Sud-est de l’Islande : à la rencontre du glacier Vatnajökull

Lors de notre exploration du sud-est de l’Islande, nous avons pu découvrir les glaciers islandais pendant deux jours. Deux jours d’étoiles dans les yeux, à se rendre compte de la beauté de la nature et du devoir que nous avons de la protéger. Je vous raconte aujourd’hui notre passage par le glacier Vatnajökull, ou plutôt par ses langues glaciaires. Vous trouverez également dans cet article notre découverte du parc national de Skaftafell et du lac glacé de Jökulsárlón.

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Première rencontre avec un glacier islandais : Vatnajökull

Aujourd’hui, nous embarquons pour une rencontre mémorable : notre premier rendez-vous avec un glacier.Vous le savez surement : l’Islande est composée de plusieurs glaciers, qui occupent une large partie du territoire. On parle de plus de 10 % au total. Le plus imposant est nommé Vatnajökull. C’est aussi le plus grand glacier d’Europe avec une superficie d’environ 8.390 km². Si vous observez une carte du pays, vous ne pouvez pas vraiment le louper. Et par chance, ce fameux Vatnajökull est situé dans le sud-est de l’Islande, pile sur notre route. C’est donc celui-ci que nous allons explorer durant ces deux jours.

Par ailleurs, en Islande, on retrouve plusieurs autres glaciers. Le glacier Langjökull, situé au sud-ouest, qu’on peut apercevoir près de Geysir, le glacier Hofsjökull situé dans les Hautes-Terres mais aussi ceux de Myrdalsjökull  et d’Eyjafjallajökull, dont le nom vous dit sûrement quelque chose à cause de l’éruption de son volcan en 2010. Enfin, le glacier Drangajökull est situé, lui, dans les fjords de l’Ouest.

Les glaciers en Islande : formation et risques

Mais un glacier, c’est quoi au juste ? C’est en fait une accumulation de neige qui s’est comprimée pour former une masse de glace épaisse, faisant souvent plusieurs centaines de mètres de haut. Ce qui est impressionnant, c’est que les glaciers bougent continuellement : ils sont toujours en train d’avancer sous la pression de la neige qui s’accumule. Ainsi, ils forment peu à peu des grottes de glace, des crevasses mais aussi des langues glaciaires qui se dirigent vers les lacs et les océans. Ces espaces sont plus accessibles que le haut du glacier. C’est pourquoi, ce sont les langues glaciaires de Vatnajökull que nous allons découvrir durant ce séjour.

Saviez vous que l’Islande était surnommée « Terre de feu et de glace » ? En effet, le pays comprend des dizaines de volcans et de glaciers. Et pour faciliter les choses, en Islande, là où il y a un glacier, il y a aussi généralement un volcan. Le glacier Hofsjökull par exemple est également le siège d’un des plus grands volcans actifs du pays. Je vous ai parlé d’Eyjafjallajökull, et de même, la dernière éruption du volcan Vatnajökull a eu lieu en 2015. Les Islandais vivent sans arrêt avec ce type de risque…

Le problème, c’est qu’une éruption volcanique sur un glacier entraîne un phénomène de montée des eaux nommé “Jökulhlaup”. En d’autres termes, la glace fond très rapidement et le débit des rivières se multiplie par cent ou mille en l’espace de quelques heures. L’eau recouvre tout sur son passage et créé également d’importants dégâts…

Le parc national du Glacier Vatnajökull : loin du reste du monde

C’est pourquoi, les alentours des glaciers restent souvent des zones isolées. Par exemple, entre la ville de Vik et de Hofn, vous trouverez très peu d’habitations (sur une distance de 270 km environ).

Au fond, les glaciers se méritent ! Ainsi, il nous aura fallu plusieurs heures de route chaque jour pour explorer le Parc National de Skaftafell.  De même, le premier supermarché se trouve à 1h30 de route lorsque vous êtes à Skaftafell, dans la ville voisine de Hofn. En passant par les glaciers, vous serez donc dans l’une des régions les plus isolées de votre road-trip sur la Route 1.

