Bilan de notre voyage à l’île Maurice : un véritable coup de coeur !

Fin novembre dernier, nous sommes partis pour une baby moon, un dernier voyage avant l’arrivée de bébé. La météo devenait de plus en plus morose dans notre belle région et on se disait que ne pas voyager jusqu’à mi-2020 ne nous ressemblait pas vraiment… On n’en pouvait plus de cet automne à rallonge : il nous fallait du soleil ! Mais en même temps, il fallait trouver une destination accessible pour une femme enceinte de presque 5 mois (sans moustiques, sans vaccins à faire, avec de bonnes conditions d’hygiène et de santé et un vol pas trop long, challenge !).

Notre choix s’est porté sur l’île Maurice alors que cette destination n’était pas sur notre bucket-list. En effet, ayant vécu quelques mois à la Réunion, nous avions peur d’y retrouver les mêmes décors… Et puis, l’île Maurice a une image de destination luxueuse, où l’on vit H24 dans son hôtel et au bord de sa plage privée… Vraiment pas quelque chose qui nous inspirait. Mais finalement, en cherchant des informations sur cette destination, on a eu l’impression qu’il y avait d’autres choses à découvrir derrière cet aspect très touristique. Il allait faire beau, il y avait des plages et toutes les conditions réunies pour nous accueillir, alors, c’était parti !

Nous avons passé 12 jours à l’île Maurice avec un itinéraire tout autour de l’île. Au final, on a découvert un pays complètement différent de nos attentes. C’est pourquoi, je voulais vous partager aujourd’hui un bilan de ce beau voyage.

L’île Maurice, une île variée

“Sublime point”, point de vue sur le Morne à Ebony Forest

Maurice a la réputation d’être une île paradisiaque, où l’on vient exclusivement pour se mettre à l’eau, s’allonger sur le sable et se détendre. Cependant, lorsque l’on atterrit à l’île Maurice, on découvre qu’elle a plusieurs facettes. On peut observer le superbe lagon qui entoure l’île, mais aussi ses montagnes et sa nature au centre. Car oui, comme la Réunion, Maurice est une île volcanique. Cependant, comme elle est plus ancienne que sa voisine, les volcans ne sont plus actifs et forment aujourd’hui seulement des sommets à gravir.

De plus, l’île Maurice était autrefois recouverte à 90 % de forêt tropicale. Bien que ce chiffre ait drastiquement diminué, on est loin d’y voir seulement des plages au sable blanc. L’île Maurice est donc un subtil mélange de belles étendues en bord de mer et de nature. Néanmoins, elle comporte moins de reliefs que La Réunion. Ainsi, on peut la traverser du sud-est au nord-ouest en 1h environ (chose impossible à la Réunion).

Ainsi, durant ce séjour, on a bien sûr découvert des plages superbes tout autour de l’île (le Morne, Blue Bay, Mont Choisy, Peyrebere, Grand Baie) mais on a aussi fait des promenades dans la nature et découvert de superbes parcs nationaux (Ebony Forest, Chamarel).

L’île Maurice, un voyage slow travel

Plage du Morne

Nous n’avons pas pu tout voir durant notre séjour à Maurice et ça n’était pas notre intention. Ce que nous voulions avant tout, c’était déconnecter de notre quotidien, nous couper un peu des écrans et revenir à nous, à nos projets pour le futur, à notre petite famille en construction. Un voyage fait d’introspection, comme on les aime.

Notre programme a donc beaucoup changé au fil des jours. Il était fait de matinées à la plage. On rentrait à notre appartement pour manger et faire la sieste, puis on ressortait éventuellement à la plage. Ou alors, on prenait la voiture et on allait découvrir un point de vue, un parc national, une ville… 

Nous n’avons pas visité la capitale (Port-Louis) et n’avons jamais trouvé le bon timing pour une excursion dans les îles voisines, mais qu’importe. On était heureux. On vivait à l’heure mauricienne : levés tôt, couchés tôt, en suivant les heures de soleil. Et au final, je crois que l’ambiance de l’île invite vraiment à ce lâcher prise. Fini de courir partout, c’est une destination idéale pour un voyage sans se mettre la pression…

Une population extraordinaire à l’île Maurice

Chapelle de Cap Malheureux

Avant notre départ, nous n’avions donc pas beaucoup d’avis sur cette destination. On ne connaissait personne qui y était allé, en dehors d’un couple qui y était pour leur voyage de noces dans un superbe hôtel. Du coup, on ne savait pas trop à quoi s’attendre une fois sur place.

