Zéro sucre : mon parcours pour diminuer le sucre de mon alimentation

Depuis le mois de Mars, j’ai supprimé le sucre raffiné de mon alimentation et diminué fortement ma consommation globale de sucre. Je suis devenue une « sans sucre » une nouvelle étiquette qui fait qu’après mon passage à un régime pesco-végétarien, on commence vraiment à s’inquiéter pour moi : “Est-ce que tu comptes te priver de « toutes les bonnes choses de la vie » ?”

Mais cet arrêt du sucre, tout comme pour la viande, a de très bonnes raisons de se faire pour moi et je vous explique dans cet article pourquoi j’ai franchi cette étape.

Par chance, je ne suis pas une bouche sucrée, c’est-à-dire que je ne fantasme pas sur un paquet de bonbons ou une barre chocolatée. Je n’en ai jamais franchement mangé d’ailleurs… Par contre, je considère le petit déjeuner et le gouter comme de vrais repas indispensables et ils sont souvent à base de sucre.

De plus, quand on observe nos produits de tous les jours, on se rend compte que le sucre se cache partout. On en retrouve dans beaucoup de produits industriels comme les plats cuisinés, le pain à hamburger, les biscuits, les laits végétaux, les jus de fruits, les sauces (ketchup etc), les céréales du petit déjeuner, le chocolat en poudre…. Même le chocolat en général est composé à moitié de sucre. Et le pain blanc en cache également beaucoup.

On n’y fait pas franchement attention, mais le sucre s’est glissé peu à peu dans énormément de produits car il a un pouvoir extrêmement addictif et les grandes enseignes l’ont bien compris. S’il y a du sucre dans tel plat, on a envie d’y revenir. De plus, il camoufle bien l’acidité de certains additifs alimentaires, c’est donc un bon trompe l’œil pour rendre un produit pas très bon, un peu meilleur.

Bon, on peut très bien ne pas faire tout un fromage de ce trop plein de sucre, après tout on en a besoin non ?

Mais voilà, certaines études nous préviennent de plus en plus du danger du sucre. Un chiffre m’a interpellé récemment.

L’université David Jean Motte a révélé ceci « Un enfant français de 7 ans aujourd’hui a consommé plus de sucre que son grand père durant toute sa vie. » En France, en 1800, on comptait 1 kg de sucre par an et par personne. En 2010, on en compte 30 kg.

Si l’on se vante assez bien des progrès de la science et de l’espérance de vie qui rallonge, je crois que nous oublions finalement un petit détail… Nos grands-parents, vieux et en bonne santé, ne consommaient pas de sucre, pesticides, viande bourrée d’antibiotiques à tous les repas et n’étaient pas en contact H24 avec les ondes wifi sur lesquelles nous n’avons aucun recul.

Bien qu’il ait été prouvé à plusieurs reprises que ces produits étaient réellement dangereux pour notre santé, les lobbies empêchent ces données d’être largement diffusées et les gens ne se méfient donc pas vraiment de tout ça. Alors je ne veux pas paraitre pessimiste, mais je crois qu’il est grand temps de s’intéresser à ce qu’il y a dans notre assiette.

Pourquoi j’ai passé le cap ?

Cette volonté d’arrêter le sucre est né de la santé de mon chéri. Il a exercé dix ans comme pâtissier, il baignait donc dans le sucre toute la semaine ce qui l’a conduit à :

-y devenir accro. Une étude a d’ailleurs révélé que le sucre était plus addictif que la cocaïne.

-faire des hypoglycémies plusieurs fois par jour. Pour contrer cela, il a testé de nombreuses choses comme des petits déjeuners salés le matin, fractionner ses repas, mais rien n’a fonctionné si bien que c’est lui qui a voulu que l’on teste un mois sans sucre pour voir les effets sur notre corps.

Pourquoi le sucre serait mauvais ?

Alors il ne faut pas diaboliser tous les sucres, les glucides sont essentiels au bon fonctionnement de notre organisme.  Il est donc indispensable d’en consommer mais sous la forme de sucres lents (comme les pâtes complètes, le pain complet) et de sucres naturels (comme ceux naturellement présents dans les fruits ou le lait par exemple).

