Islande : route des fjords de l’Est et randonnée à cheval à Egilsstaðir

Après notre exploration des glaciers islandais, nous partons maintenant vers le nord de l’Islande en empruntant la route des fjords de l’Est. Notre chemin nous mènera à la petite ville d’Egilsstaðir, où nous avons pu faire une randonnée à cheval exceptionnelle. Ainsi, je vous raconte aujourd’hui notre parcours dans cette région et cette merveilleuse rencontre.

La route des fjords de l’Est : de Hofn à Egilsstaðir

Une longue journée de route nous attend pour relier Hofn au nord de l’Islande. Aujourd’hui, nous allons traverser les fjords de l’Est, qui n’ont pas grand chose à envier à celle de l’Ouest du pays, bien qu’elles soient moins isolées.

Ce jour-là, nous débutons notre trajet à 10h et arriverons à Egilsstaðir à 16h, en ayant fait plusieurs pauses sur notre route. En effet, plusieurs étapes se glissent sur notre parcours, au-delà des simples panoramas des fjords qui sont déjà assez exceptionnels. On croisera sur notre chemin, de grands espaces, des sommets enneigés et l’océan nous suivra sur une longue partie du trajet.

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Village de pêcheur et grands espaces

Pour notre premier arrêt, nous commençons par la visite de Djúpivogur, à 1h30 d’Hofn. C’est un petit village de pêcheurs qui possède quelques maisons colorées. Cela dit, il est assez calme ce matin là et les points d’intérêts ne sont pas très nombreux. Notre arrêt durera seulement quelques minutes. Ensuite, nous poursuivons la Route 1 et nous arrêtons parfois sur le côté afin de faire quelques photos et explorer à pied ces étendues sauvages. Au bout de plusieurs heures de route, nous passons devant une superbe église bleue, au sein d’un minuscule village des fjords. Le genre de détails que l’on adore…

Pour gagner du temps, nous aurions pu suivre la route 95 qui évite certains détours. Mais nous avons préféré profiter pleinement des paysages des fjords de l’Est et avons donc opter pour la Route 1 qui contournait chaque fjord.

On doit dire que le temps était au rendez-vous durant cette journée : les températures tournent autour de 20 °C aujourd’hui et le soleil pointe souvent le bout de son nez. Et pour tout vous dire, cela sera identique durant les 3 prochains jours. Le rêve ! Nous apprendrons ensuite que la région du nord-est (Myvatn et Egilsstaðir) est celle qui possède le meilleur climat en Islande. De notre côté, on ne pensait pas être aussi chanceux avec la météo durant notre voyage.

Le village de Seyðisfjörður, notre coup de coeur de la route des fjords de l’Est

L’une des étapes les plus intéressantes de notre parcours se trouve finalement après Egilsstaðir. C’est un petit détour de 26 km qui nous amène au bout d’un fjord, dans le village de Seyðisfjörður. Pour le rejoindre, nous prenons une route de montagne où la neige est encore bien présente sur le côté. Au bout d’une trentaine de minutes, nous voilà arrivés au bout du monde, dans cette petite ville hyper mignonne. Elle est surtout connue pour être un port d’entrée en Islande : les ferrys débarquent ici de toute l’Europe. On y croisera d’ailleurs un véhicule français.

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Nous prenons le temps de faire le tour de ce charmant village, qui nous laisse immédiatement sous le charme. On y découvre un lieu paisible, très photogénique, où l’art est présent un peu partout. Les façades sont colorées, il y a plein de petits détails sur lesquels porter son regard. C’est pour moi le plus joli village que l’on ait découvert durant notre voyage en Islande. Tout cela, sur fond de panorama enneigé au loin… C’est un véritable coup de coeur ! Après une petite heure passée à flâner ici, nous rejoignons notre logement.

Notre logement à Egilsstaðir, dans le nord-est de l’Islande. 

Nous dormons ce soir dans un petit havre de paix du nom de Kaldá Lyngholt Holiday Homes, situé à quelques minutes du centre d’Egilsstaðir. Notre hôte, Asdis, est une femme accueillante, qui respire la joie de vivre et la gentillesse. Elle nous mène vers notre cottage : un lieu hyper cosy dont on tombe instantanément amoureux.

