on a l’habitude de dormir comme un loir, mais c’est ok… D’ailleurs, j’ai mis ce passage au passé, mais en ce dernier trimestre, il est toujours bien présent.

De plus, à la fin du second trimestre, j’ai commencé à me sentir mal dans les transports en commun. Entre la chaleur et la foule, je me suis retrouvée plusieurs fois à faire des débuts de malaise. Je pensais que c’était un signe de début de grossesse, mais apparemment, ça vient après. Heureusement, je ne suis jamais tombée inconsciente. Ce n’est donc pas le plus incommodant. Cela demande juste un peu d’organisation : emporter un fruit et de l’eau en toute circonstances, éviter les heures de pointe, éviter d’être seule dans les transports…

Durant la fin du deuxième trimestre, mon corps a également bien changé. Mon ventre s’est arrondit très rapidement, passant d’un petit bidou presque pas visible fin Novembre à un beau bidon de femme enceinte fin Décembre. Peu à peu, mon corps devient lourd et dur à transporter. J’ai pris plus de poids à la fin de ce trimestre. Mais, bizarrement, je me sens toujours aussi bien avec lui. Certaines femmes détestent se voir grossir… Personnellement, j’essaye de me dire que c’est passager et d’en profiter avant que mon ventre me manque !

Au final, physiquement, j’ai donc décidé de ralentir un peu plus à la fin de ce deuxième trimestre, de demander moins d’efforts à mon corps et de faire plus attention à moi. Me reposer en soirée, m’allonger quand j’ai mal quelque part, réduire le sport. Encore une fois, tout est une question de ressenti. Je fais ce qui me parait le plus naturel…

Deuxième trimestre de grossesse : des changements psychiques…

Par ailleurs, durant cette période, les changements psychiques ont été encore plus intenses qu’aux premiers mois. D’un coup, je n’avais plus aucun doute sur ma légitimité à devenir maman. J’étais prête à me faire confiance. Et surtout, il y a cet amour qui a commencé à naître en même temps que les premières rondeurs et les premiers mouvements…

En général, nous ne parlons pas vraiment du moment où l’amour pour ce bébé arrive. Je suppose que chaque femme est différente sur ce sujet. Il arrive peut-être après la naissance pour certaines et c’est tout à fait naturel aussi ! Cependant, je pense que pour nous toutes, il y a un sentiment très fort dès les premiers jours. On veut le protéger à tout prix, on l’imagine, on ne veut que son bonheur.

Et puis, au fil des semaines, ce sentiment est vraiment devenu de plus en plus présent en moi. Un amour si fort qu’il pourrait vous faire pleurer (et avec les hormones, je vous laisse imaginer…). Pour mon compagnon également, l’attachement a été très franc durant cette période. Il n’a jamais été aussi protecteur avec moi et le bébé que durant ces semaines-là. Au fond, du jour au lendemain, ce petit homme est devenu l’être qui compte le plus dans nos vies. Je crois que l’haptonomie a largement contribué à ce sentiment… Mais encore une fois, c’est quelque chose de tellement fluide, tellement naturel. Quelque chose que l’on ne recherche pas, mais qui nous tombe dessus. 

On termine donc ce deuxième trimestre de grossesse sur une bonne note. J’espère pouvoir vous partager mon récit du dernier trimestre de grossesse un jour, car il semble que nos priorités soient un peu bousculées ces prochains mois. N’hésitez pas à partager vos ressentis si vous avez également vécu cette période une fois dans votre vie (récemment ou non). En commentaires ou en message privé, je suis toujours heureuse de vous lire !