Hors la majorité du sucre que l’on consomme chaque jour (yahourt confiture…) est un sucre raffiné qui n’a aucune valeur nutrionnelle. Cela pose deux problèmes.

Le premier c’est la façon dont nous absorbons le sucre. Lorsque les produits que nous consommons ont un index glycémique trop élevé (Nutella, gâteaux, céréales, pain blanc, jus de fruit, miel, confiture, viennoiseries mais également les plats surgelés) il a des effets néfastes sur l’organisme.

Cela entraine une augmentation rapide de votre taux de sucre dans le sang et donc un pic d’insuline (hormone qui gère l’apport en sucre dans votre corps). Mais quand ce sucre est absorbé (habituellement en deux heures), le corps est obligé de puiser d’un coup dans ses réserves pour continuer à fonctionner ce qui entraine une fatigue voire des symptômes d’hypoglycémie (palpitations, jambes en coton, tremblements, irritation). L’exemple type c’est la fameuse fringale de onze heures.

Le deuxième problème, c’est qu’il a aujourd’hui été démontré que le sucre raffiné était mauvais pour la santé. Déjà car il camoufle notre sensation de satiété ce qui donne envie de manger toujours plus et peut donc mener vers le surpoids, voire l’obésité. De plus, le sucre raffiné serait inflammatoire pour l’organisme et contribuerait à développer certaines maladies (on parle notamment d’un lien entre cancer et sucre).

Est-ce que ça fait assez de raisons valables d’arrêter ? Pour nous c’était le cas en tout cas.

Comment diminuer le sucre?

Alors, ok on est prêts, on est motivés, mais comment on fait pour enlever le sucre raffiné de notre alimentation ? Avec un homme accro au sucre, ça s’annonçait difficile, et c’est pour ça que je l’ai accompagné dans cette transition. Ca aurait été horrible de manger du sucre à côté de lui alors qu’il n’y avait plus droit et non je ne suis pas une fille horrible !

Nous avons donc remplacé d’un coup tout le sucre raffiné de notre alimentation. Je sais qu’il y a des méthodes étape par étape, mais nous ne sommes pas des personnes qui fonctionnons graduellement. Donc on a tout viré d’un coup.

Du jour au lendemain on a ainsi:

-supprimer le yahourt en fin de repas

-supprimer le fameux pain blanc beurre confiture du matin ou les céréales avec 50g de glucides.

-supprimer le sucre ajouté dans les jus, les compotes…

-remplacer notre chocolat habituel du gouter par du chocolat 80% puis 90% et aujourd’hui 99%.

-fait notre pain complet maison au lieu d’acheter du pain blanc. Bon c’était un petit délire personnel, vous pouvez très bien acheter du pain complet.

-éliminer autant de produits industriels que possible contenant du sucre : les céréales, le lait végétal autre que nature, les sauces (ketchup, sauce burger), les yahourts, les gâteaux.

-remplacer la farine blanche par de la farine semi-complète pour nos crêpes, gâteaux, béchamels.

-arrêter de sucrer le café. Je l’ai remplacé au départ par un peu de lait végétal nature.

La transition :

Cela fait beaucoup de choses à arrêter d’un coup, et cela vous paraît peut-être impossible. Mais j’ai été surprise de voir à quel point c’était simple finalement, c’est juste une question d’habitudes de consommation à changer.

Comme nous sommes toujours de grands gourmands, nous avons commencé par trouver des recettes sans sucre raffiné pour le gouter avec des gateaux à base de compote de pomme par exemple ou des crêpes natures garnies de chocolat fondu. Une façon d’avoir moins de sucre sans pour autant se priver.