Pour découvrir ces géants des glaces, nous n’allons pas vraiment traverser Vatnajökull, qui fait plusieurs centaines de mètres de long, mais explorer ses langues glaciaires. Ce sont des espaces situés à l’extrémité du glacier, là où il commence à fondre. Ces langues se dirigent donc vers l’océan… Ainsi, ce mouvement continu de la glace qui sillonne le long de la terre modifie tous les paysages sur son passage. Cela forme ce que l’on nomme des moraines, des sortes de collines que l’on peut observer sur les côtés des langues glaciaires.

Premier jour : randonnée dans le Parc National de Skaftafell 

Pour notre premier jour, nous souhaitions découvrir le Parc National de Skaftafell afin d’avoir un premier aperçu sur le glacier. Ce parc permet de faire des randonnées plus ou moins longues avec de superbes points de vue sur les langues glaciaires de Vatnajökull.

Ce matin-là, nous entamons une randonnée de 4 heures environ (avec pause repas et photos). Nous partons en direction de Sjónarnípa, un lieu qui offre un point de vue sur la langue glaciaire Skaftafelljökull. Au début de la randonnée, le temps est dégagé et les paysages aux alentours sont superbes. Cependant, nous sommes en Islande et le temps change rapidement…

Une fois parvenu au fameux point de vue, un vent fort se met à souffler et une averse tombe d’un coup. Cependant, rien ne peut gâcher véritablement cette rencontre avec un glacier, que l’on fantasme depuis plus d’une heure sur ce sentier.

Petit détour par la cascade de Svartifoss

Après quelques minutes à savourer, on retourne légèrement sur nos pas puis on emprunte un sentier qui mène à la cascade Svartifoss. Cette chute d’eau de 12 m de haut n’est pas la plus importante du pays. Cependant, elle a la particularité d’être entourée de colonnes basaltiques qui ressemblent à celles d’une orgue. La formation de ces pierres est due au refroidissement d’anciennes coulées de lave.

On croise beaucoup plus de voyageurs ici, c’est sans doute la randonnée la plus connue du Parc National de Skaftafell. Le temps est à nouveau dégagé, on décide donc de continuer un peu plus haut, vers un autre point de vue sur les montagnes environnantes.

Parc National de Skaftafell : C’est un parc dans lequel on peut passer une bonne journée sans s’ennuyer. Le parking du parc est payant, 750 ISK à la journée. Sur place, il y a un Visitor center avec WC, boutique de souvenirs et également un camping.

Un lac rempli d’icebergs : Jökulsarlon

Plus tard dans l’après-midi, nous prenons la direction du fameux lac de glacier Jökulsarlon. La pluie a repris de plus belle, mais cela ne gâche pas notre découverte de ce lieu unique. En toute honnêteté, je m’attendais à un lieu très touristique qui n’avait sans doute rien d’exceptionnel. Mais je dois dire que c’est un de mes meilleurs souvenirs de notre voyage. Le temps très gris donnait encore une fois une ambiance de bout du monde qui avait quelque chose d’unique. Et wahou, quelle claque en arrivant !

Le parking officiel de Jökulsarlon se situe après un pont sur la gauche de la route 1. Mais avant ce pont, vous trouverez plusieurs parkings gratuits sur le côté gauche de la route. Ils semblent mener vers des montagnes de sable. Nous avons pu explorer le lac en nous garant sur l’un d’entre eux. Nous sommes passés ensuite par les sentiers aménagés qui menaient de l’autre côté des buttes.

Lac gelé de Jökulsarlon, un panorama comme nulle part ailleurs 

La promenade est assez courte pour parvenir au lac Jökulsarlon, mais on peut le longer sur plusieurs centaines de mètres. On découvre alors des icebergs de toute formes et de toutes tailles qui flottent sur cette étendue d’eau créée par le glacier. De gros fracas se font entendre au loin, de nouveaux icebergs se forment sûrement… Et ensuite, le silence enveloppe l’ensemble du lieu… Nous sommes émerveillés face au spectacle magique de la nature qui continue son cycle, encore et encore. Jökulsarlon a vraiment quelque chose d’envoûtant…

En reprenant la route, deux minutes plus loin, on trouve cette fois un parking sur la droite, situé juste avant le pont, qui nous mène à Diamond Beach. C’est en fait, une plage sur laquelle certains icebergs de Jökulsarlon finissent leur course, quand d’autres plus chanceux finissent dans l’océan au loin. On y croise aussi quelques phoques, et une multitude de touristes malgré la pluie. Le spectacle est insolite et on prend plaisir à se promener sur cette plage étonnante qui contraste avec celles que l’on connaît, près de chez nous.