Aujourd’hui, je peux dire que ce qui a profondément marqué notre séjour, c’est d’abord la gentillesse de la population locale. Il est fréquent que je vous parle d’un voyage en appuyant sur la rencontre avec la population, mais je crois que c’est vraiment ce qui nous pousse à voyager. Partir pour découvrir de beaux paysages, c’est sympa, mais ça ne marque pas très longtemps. Alors qu’une belle rencontre, baigner dans un autre mode de vie, ça, ça fait prendre du recul et ça infuse longtemps notre quotidien. La population, c’est l’âme d’une destination et c’est ce qui fait toute la différence pour nous.

Rappel de Dame Nature au coeur d’Ebony Forest

Ainsi, les Mauriciens ont la mentalité des gens des îles : un mode de vie sans stress, calme, où personne ne klaxonne, personne ne s’énerve. Ils sont toujours ravis de rencontrer de nouvelles personnes et les touristes ont une image très positive. On vient vous parler très facilement. Même les enfants vous interpellent dans la rue « Madame ! bonjour ! hello ! » avec de grands sourires. Il est arrivé que 4 personnes différentes entament la conversation avec nous à la plage en quelques heures. Pas pour nous vendre quelque chose non, simplement pour nous rencontrer.

Ici, personne n’a le nez scotché sur son téléphone. Les gens se rencontrent vraiment et sont dans l’échange permanent et spontané. Lors de notre premier jour à la plage, un jeune garçon a même voulu prendre une photo avec nous. Son grand-père nous a expliqué qu’il adorait les touristes, que cela le faisait voyager et rêver. Les voyageurs attisent la curiosité : “qui vient découvrir notre île au milieu de l’océan ?”

A l’île Maurice, il faut savoir que la population est constituée à 60 % d’Indiens. En effet, autrefois, l’île était sur la “route des épices” et constituait une escale pour les navires pendant longtemps. Quand l’esclavage a été aboli, ces navires ont ramené de nombreux indiens afin de continuer à avoir une main d’œuvre bon marché… Une histoire pas très joyeuse, mais qui explique aujourd’hui ce chiffre. Cependant, de nos jours, la situation s’est inversée. Les Indiens sont à la tête de l’île : ils travaillent en politique et dans les finances. Un dénouement heureux pour cette communauté. D’autre part, la population à Maurice est également composée de créoles, de Malgaches ou encore d’expatriés venant d’Europe. Même si les différents groupes ont tendance à vivre en communauté, je n’ai pas du tout ressenti de racisme et de discrimination sur l’île (contrairement à la Réunion).

L’île Maurice, une île de contrastes

A l’île Maurice, tout le monde est donc très ouvert à l’autre, heureux de partager avec vous. Pourtant, la population est relativement pauvre. Nous n’avons dormi dans aucun hôtel durant notre séjour, seulement dans des appartements en étant entouré de locaux. Nous avons donc pu observer le contraste qu’il y a entre le Maurice touristique et le Maurice authentique.

Il existe un peu partout sur l’île des hôtels de luxe aux plages privées, où tout est paradisiaque… Mais cela ne correspond pas à la réalité de la vie à l’île Maurice. Ici, les maisons ne sont pas toujours finies et accueillent pourtant des familles qui vivent au milieu de gravas. Le linge qui s’étend aux fenêtres est rempli de trous. Les jeunes sont loin de jouer avec des tablettes tactiles et des trottinettes électriques… Et je dois dire que souvent, cela m’a fait mal au coeur de constater un contraste si fort entre la pauvreté ambiante et l’industrie du tourisme. À Grand Baie par exemple, nous avons vécu dans un appartement très moderne et bien aménagé, mais la maison d’à côté était toujours en construction. De notre fenêtre, nous pouvions voir les conditions dans lesquelles cette famille vivait… Une triste réalité.

A Grand Baie, notre chambre vs vue depuis notre chambre

C’est un fait, le niveau de vie à Maurice est inférieur à la France. Cependant, ce constat a aussi été l’occasion d’une grande leçon… Parce que malgré cela, qu’est ce que les Mauriciens ont l’air heureux ! Je dirai même qu’ils semblent bien plus heureux que nous, même s’ils possèdent moins et que leur vie est certainement plus rude. Tout le monde est souriant, relativise, apprécie d’échanger. De plus, on s’est dit un grand nombre de fois que les gens n’ont pas grand chose mais semblent prêts à vous donner n’importe quoi malgré tout. On a donc retrouvé une tout autre ambiance qu’en France et cela nous a beaucoup plu.