Ensuite au niveau des repas, nous avons tenté de manger des yahourts natures, que ce soit avec des fruits ou sans rien. Personnellement je préférais ne rien manger du tout car le gout ne me plaisait pas ainsi. Comme il est vraiment difficile de ne pas finir son repas par une note sucrée quand on y est habitué, j’ai acheté (et parfois fait) des compotes de pomme sans sucres ajoutés. Mais aujourd’hui, je me rends compte que ce n’est plus une obligation pour moi d’en prendre, je n’en ressens plus le besoin. Donc oui, pas d’inquiétude le corps (et surtout le cerveau) finit par s’habituer.

Finalement, même si le sucre est addictif, quand on n’en mange plus beaucoup, on se rend compte à quel point les produits industriels sont « trop sucrés ». Quand je mange un chocolat au lait j’ai l’impression que le gout est totalement dénaturé par le sucre et j’ai parfois l’impression de manger seulement du sucre liquide. Assez drôle comme sensation, mais j’avoue que ça ne donne pas envie d’y revenir. Il en est de même aujourd’hui pour les yahourts, les gateaux sucrés etc.

Au final, je me suis rendue compte que ce n’était pas si compliqué de se séparer du sucre, je n’ai pas l’impression de me priver de bonnes choses. Le gout sucré ne nous manque pas. C’est notamment pour cela qu’on a changé plusieurs fois de pourcentages de chocolat, le 80% nous a paru un jour, vraiment trop sucré.

Les bienfaits :

Cette transition pour diminuer le sucre nous a fait remarquer plusieurs choses. Déjà, au départ, nous avons été surpris car arrêter le sucre rapide a conduit mon chéri a faire encore plus d’hypoglycémie. Dès qu’il avalait quelque chose d’un peu sucré, il ne se sentait pas très bien. Je pense que cela a duré une semaine ou deux avant de ressentir les bienfaits, comme un sevrage en somme.

Nous ne nous attendions pas à des effets sur nous en dehors du fait d’arrêter de faire des hypoglycémies, mais pourtant nous en avons retenus un bon nombre, que nous avons pu comparer entre nous comme nous avions arrêté ensemble:

-nous n’avons plus mal à la tête. Cela nous arrivait souvent après une longue journée, mais aujourd’hui il est hyper hyper rare que l’on se plaigne d’un mal de crâne.

-nous sommes bien moins fatigués après les repas : nous avions souvent l’impression qu’après un repas nous ne pouvions plus rien faire, aujourd’hui cette fatigue est moins présente.

-Nous sommes globalement bien plus en forme : c’est le côté que je préfère et qui est assurément lié à notre arrêt du sucre car nous l’avons découvert tous les deux en même temps. Souvent, nous nous sentions fatigués, il était difficile de nous lever le matin, l’après midi nous avions tendance à nous trainer un peu. Aujourd’hui, nous nous levons plus tôt qu’avant et nous nous sentons en forme toute la journée.

-Notre gout a changé et on se rend compte du gout horrible de certains aliments sucrés. Dernièrement, bien que mon homme m’avait prévenu, j’ai voulu gouter à nouveau un liégois au café. Je dois dire que cette expérience m’a laissé une très mauvaise impression.

-Et bien sur, nous faisons peu ou pas d’hypoglycémies. Peu car notre corps réagit encore moins bien qu’avant au sucre donc le moindre écart nous laisse souvent avec une hypoglycémie deux heures après. Mais quelque part, cela nous permet d’être plus à l’écoute de notre corps. On voit quand même une vraie différence: en faire aussi peu nous change la vie.

Tous ces ressentis positifs, je ne suis pas allée les chercher dans une étude… C’est bel et bien mon vécu et cela m’a poussé à continuer ce régime avec moins de sucres au delà du mois “pour tester”. Aujourd’hui, je considère que ce n’est pas me priver que d’arrêter le sucre, mais simplement libérer mon corps de calories vides et  potientiellement dangeureuses. C’est une nouvelle habitude à prendre, on s’y fait rapidement et notre corps nous le rend bien.

J’espère donc que cet article saura attiser votre curiosité sur les produits que vous consommez. Et si vous voulez en savoir plus sur le sujet vous pouvez:

-lire le livre Zéro sucre de Danièle Gerkens

-visualiser le documentaire SugarLand de Damon Gamaeu.