Deuxième jour : notre randonnée sur le glacier Vatnajökull

Le deuxième jour, nous retournons au Visitor Center du Parc National de Skaftafell pour une journée d’exception. Nous avons réservé une activité de 5h de randonnée sur le glacier. Aussitôt arrivés, nous rencontrons notre guide, dont je tairai le nom pour ne pas le déformer. C’est un jeune homme d’une trentaine d’années, qui nous met tout de suite à l’aise. Nous rencontrons également les deux autres couples qui participent avec nous à l’activité. Nous formons un joyeux groupe de six jeunes randonneurs ultra motivés. L’activité peut commencer !

On commence par une étape qui fait peu rêver mais qui est cependant utile : un arrêt pipi. Car comme vous vous en doutez il n’y a pas de toilettes sur le glacier.

Ensuite, notre guide nous prépare. Il faut être équipé de chaussures de randonnées pour cette activité, si possible qui prennent la cheville pour plus de maintien. Ensuite, nous partons avec une paire de crampons à notre taille, un casque et un piolet. Il nous permettra de nous maintenir comme un bâton de randonnée dans certains endroits plus délicats. Et pour notre guide, il permettra de nous construire des marches sur glace, dans les endroits plus compliqués d’accès.

Départ pour le glacier : préparatifs et sécurité

Nous embarquons dans un van pour une route de 10 minutes en voiture et d’environ 15 minutes à pied qui nous permet d’accéder au début du glacier. Le groupe avance à un rythme sportif, nous essayons de suivre coûte que coûte, en pensant que ça doit être un test pour s’assurer de notre condition physique. Ou alors les islandais sont simplement dix fois plus sportifs que nous. Ensuite, notre guide nous explique comment mettre nos crampons et nous présente les règles de sécurité pour cette randonnée sur glacier.

Il faut savoir que le plus grand danger de la randonnée sur glacier est lié aux crevasses. Ces fissures étroites font partie intégrante du glacier. Le problème, c’est qu’elles sont souvent très profondes. Aussi, si l’on chute dedans, la chaleur de notre corps ferait fondre la glace et nous engouffrerait de plus en plus loin. Par chance, ce type d’accidents n’est jamais arrivé en Islande (il n’y a eu ni blessé ni chute). Mais cela explique pourquoi nous sommes équipé également d’un harnais. Notre guide a avec lui une corde de 40 m de long dans le cas où il faudrait nous sortir d’une crevasse.

Cependant, l’accident le plus plausible d’une telle randonnée est plutôt lié aux crampons. En effet, ils sont équipés de deux dents rigides à l’avant du pied. Ainsi, en cas de trébuchement, on risque de s’enfoncer les dents dans le talon, et ça peut faire mal… Pour éviter cela, il faut marcher en mettant du poids sur nos jambes, les jambes à la largueur des hanches et ne pas traîner des pieds. De même, il ne faut jamais descendre un glacier en marchant de côté (en crabe) car le risque de blessure est alors plus grand. Des règles finalement assez basiques, nous ne serons témoin d’aucun incident aujourd’hui (si on oublie ma propre chute au retour sans gravité #boulet).

Randonnée sur glacier : une expérience inédite

En dehors de cela, la marche sur glacier est relativement simple, surtout au printemps où la glace est assez molle. La randonnée se fait à un rythme plutôt lent ici. Nous avançons tous en ligne, les uns derrière les autres, notre guide nous ouvrant la voie.

Au fil de l’avancée, les paysages deviennent de plus en plus beaux. Au départ, la glace est recouverte d’une couche de poussière noire, provenant des volcans. Plus on avance et plus elle devient bleue et pure. On croise plusieurs cascades au sein même du glacier mais aussi des grottes de glace.

Les glaciers : bientôt du passé ?