Vous rêvez des cocotiers de l’île Maurice ? Alors il est temps de vous confier quelque chose… Les cocotiers de l’île y ont été plantés et se trouvent exclusivement sur les plages privées de l’île. En réalité, les plages de Maurice sont bordées par des filaos (sortes de pins). C’est sûr, ça fait un peu moins de likes sur Instagram, mais ces arbres sont tout autant agréables pour trouver de l’ombre sur les plages.

C’est sans doute le contraste qui m’a le plus choqué ou la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les touristes qui voyagent en hôtel de luxe ont une vision de l’île tellement faussée… Ils profitent des beaux cocotiers, de plages privées qui sont surveillées par des gardes (pour que surtout aucun local ne puisse se mélanger à cette image idyllique). Que découvrent-ils de l’île ? Qu’apprennent-ils de la vie sur place ? Ces touristes reviennent un jour de leur petit paradis, émerveillés par la beauté d’une île aménagée entièrement pour nourrir leurs fantasmes… Cela existe partout bien entendu, mais à Maurice, ce constat m’a vraiment choqué.

Aujourd’hui, en ayant découvert l’autre facette de l’île, je considère que Maurice n’est pas une destination luxueuse. Elle est accessible aux baroudeurs et elle a de quoi plaire aux voyageurs à la recherche d’authenticité. À condition bien sûr d’éviter les complexes hôteliers !

Informations pratiques à l’île Maurice

La plage de Peyrebere et son cocotier

• Coût de la vie  : Vous trouverez de nombreux supermarchés sur l’île, avec des fruits et légumes et tous les produits que l’on peut trouver en France. Certains produits sont plus chers qu’en France, mais en général on arrive à s’y retrouver. Si vous mangez au restaurant ou dans des snacks, là aussi, les tarifs restent très abordables. De même pour les activités.
• La monnaie de l’île Maurice est la roupie mauricienne. Actuellement, 1 euros = 40.8 roupies mauriciennes. Nous avions retiré de l’espèces en euros avant notre départ et l’avons échangé directement à l’aéroport de l’île. Il existe de nombreux bureaux de change juste avant la sortie de l’aéroport. Ils présentent tous le même taux et pas de commission donc vous pouvez y aller les yeux fermés. Je vous conseille d’utiliser ceux-ci car ensuite sur l’île, c’est plus compliqué d’en trouver.
• Paiements : nous avons pu généralement payer en CB un peu partout (supermarchés, station essence) mais il est difficile de trouver des distributeurs sur l’île donc prévoyez d’avoir quelques espèces sur vous.
• Prises : Les prises à Maurice sont comme en Angleterre. Il vous faudra donc le même type d’adaptateur que pour le Royaume Uni.
• Décalage horaire : l’île Maurice possède un décalage horaire de 2h en été et 3h en hiver. Quand il est midi à Paris, il est 14h à Maurice en été et 15h en hiver.
• Conduite : Durant notre séjour, nous avons testé la “conduite à la mauricienne”, et c’était assez folklorique ! Déjà, on roule à gauche. Chéri a donc du retrouver ses repères d’Australie. Cependant, c’est assez simple de s’y faire car il n’y a pas un million d’intersections sur l’île. Par contre, à Maurice, on se gare en double file partout. Si vous voulez aller d’un point A à un point B, vous allez sûrement devoir doubler une voiture arrêtée, un groupe de piétons ou des vélos toutes les 20 secondes sur votre route. C’était tellement drôle par endroits que l’on a filmé la scène une fois… Ça fait partie du dépaysement ! Aussi, on vous klaxonne souvent pour vous signaler qu’on vous double.  Ne le prenez pas pour vous. Enfin, en général, les routes sont en bon état et les gens sont assez courtois au volant.

Quelle langue parle-on à Maurice ?

Chamarel

A l’île Maurice, la langue officielle est l’anglais. C’est elle que l’on retrouve sur les panneaux et elle est apprise à l’école. Néanmoins, le français occupe également une place importante. En effet, les Français ont occupé une longue place dans l’histoire de l’île (et pas la pire pour une fois), c’est pourquoi la langue est restée. Les enfants apprennent donc français et anglais à l’école et le créole est parlé à la maison. En bref, tout le monde est trilingue… On s’incline ! Il est courant que les gens que vous rencontrez vous abordent avec un “Hello !”, mais tout le monde vous parlera français sans aucun problème. 

Voilà pour ce bilan de notre voyage à Maurice, je reviens prochainement pour vous en dire plus sur notre itinéraire. Vous l’aurez compris, ce voyage nous aura marqué positivement et on en revient absolument convaincu ! En réalité, une petite voix nous a même soumis l’idée d‘y rester un peu plus longtemps une prochaine fois… Affaire à suivre.