Sa propriété compte en fait 4 petits chalets de ce type. Cela dit, l’espace s’agrandit : Asdis évoque avec nous son tout nouveau projet de construction d’une cabane pour observer les aurores boréales… Il faudra absolument revenir en hiver !

La propriété dispose également d’un sauna et jacuzzi que l’on peut réserver gratuitement sur place. Chaque invité a le droit à une heure dans son petit cocon privatisé pour l’occasion. Le jacuzzi est ouvert mais dans un espace boisé, à distance des autres chalets. Le sauna possède également une petite salle, idéale pour prendre un thé ou un café.

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Notre chalet est hyper chaleureux, avec des tas de petites touches d’attentions et de décoration. Notre hôtesse passe même nous offrir deux petits yaourts aux myrtilles maison à déguster et quelques biscuits. Il y a une grande cuisine équipée avec tout le nécessaire (huile, condiments, café, thé, plaques de cuisson) et bien plus (un four à pizza électrique, un barbecue, un cuiseur à riz etc). Asdis met à notre disposition le « Petit guide des islandais » qui trône fièrement dans l’appartement. L’occasion d’en apprendre encore plus sur la culture locale et de mieux comprendre les gens que nous côtoyons ici (vous le sentez venir l’article 12 choses à savoir en Islande ?). C’est beau, c’est calme, c’est cosy… Et en plus, depuis notre chalet, nous pouvons suivre un sentier qui longe la rivière pour voir une petite cascade. En bref, on est ici dans un vrai petit paradis !

Nord-est de l’Islande : notre randonnée à cheval à Egilsstaðir

Le lendemain matin, nous partons pour une activité que l’on attendait avec impatience. Depuis notre coup de cœur du Canyon de Shelly, nous voulions à tout prix recommencer l’expérience de la randonnée à cheval. Nous avons choisi un tour avec Helga et son mari, qui tiennent un ranch de 20 chevaux à Egilsstaðir, ainsi qu’une guesthouse.

Le contact est tout de suite facile et chaleureux. Helga nous équipe et nous explique comment se positionner sur le cheval. Au passage, elle nous parle des particularités de ces chevaux islandais pour lesquels nous craquons depuis le début du séjour. Les chevaux islandais sont connus pour être particulièrement amicaux et doux avec les humains. Ils sont de petites tailles (des sortes de poneys), mais très agiles et robustes. De plus, ils sont souvent assez larges, ce qui les rend très agréable à monter.

Notre randonnée va durer environ 1h30, où nous allons traverser les champs et les espaces sauvages de l’Islande. Helga nous donne des détails sur la faune qui nous entoure et nous discutons de la région. Nous traversons également plusieurs rivières à cheval. C’est la première fois pour nous et nous sommes tout excités à cette idée.

Le mari d’Helga mène les troupes et guide les chevaux avec sa voix. Peu à peu, nous parvenons à prendre nos marques et à nous sentir à l’aise durant la promenade. Helga, qui est placée derrière nous, nous observe. Et elle est plutôt fière de nous. Elle nous dit que l’on se débrouille pas mal du tout pour des non-cavaliers et nous affirme que le yoga doit jouer sur notre équilibre. Selon elle, ça saute aux yeux ! Une petite victoire pour nous, pas tant pour notre égo, mais pour s’assurer que les chevaux ne sont pas désespérés d’être montés par nous. 

Helga, une rencontre inspirante 

Au fil de la promenade, nous demandons à Helga si elle fait cela depuis toujours. Elle nous répond qu’elle a monté pour la première fois un cheval à 40 ans. Elle nous raconte alors son histoire… Alors qu’elle travaillait à l’époque dans la pharmaceutique, un jour, elle a rencontré un vieil ami au supermarché qui lui a dit qu’il s’était acheté un cheval. Elle trouve l’idée incroyable et quelque chose au fond d’elle lui affirme « tu devrais faire la même chose ». Elle n’a alors plus qu’une seule chose en tête : devenir cavalière et avoir des chevaux. Son projet est fou pour certains, mais elle se dit : “après tout, qu’est ce que je risque ?”, et est déterminée à foncer vers son rêve.