Sur place, notre guide nous explique les changements récents du glacier et les risques liés au réchauffement climatique. Pour résumer, il y a toujours eu des périodes froides et des périodes chaudes pour les glaciers. Et il semble que nous soyons plutôt dans une période chaude, où la glace fond et le glacier réduit. Cela pourrait, en théorie, être normal. Ce qui n’est pas normal, c’est qu’aujourd’hui, la glace fond à une vitesse largement supérieure à avant. En effet, on a pu découvrir dans différents lieux autours du glacier (notamment le Visitor Center de Skaftafell), des photos avant/après en seulement 10 ans, et le constat est saisissant. 

Falljökull, la langue de glacier sur laquelle nous marchons aujourd’hui aura certainement disparue entièrement d’ici 15 ans. Et le glacier tout entier devrait disparaître à son tour quelques années après. Notre guide déplore que ces changements sont uniquement dus à l’Homme et à son mode de vie. Alors, il est rare que nous ayons directement sous les yeux les conséquences du réchauffement climatique. Et ce mot nous paraît parfois abstrait au quotidien. Cependant, cette randonnée sur ce glacier, qui ne sera bientôt plus qu’un souvenir, est une vraie claque et continue à nous faire réfléchir sur nos habitudes de vie.

Finalement, lorsque quelqu’un du groupe demande ce que notre guide fera d’ici 15 ans, quand son lieu de travail aura disparu, il lui répond “des tours de kayaks”, avec le sourire. Mais nous sentons bien malgré tout que l’urgence de sauver notre planète est dans son esprit aujourd’hui, tout comme c’est le cas pour de nombreux islandais que nous avons rencontré.

Randonnée sur glacier en Islande –  5h – 3h30 de marche

Trolls Expedition : Prix randonnée de 3h : 10 500 ISK, randonnée de 5h  : 15 700 ISK

Nous avons un temps très changeant durant notre randonnée sur glacier, avec beaucoup de brouillard puis ensoleillé, mais une température comprise entre 8 et 12 °C.  Pensez-donc à prévoir avec vous plusieurs couches de vêtements, même si vous souhaitez les enlever au fil de l’activité.

De même, il est vraiment nécessaire de vous équiper de lunettes de soleil spécialisées (de catégorie 4) pour éviter la réverbération très importante, même en cas de temps nuageux. Il faudra aussi prévoir selon les conditions bonnet et gants. Cette activité est disponible toute l’année. Sachez qu’en cas de pluie, elle n’est pas annulée.

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Notre logement à proximité du parc national de Skaftafell

Lors de notre visite des glaciers, notre hôtel Glacier World était situé à Hofell. Nous avons apprécié l’accueil très chaleureux du propriétaire et la présence de bains thermaux privatifs à quelques mètres. Ce sont de vraies piscines naturelles dont l’eau provient de source chaude qui ont été aménagées sous la forme de plusieurs petits jacuzzis pour plus d’intimité. Après une bonne journée de marche, l’expérience d’un nouveau bain chaud était juste géniale !

Cet hôtel est situé dans un endroit assez isolé, à proximité de la langue de glacier Hoffelljokull, que l’on pouvait apercevoir directement depuis notre chambre. Un champ immense avec des chevaux se trouve également à proximité. On a même croisé même quelques rennes sauvages à côté de l’hôtel. En d’autres termes, j’aurai pu rester ici toute ma vie tant le cadre était magnifique. La chambre est spacieuse et moderne. On regrettera juste l’absence d’un restaurant ouvert durant notre séjour : il ouvrait quelques jours après, pour la saison estivale.

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Par contre, le petit déjeuner compris avec la nuit d’hôtel est typique de ceux que l’on a pu avoir en Islande : riche, composé de plats sucrés et salés, avec des tonnes de choses différentes et du pain d’épices maison. Un régal ! L’ambiance est familiale et l’ensemble du personnel était aux petits soins pour ses clients.

Glacier World : Hoffell 2B, 781 Höfn. Tarif:  environ 130 € avec petit déjeuner compris et accès aux bains thermaux.

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Durée totale du trajet Jour 6 : 3h40 avec un passage par Hofn pour faire les courses

Durée totale du trajet Jour 7 : 3h10