Son mari lui, est cavalier depuis toujours. Elle nous affirme qu’il a un vrai truc avec les chevaux, qu’il est capable de leur parler, de les comprendre. Ce truc que tu développes quand tu as grandi à leurs côtés et qui permet de nouer une relation encore plus fusionnelle avec eux. En effet, on le voit évoluer avec ses chevaux, jamais en haussant le ton. Tout est fluide et se fait en douceur. On ressent d’emblée la relation si particulière qu’il a avec eux.

Helga nous dit qu’ils ont acheté ce terrain il y a quelques années seulement. L’occasion de réaliser complètement son projet. Elle adore aujourd’hui son métier qui lui permet d’être chaque jour au contact des chevaux et de la nature, et de ne jamais avoir l’impression de travailler. Ils ne cherchent pas vraiment à s’enrichir pour acheter des choses matérielles, mais souhaitent simplement pouvoir continuer à faire ce qu’ils aiment. Cet état d’esprit résonne beaucoup avec le nôtre et nous lui partageons alors notre histoire. A cet instant, nous savons que cette rencontre restera en nous pendant longtemps.

Petites anecdotes sur les chevaux islandais

A la fin de la promenade, Helga nous invite à donner des récompenses aux chevaux. Chacun d’entre eux va ensuite se rouler par terre pour se gratter, un rituel qui la fait toujours craquer. A ce moment-là, Helga nous raconte l‘histoire difficile d’un des chevaux qu’elle a récupéré. Elle qui parle de ses chevaux avec tant de larmes d’émotion et de gratitude dans les yeux, elle nous affirme qu’elle ne pourrait jamais leur faire du mal. D’ailleurs, les islandais réprimandent fortement l’usage de la violence envers les chevaux, tant ces derniers ont un caractère doux et bienveillant.

Comme nous avons vu énormément de chevaux sur notre route en Islande, nous lui demandons ce qu’ils représentent pour les islandais. Elle nous explique alors que lorsque son mari était enfant, ses parents avaient des troupeaux de moutons qu’ils laissaient parfois en liberté. Ainsi, les chevaux permettaient d’aller les récupérer facilement. Mais Helga nous dit avec le sourire qu’aujourd’hui plus personne n’utilise les chevaux pour ce genre de chose, mais qu’on y préfère les quads ou les motos.

Cependant, les islandais adorent les chevaux et la plupart d’entre eux passent du temps à les dresser par plaisir, afin de les vendre ensuite en Isande ou à l’étranger. En effet, ce sont des chevaux très recherchés. Mais cela prend du temps (7 ans environ) pour les dresser complètement.

Finalement, on sent qu’en Islande, l’homme et les chevaux, c’est une grande histoire d’amour. Et on doit dire que l’on sort de cette rencontre le cœur rempli de tout l’amour qu’Helga et son mari ont pour leurs chevaux. L’esprit plein d’inspiration également, quant au courage qu’ils ont eu de suivre leur cœur et de vivre leurs rêves.

Comment choisir son entreprise de randonnée à cheval en Islande ?

A la fin, Helga nous donne plusieurs conseils pour choisir un bon tour avec des chevaux en Islande. Tout d’abord, il faut s’assurer que cela se passe en petit groupe et qu’il y ait plusieurs guides. En effet, cela est important afin de canaliser les chevaux et d’être pleinement en sécurité. Deuxièmement, il faudra leur demander s’ils font du « off-road ». C’est à dire s’ils vont plutôt en campagne, car l’activité sera alors bien plus intéressante. Si possible, il vaudra mieux également se tourner vers des tours privés. En effet, Helga nous dit qu’ils ont parfois essayé de mélanger des groupes, mais que pour elle, l’ambiance était très différente. Ils ne font depuis que des tours privés.

Quant à moi, je vous conseille évidemment de tenter un tour à cheval chez Helga et son mari si vous passez par Egilsstaðir. Ceci, tant pour rencontrer ces gens merveilleux que leurs chevaux, mais aussi pour les paysages que l’on découvre lors de ce moment privilégié. Nous en sommes ressortis avec un immense sentiment de bien-être qui nous a porté pendant des heures.

Les tours ont lieu toute l’année et sont ouverts aux débutants comme aux experts. Vous pouvez la contacter par email à l’adresse galdrahestar@gmail.com ou via leur site.

Durée du trajet jour 8 : 4h30 (Hofn- Egilsstaðir –  Seyðisfjörður – Egilsstaðir), voyage par la route 1, 6h avec pauses